La Rédac LesMobiles
- publié le 10/10/2011 à 14h50
L'App Store d'Apple abrite plusieurs jeux que l'on ne serait pas étonné de retrouver sur une console de salon. Android est clairement à la traîne, tant sur le plan de la quantité de jeux disponibles que sur celle de leur qualité.
Mais les mois passés ont montré que l'OS de Google commençait à rattraper son retard, avec notamment plusieurs succès d'iOS qui ont été portés. Toutefois, il s'agit généralement de jeux occasionnels (casual games) comme Burn the Rope ou Angry Birds. Le déficit en titres costauds techniquement reste donc patent. On attend toujours les Dead Space, Infinity Blade et autres Real Racing sur l'OS de Google.
Le « Gears of war » d'Android
Aussi, c'est avec une certaine fébrilité que les gamers possédant un smartphone Android ont accueilli l'annonce du développement de Shadowgun à la fois sur iOS et Android. Dès les premières présentations du jeu, beaucoup n'ont pas hésité à le qualifier de « Gears of War » pour les appareils mobiles. Il y a pire comme référence. Madfinger, le studio à l'origine du titre n'est pas un novice puisqu'on lui doit déjà l'excellent Samurai II : Vengeance. Et comme pour ce titre, Madfinger s'est attelé à développer en parallèle une version optimisée pour tirer parti de la puissance graphique des chipsets NVidia Tegra 2. Mieux, l'éditeur a d'ores et déjà annoncé qu'il travaillait sur une version Tegra 3 (Kal-el), le chipset quad c'ur de NVidia.
Pour Shadowgun, fini l'époque des samouraïs. Le studio de développement a opté pour une ambiance résolument futuriste. Il s'agit toujours d'un Third Person Shooter (TPS), c'est-à-dire un jeu où vous voyez le personnage que vous contrôlez de dos. Aux commandes de John Sade, un mercenaire spatial aux allures de Bruce Willis, vous écumez les niveaux lourdement armés. Nous vous ferons grâce ici du scénario qui n'est qu'un prétexte pour casser du méchant.
Un monstre technique
Autant tuer le suspens tout de suite : Shadowgun est le jeu le plus beau disponible aujourd'hui sur les smartphones et tablettes Android. Développé sur le moteur Unity Engine, il dispose d'une réalisation technique proprement bluffante. Les graphismes et les textures sont d'une finesse incroyable. Le niveau de détail est très élevé, que ce soit sur l'écran d'un smartphone ou celui d'une tablette. Les effets de lumière sont tout aussi somptueux, avec de jolis effets de reflets à la clé. L'animation est également impeccable, du moins sur les deux appareils Tegra 2 (Samsung Galaxy Tab 8.9 et LG Optimus 2X) sur lesquels nous l'avons testé. Vous l'aurez compris, Shadowgun est techniquement au top et ne dépareillerait pas sur une console de salon.
La prise en main est étonnamment bonne pour un jeu qui s'appuie sur des contrôles tactiles de ce type. Il faut dire que le fait de devoir se cacher régulièrement derrière des barricades pour tirer à couvert facilite les choses.
Évidemment, préversion oblige, notre exemplaire comportait encore quelques bugs çà et là, mais il n'y a pas de raison qu'ils figurent dans le jeu final vu que la version iOS en est dépourvue. Les décors ne sont pas très variés, mais ils se renouvellent assez pour ne pas devenir lassants. On peut en revanche reprocher le manque d'interactivité avec ces décors. Il y a bien quelques bidons pleins d'explosifs à détruire, mais rien de plus.
Pas pour les poètes
Pour franchir certains points d'accès qui vous empêchent d'avancer, il faut venir à bout d'un mini-jeu de mémoire. Une séquence s'affiche une fois à l'écran et il faut être capable de la reproduire. Mais pour le reste, le jeu est assez répétitif. Toutefois, on ne saurait le lui reprocher, car c'est l'un des principes du genre. Et si vous aimez, Shadowgun se révèle jouissif avec des hordes d'ennemis à massacrer. Les boss sont particulièrement impressionnants. Si le bourrinage n'est pas votre tasse de café, vous serez quand même tenté de l'acheter, car le titre de Madfinger est typiquement le genre de jeu que l'on montre à ses amis pour leur en mettre plein la vue. Évitez toutefois de démarrer en mode facile, car les dix niveaux s'avalent alors trop rapidement. Mais les choses se corsent agréablement dès le mode normal.
Enfin, il n'y a pas de multijoueurs au lancement. Mais l'éditeur est en train de plancher dessus. Cerise sur le gâteau, il promet que ce mode sera multiplateforme et permettra donc à des joueurs Android et iOS de s'affronter.
Le jeu devrait être disponible cette semaine sur l'Android Market et via la Tegra Zone de NVidia, au prix d'environ quatre euros.
