Tout savoir sur : La démocratisation de la 3G en Amérique Latine : le véritable Némésis d'Apple ?
D'après Tero Kuittinen pour BGR, tout commence avec l'annonce de très bons chiffres par la société Qualcomm, constructeur de processeurs pour smartphone. Si ses résultats annuels sont en hausse, la société a tout de même remarqué un changement de tendance : en Amérique du Nord, bastion occidental de la téléphonie mobile, le nombre d'appareils 3G sur le marché n'aura augmenté que de 4%. Année après année, ce chiffre tend à baisser.D'un autre côté, d'autres valeurs s'envolent : en Amérique Latine, l'augmentation du nombre d'appareils 3G dans les ménages en 2012 est estimée à 24%, autrement dit, une croissance 6 fois supérieure à celle de l'Amérique du Nord. La même tendance se remarquerait en Afrique et en Asie. Problème : si Apple a pu vendre des millions d'iPhone sur le marché riche des Etats-Unis, aidé par les subventions des opérateurs, la société peine à décoller dans ces pays qui se connectent de plus en plus. Un citoyen de classe moyenne en Amérique Latine ne peut pas dépenser plus de 600 dollars dans un smartphone : ce sont d'ailleurs les appareils à moins de 200 dollars qui se taillent la part du lion.
Chiffre encore plus étonnant quand on connaît un peu le marché : la croissance du Google Play au Brésil aurait été de 80% l'an passé, contre moins de 10% pour l'App Store d'Apple. En maintenant ses marges importantes et en continuant à vendre des produits de luxe, Apple ne parviendrait pas à toucher les classes moyennes de ces pays qui ont désormais un rôle fondamental sur le marché de la mobilité. Du coup, le calcul est simple : si le prix des smartphones d'Apple ne baisse pas, il ne restera au constructeur que le renouvellement du parc par les utilisateurs actuels. Au mieux satisferont-ils de nouveaux utilisateurs tous les ans, mais en n'ayant finalement qu'une courbe de croissance très faible.
Soyons bien clairs : cette analyse est pertinente mais ne prend pas en compte un éventuel revirement dans la politique d'Apple. L'iPad Mini, inimaginable il y a quelques années, a montré que la société était prête à descendre en prix, si ce n'est en gamme, pour toucher un public plus large. Cela pourrait être une grosse erreur de jugement d'oublier la croissance de ces pays qui adoptent petit à petit les modes de vie liés à la 3G et dont le revenu par habitant n'est pas comparable à celui de l'Amérique du Nord. En revanche, ne nous alarmons pas pour la santé financière du géant de Cupertino : il y a bien longtemps que nous n'avons pas vu la société stagner d'une année sur l'autre et tous les ans, ce sont plus d'iPhone qui se vendent à chaque lancement du produit. Reste à savoir pour combien de temps encore le luxe pourra être source d'achat compulsif.