Tout savoir sur : Huawei renforcera son offre de services pour compenser l’absence de Google
Nous avons évoqué le sujet à l’occasion de nos articles de présentation des Mate 30, Mate 30 Pro et Mate 30 RS Porsche Design : les nouveaux smartphones haut de gamme (voire très haut de gamme) de la firme chinoise sont dépourvus des services et des logiciels propriétaires de Google. C’est une conséquence de l’embargo commercial imposé par les États-Unis qui empêche Huawei d’acquérir des technologies américaines, qu’elles soient matérielles ou logicielles.
Android au coeur de l'écosystème
Android, qui est un système d’exploitation « open source », n’est pas concerné par ces restrictions. EMUI 10, préinstallé sur les trois Mate 30, sera donc bien basé sur Android 10. C’est déjà une très bonne nouvelle. De même pour tous les terminaux des marques Huawei et Honor à venir avant la fin de l’année : ils s’appuieront sur Android et non Harmony OS que la firme chinoise a officialisé cet été. Selon un porte-parole de Huawei, Harmony OS n’animera aucun smartphone d’ici la fin de l’année.
Quelques écrans de Huawei Assistant
Autre bonne nouvelle, les smartphones déjà commercialisés seront logiquement couverts par une garantie de mise à jour qui n’est pas restreinte par l’embargo. Une levée partielle de l’embargo permet en effet à Huawei de développer des ROM EMUI 10 sous Android avec les services Google pour son parc installé. Cette levée, initialement de trois mois, a été prolongée fin août pour une durée de trois mois également. Reste à savoir ce qu’il se passera ensuite.
Remplacer les services Google...
Si la situation avec les États-Unis ne se débloque pas d’ici la fin de la seconde période de trois mois, Huawei certainement adopter la même stratégie pour les anciens modèles que pour les nouveaux (dont les Mate 30) : créer un écosystème de services équivalent à celui de Google. Bien sûr, même si elle compte sur de nombreux services en Chine, Huawei ne va pas rattraper le manque en quelques mois. Cela sera progressif.
L’écosystème, appelé « Huawei Mobile Services », se compose d’AppGallery, la boutique applicative de Huawei (dont le nombre d’applications proposées est largement inférieur à celui du Play Store), et de Huawei Browser, Huawei Cloud et Huawei Themes. Les deux premiers sont des alternatives à Chrome et à Drive. Ils sont tous présents dans plus de 170 pays (dont en France).
... petit à petit
Suivront ensuite Huawei Music, Huaei Video et Huawei Assistant. Ils remplaceront Play Music, Play Films & Series et Google Assistant. Tous ses services sont déjà exploités en Chine avec quelque 130 à 150 millions d’utilisateurs chaque mois. Huawei signera certainement des accords pour étendre ses services en occident. L’occidentalisation de Huawei Assistant est certainement le plus ambitieux et intègre non seulement les outils d’optimisations et de notifications intelligentes, mais aussi un moteur de recherche. Quel sera-t-il en Europe ? C’est l’une des questions qui restent encore en suspens.
L’expansion du bouquet de services de Huawei passera aussi par une collaboration avec les développeurs, afin que leurs applications soient compatibles avec un environnement dépourvu de Google. Ce sera l’un des grands enjeux de Huawei ces prochains mois. Et c’est pour cette raison que la firme chinoise a organisé une conférence des développeurs similaires à celles de Google, Apple, Microsoft ou Samsung. Espérons que Huawei saura mieux attirer les développeurs sur son écosystème que BlackBerry, Microsoft (avec Windows 10 Mobile) et Samsung (avec Tizen).
