S'il est un constructeur que nous n'attendions pas cette année, c'est bien Alcatel One Touch. Pourtant, moins d'un an après son grand retour au CES 2013, le voilà déjà bien installé dans le paysage de la téléphonie mobile, jusqu'ici sur les segments inférieurs. Un retour aussi soudain que l'est finalement sa montée en gamme. Malgré son prix de 299,90 ?, l'Idol X entre en effet dans la cour des grands avec sa fiche technique audacieuse. En voici un rappel :
- Android 4.2.2 Jelly Bean
- Ecran Full HD (1920 x 1080 Pixels) de 5 pouces
- Processeur quad-core MediaTek MT6589+ 1,5 GHz
- GPU PowerVR SGX 544MP
- 2 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne
- APN 13,1 mégapixels avec Flash LED
- Webcam 1,9 mégapixel
- 3G+ / Wi-Fi 802.11 a/b/g/n / Bluetooth 4.0 / GPS
- Batterie 2000 mAh
- Dimensions : 140,4 x 67,5 x 6,9 mm
- Poids : 120 grammes
La promesse est belle, mais pas unique. D'autres l'ont faite, comme Wiko dont l'évolution a été plus lente et mesurée. A vouloir gravir trop vite les échelons, Alcatel One Touch n'a-t-il pas loupé une marche ? C'est ce que nous allons tenter de découvrir dans cette prise en main.
Une coupe sportive
Fin et plutôt étroit, l'Alcatel One Touch Idol X donne l'impression d'avoir été étiré sur la longueur afin de pouvoir y caser son grand écran de 5 pouces, dissimulé sous une vitre couvrant l'ensemble de sa façade. D'ailleurs, tout comme les bords de l'écran, les touches de navigation Android situées en-dessous sont à peine perceptibles à l'oeil. Il en va de même pour la LED témoin, la webcam et les différents capteurs situés au-dessus.
Seule la grille du haut-parleur, argentée, contraste dans cette étendue noire. Un détail qui, couplé au cadre à l'effet métal brossé et au panneau arrière rouge, donne tout son caractère au smartphone. Il a été conçu comme une sportive que rien ne semble pouvoir freiner. Pas même ses boutons physiques situés sur les tranches, et dont le faible relief permet facilement de les localiser à tâton sans jurer avec les lignes racées de l'engin.
Quant aux ports microSIM et MicroSD répartis sur les tranches gauches et droites, ils ont été habilement cachés derrière des trappes, dont l'ouverture ne nécessite par ailleurs aucun outil. Seul obstacle au vent, l'appareil photo dépasse de quelques millimètres au dos.
Aucune crainte à avoir pour la prise en main. Seules les très grandes mains pourront ressentir cette petite excroissance située à l'extrémité haute de l'Idol X. Malheureusement, ce n'est pas la seule chose qu'elles seules pourront atteindre, puisque le bouton ON/OFF a, lui, été placé sur la tranche supérieure. Peu pratique pour déverrouiller l'appareil, et plutôt dangereux dans la mesure où le capot arrière, non amovible, adhère peu. Il faudra donc veiller à ne pas le laisser glisser, et tomber, lors de l'ascension vers le bouton d'alimentation.
L'écran sans fin
Comme nous l'avons déjà évoqué, l'écran est grand puisqu'il s'agit d'un modèle 5 pouces. Malheureusement, c'est loin d'être suffisant pour garantir un confort optimal. De nombreux facteurs entrent alors en jeu, comme la finesse de l'affichage, le rendu des couleurs, la luminosité, les angles de vision... Autant de domaines dans lesquels cet Idol X s'en tire avec les honneurs. Sa résolution Full HD (1920 x 1080 pixels) lui permet d'atteindre une densité de 441 pixels par pouce, la luminosité est très bonne et les angles de vision extrêmement larges. On peut difficilement trouver mieux dans cette catégorie de prix.
Ce sentiment de grandeur et de longueur, nous le retrouvons également dans l'interface d'Android 4.2.2 Jelly Bean qu'Alcatel One Touch s'est permis de modifier un peu, en plus de l'agrémenter de quelques applications maison.
L'écran de verrouillage, aussi, accepte plusieurs widgets
Une fois l'appareil déverrouillé, grâce à un petit cadenas flottant à tirer vers le bas, le bureau s'affiche. Rien d'anormal jusqu'ici, celui-ci accueille, comme toujours, les différents widgets et raccourcis application de son choix, à éparpiller sur les différents panneaux qui le composent. Parmi ceux-ci, en revanche, deux sont un peu particuliers.
Le centre de notifications (à gauche) est en revanche classique et intègre différents raccourcis Paramètres
Tout d'abord, ils sont impossibles à supprimer complètement. Il est en revanche possible de les masquer. Mais les contraintes vont un peu plus loin. Le premier panneau, tout à gauche, est entièrement occupé par un cadre photo impossible à supprimer ou remplacer. Le deuxième, de son côté, offre plus de liberté qu'il n'en faut puisqu'il peut accueillir deux fois plus de widgets qu'un panneau classique. Pour cela, il défile de haut en bas, comme l'écran d'accueil Windows Phone. Un système ingénieux, dont nous aurions aimé pouvoir profiter sur plusieurs panneaux.
De bonnes idées, et des moins bonnes
Si l'Idol X propose une navigation somme toute classique et parfaitement dans l'esprit Android, il peut donc dérouter les utilisateurs par moment. Autre exemple, l'accès au multitâche se fait ici d'un appui long sur la touche de navigation dédiée, alors qu'un appui court donnera accès aux différentes options de personnalisation pour l'écran d'accueil. L'inverse aurait sans doute été préférable. Dernier exemple, il est possible d'accéder au menu Applications en balayant l'écran du bas vers le haut depuis l'écran d'accueil. Plutôt pratique.
Lorsque le niveau de batterie est faible, il est possible d'activer un mode économie d'énergie (à droite). Les fonctionnalités du smartphone sont alors limitées au strict minimum : appels, SMS, carnet d'adresse et agenda.
Malheureusement, la navigation n'est pas toujours très fluide et le fautif est, sans surprise, le processeur quadruple c'ur choisi par Alcatel One Touch. Même accompagné de 2 Go de RAM, il arrive fréquemment que le MT6589+ de MediaTek soit un peu dépassé, occasionnant quelques saccades. Rien de bien rédhibitoire toutefois pour ce qui est de naviguer dans les menus.
Des performances convenables, la plupart du temps
En revanche, lorsqu'il est question de lecture vidéo ou de jeux, c'est une autre paire de manches. Ceux qui espéraient pouvoir profiter pleinement du large affichage offert par l'Alcatel One Touch Idol X pour s'adonner aux joies du multimédia risquent d'être un peu déçus. Non pas que la puce de MediaTek soit réellement mauvaise en soi, bien que son son architecture Cortex-A7 la classe évidemment loin derrière les dernières de Qualcomm. Son comportement, cependant, frôle parfois l'absurde. Tantôt dans la bonne moyenne, tantôt au ras des paquerettes, les benchmarks ont révélé des performances bancales. Par exemple, AnTuTu nous a tout d'abord livré un score supérieur à 14 000 points avant de chuter à 9 000 points quelques heures plus tard, dans des conditions identiques.
AnTuTu
Epic Citadel
Au mieux, l'Idol X est donc efficace, même en traitement graphique, opéré par le PowerVR SGX 544MP. Des softs gourmands comme N.O.V.A 3 se sont révélés plaisants à jouer, malgré quelques saccades ci et là. Asphalt 7, livré avec, tourne même parfaitement bien. Quant aux fichiers vidéos, le lecteur de base n'a pas fait la fine bouche sur le format des fichiers soumis, décodés sans problèmes jusqu'en 1080p. Notons que le son est également bon, dans l'ensemble. Par contre, impossible d'utiliser la barre de progression pour avancer la lecture, sous peine de figer le smartphone.
Au pire, le smartphone n'est même plus capable d'afficher les photos de la Galerie, qui cessera d'ailleurs de répondre si vous persistez. Ces coups de mou semblent même affecter l'autonomie généralement dans la moyenne, comme si des applications fantômes continuer finalement de tourner, puisant dans les ressources du processeur et de la batterie. Plutôt rageant. S'ajoute à cela une mémoire interne finalement limitée à 5 Go. C'est peu pour stocker ses jeux et autres contenus. Heureusement un slot MicroSD permet d'étendre cette capacité. Naviguer sur internet est en revanche un réel plaisir, que ce soit avec le navigateur Android ou Chrome.
Pour la capture, le smartphone s'en tire plutôt bien grâce à son capteur de 13,1 mégapixels. Evidemment, ce n'est pas le meilleur photophone du marché et il n'a nullement la prétention de l'être. D'ailleurs, si vous en doutez, le nombre limité d'options pendant la prise de vue vous le rappellera. L'interface est simple, claire et efficace, et le déclenchement rapide. Quant aux résultats, ils ont l'air très satisfaisants lorsque les conditions de luminosité le permettent, et se détériorent avec elles. Le mode HDR s'est révélé efficace pour corriger les problèmes de sur/sous-exposition, déjà fréquents lors de notre prise en main.
Photo prise avec le Alcatel One Touch Idol X, en mode HDR
En conclusion
L'Idol X d'Alcatel One Touch nous avait fait fort bonne impression au départ. Design sympa, assemblage irréprochable, écran lumineux, interface bien fichue, performances dans la bonne moyenne et appareil photo plus que correct. Pour son prix, difficile de trouver à redire. Nous allions même lui pardonner l'absence de 4G et de NFC.
Malheureusement, sa configuration modeste pèse parfois sur le plaisir d'utilisation, et particulièrement en multimédia. La bonne nouvelle, c'est qu'il s'agit vraisemblablement d'un problème logiciel puisque le chipset intégré s'est montré capable de relever la plupart des tâches. Espérons alors qu'une mise à jour future permettra d'effacer ce couac qui nous a empêchés d'être totalement séduit.