Spécialiste du low-cost à ses débuts, Wiko a assuré une montée en gamme lente afin d'instruire et initier progressivement les néophytes aux nouveaux usages de la téléphonie mobile. C'est avec son Darkfull que la leçon s'achève. Modèle milieu de gamme, le smartphone pourrait pourtant se confondre avec les fleurons du marché grâce à un look travaillé et une fiche technique alléchante.
Le choix des fournisseurs, en revanche, laisse un peu moins rêveur. Mais avec un prix de 269 ? nu, il fallait évidemment s'attendre à un compromis d'un côté ou de l'autre. Reste à savoir si derrière cette déferlante de caractéristiques faussement huppées se cachent, au moins, des performances à même de satisfaire les technophiles en herbe visés par le Darkfull.
Voici tout d'abord un rappel des caractéristiques en question :
- Android 4.2 Jelly Bean
- Ecran Full HD (1920 x 1080 pixels) de 5 pouces
- Processeur quad-core MediaTek MT6589 1,5 GHz
- GPU PowerVR SGX 544MP
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne, non extensible
- APN 13 mégapixels
- Webcam 5 mégapixels
- Connectivité 3G+ / WiFi / Bluetooth
- Dual-SIM
- Batterie 2000 mAh
- Dim 143 x 71 x 9,1 mm
- Poids : 162 grammes
Autant de plastique que d'aluminium
Comme les plus grands constructeurs, Wiko a apporté autant de soin au choix des composants qu'à leur emballage. A sa manière. Ainsi, s'il a choisi de l'aluminium pour la conception du châssis de son Darkfull, son design ne fait pas réellement honneur au matériau. Tout d'abord, il ne couvre pas l'ensemble de l'appareil. Son cadre, ainsi que ses deux extrémités haute et basse, qui accueillent l'appareil photo protubérant et le mini haut-parleur à l'arrière, sont en plastique. En fait, seule la plaque centrale est en aluminium, rattachée au reste par des joints trop visibles et peu agréables au toucher.
Bref, un assemblage peu flatteur qui nous invite à ouvrir le Darkfull pour découvrir ce qui se cache sous son capot, à moins que. Et oui, c'est un design unibody. Impossible, donc. D'ailleurs, la présence de deux trappes pour cartes SIM sur la tranche gauche aurait dû nous mettre la puce à l'oreille. A l'opposé ont été placés les habituels boutons de contrôle du volume, ainsi que celui qui servira à sortir l'appareil de veille, et donc à allumer son large écran de 5 pouces.
Le Jack 3,5 mm a été placé en bas...
Sans surprise, celui-ci occupe la majorité de la façade, entre les touches de navigation sensitives en bas et le haut-parleur, accompagné de la webcam et de différents capteurs, en haut. Soulignons au passage un bezel relativement large pour un modèle « haut de gamme » actuel. Contre toute attente, le design du Darkfull nous a laissé de marbre, contrairement aux différents accessoires livrés avec, et particulièrement soignés comme les écouteurs intra-auriculaires à câble plat. Cerise sur le gâteau, on y trouve même des adaptateurs SIM, microSIM et nanoSIM. Le Darkful n'accepte cependant que les microSIM.
... et le microUSB, en haut. Peu pratique.
Android, sous son meilleur jour
Une fois ce tour du propriétaire achevé, il est temps d'allumer l'engin, et de découvrir son plus bel atout : son écran Full HD (1920 x 1080 pixels) de 5 pouces. Sans égaler ceux de Samsung ou LG, force est de reconnaître qu'il s'en sort plutôt bien. L'affichage est fin et lumineux, les couleurs vives et les angles de vision très larges. S'ajoute à cela un traitement Gorilla Glass. D'excellentes conditions pour explorer Android, ici en version 4.2 Jelly Bean.
Peu de surprises, Wiko a fait le choix d'une version pratiquement « stock », soit sans surcouche utilisateur. L'écran de verrouillage à tout juste été agrémenté de deux raccourcis vers les fonctions appel et photo alors que l'offre logicielle de Google partage la scène avec d'autres softs préchargés. On y trouve des outils classiques, comme pour la prise de notes écrites et vocales ou sa to-do-list, mais aussi l'antivirus TrustGo. Rien de très exotique, donc. Ce qui a peut-être l'avantage d'alléger le système, plutôt fluide et réactif en règle générale.
Le jeu n'en vaut pas la chandelle !
Plus probablement, cette réactivité est dûe au processeur quad-core MT6589 1,5 GHz qui ronronne sous le capot du Darkfull, ainsi qu'aux 2 Go de RAM qui l'accompagnent. Une configuration somme toute classique, qui viendra également à bout de la majorité des fichiers vidéo de votre bibliothèque, grâce aussi au GPU PowerVR SGX 544MP. AVI, MP4 et MKV ont été décodés sans problème jusqu'en 1080p, via le lecteur Android de base. Signalons tout de même que la mémoire interne, limitée à 10 Go en réalité, risque d'être un peu juste pour ce type de fichiers.
Car, si vous ne l'avez toujours pas compris, toute la suite multimédia provient de Google. Ce qui n'est pas plus mal puisqu'elle fonctionne parfaitement bien. Comme le lecteur vidéo, la Galerie est simple mais efficace puisqu'elle permet de visionner, modifier et partager les photos. Notons que les vidéos y sont même affichées sous forme de vignettes animées qui ne font en rien fléchir le Darkfull. Le lecteur audio est du même acabit. Le son issu de la petite grille de haut-parleur à l'arrière manque en revanche de puissance. Quant à la navigation internet, c'est évidemment un plaisir.
C'est finalement en jeu que le bât blaisse. Les titres nécessitant beaucoup de ressources sont tout simplement injouables. En cause, des ralentissements bien trop nombreux et fréquents. Dommage puisque l'Idol X d'Alcatel One Touch, à configuration équivalente, fait mieux sur ce plan. D'autant que les scores obtenus sur les différents benchmarks ne laissaient pas nécessairement entrevoir une telle catastrophe. Avis aux Gamers, passez votre chemin. Les autres, sachez que des softs moins gourmands comme le récent Angry Birds Go! tourneront sans problème.
AnTuTu & 3DMark
Epic Citadel
Pour amuser la galerie
En prise de vue, le Wiko Darkfull s'en tire à nouveau bien, sans pour autant pouvoir remplacer un appareil photo. Il n'égale, évidemment, pas non plus les modèles haut de gamme de Samsung, Apple ou LG équipés, eux aussi d'un capteur 13 mégapixels. D'une part, l'application photo reste assez classique, à l'exception des modes Cinémagraphe et Gomme magique. Ceux-ci utilisent une rafale de clichés pour animer une zone de la scène photographiée, ou en gommer les éléments de son choix. Amusant et efficace. D'autre part, la mise au point est plutôt longuette.
En revanche, les résultats sont plutôt satisfaisants. Lorsque les conditions de luminosité sont clémentes, les couleurs sont réalistes et le niveau de détails correct. Il faudra néanmoins composé avec un bruit très présent dans les zones sombres. Sans surprise, lorsque les conditions d'éclairage se détériorent, les clichés sont d'autant plus bruités, et le niveau de détails ne compense malheureusement plus.
En conlusion
Au final, le Wiko Darkfull est plutôt une bonne surprise. Une fois les yeux fermés sur son design un peu grossier, force est de reconnaître qu'il s'agit d'une plateforme multimédia sympathique au vu de son prix. Son large affichage se révèle particulièrement bon en multimédia, exception faite des jeux vidéo. Un handicap négligeable dans la mesure où le smartphone n'est pas nécessairement destiné aux gamers. En revanche, l'absence d'un slot pour carte mémoire est plus difficilement pardonnable...