Si vous cherchez un smartphone à petit prix, ce ne sont certainement pas les propositions qui manquent. Reste à savoir si vous êtes prêt à accorder votre confiance aux marques chinoises qui envahissent les rayons avec des arguments alléchants ou si vous préférez vous en tenir aux marques connues et éprouvées, auquel cas les candidats seront nettement moins nombreux. Vous aurez peut-être remarqué le Xperia E3, dernière nouveauté de Sony sur le segment.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce nouveau modèle est bien le successeur direct du Xperia E1 que nous avions testé en avril dernier. Pas de Xperia E2, donc. Il est passé à la trappe et il y a vraisemblablement plusieurs raisons à cela. La plus évidente, c'est que Sony cherche à uniformiser son catalogue après le lancement des Xperia T3 et Z3 mais ce bond reflète également d'importants changements.
Nous le retrouvons dans le prix et dans l'équipement puisque cet Xperia E3 a été lancé à 169 ? et profite d'une fiche technique bien mieux fournie que son prédécesseur. En voici un rappel :
- Android 4.4.2 KitKat
- écran IPS WVGA (854 x 480 pixels) de 4,5 pouces
- processeur quad-core Snapdragon 400 1,2 GHz
- GPU Adreno 305
- 1 Go de RAM
- 4 Go de mémoire interne (+ microSD)
- APN 5 mégapixels
- webcam VGA
- connectivités 4G / Wi-Fi / Bluetooth / ANT+
- batterie 2330 mAh
- dimensions : 137,1 x 69,4 x 8,5 mm
- poids : 143,8 grammes
Un air de famille avec les Xperia Z3
Si nous nous intéressons à l'emballage, le Xperia E3 reprend également quelques éléments des derniers smartphones de Sony. A commencer par les coloris : blanc, noir, cuivre et jaune. Nous retrouvons également du verre trempé pour protéger l'écran à l'avant, et même les deux ouvertures en haut et en bas. Ne vous y trompez pas toutefois. Toutes deux encadrent des composants qui ne serviront qu'aux appels. Le haut-parleur pour la première, qui surmonte l'inscription Sony et la webcam. Le micro pour la deuxième.
L'arrondi du cadre est également familier. Nous n'y trouvons en revanche pas de métal mais des coins renforcés et reliés par un plastique doux et dense qui dégage une impression de solidité, laquelle est encore renforcée par les 143 grammes bien répartis du smartphone. Comme toujours, un bouton circulaire permet de l'allumer/sortir de veille à droite alors qu'un bouton allongé permet de régler le volume sonore. En poursuivant le tour, nous croisons la prise casque en haut et la prise microUSB à gauche.
Cette dernière a été encastrée à la jonction entre le cadre et le capot et crée une encoche permettant de retirer facilement ce dernier pour accéder aux emplacements SIM et microSD. La batterie n'est en revanche pas accessible. Une fois en place, il laisse évidemment apparaître l'appareil photo avec son flash et son micro en haut ainsi que le haut-parleur en bas. L'ensemble est solide et bien fini. Nous sommes très loin de l'allure de jouet du Xperia E1.
Encore un effort sur l'affichage !
La surprise était un peu moins bonne à l'allumage puisque la définition de l'écran a pratiquement été conservée alors que sa taille a augmenté de 0,5 pouce. La dalle mesure ainsi 4,5 pouces et affiche 854 pixels dans la hauteur et 480 dans la largeur pour une résolution de 217 ppi. Nous avons vu mieux en termes de finesse. Et nous pouvons en dire de même concernant la luminosité. La technologie IPS sauve un peu les contrastes et, surtout, les angles de vision.
Le résultat n'est donc pas mauvais. Vous naviguerez même avec plaisir dans les menus mais, une fois sur internet, ce sera sans doute une autre paire de manches. Dommage pour un smartphone qui entend offrir une expérience multimédia complète à moindre prix, même s'il dispose d'autres atouts sur lesquels nous reviendrons plus tard.
La surcouche est agréable mais un peu lourde pour le Xperia E3
Revenons tout d'abord sur l'interface utilisateur, qui n'est autre que celle que nous retrouvons chez Sony depuis plusieurs générations déjà. Elle est ici appliquée sur Android en version 4.4.2 KitKat, dont elle change l'apparence à l'aide d'effets visuels et de thèmes et qu'elle enrichit de quelques widgets fonctionnalités sympathiques. Nos préférés restent le système de micro-applis à lancer depuis le gestionnaire de multitâche et le fameux mode STAMINA permettant de prolonger l'autonomie. Les débutants apprécieront peut-être davantage l'affichage simplifié.
Comme toujours, Sony a eu la main plutôt lourde du côté des applications puisqu'il en ajoute une bonne quinzaine allant de la suite multimédia complète (lecture, streaming, reconnaissance de chansons/programmes TV) à OfficeSuite en passant par un agrégateur de news, une sélection d'applications ou encore des outils d'aide, de synchronisation et de mise à jour.
Toutes ne seront pas forcément utiles et vous aurez sans doute vite fait de vous en débarrasser, lorsque c'est possible, afin de libérer de l'espace puisqu'il viendra rapidement à manquer si vous n'avez pas investi dans une bonne carte microSD. Seuls 2 des 4 Go de la mémoire interne sont exploitables par l'utilisateur.
Difficile d'exploiter tout le potentiel du Snapdragon 400
C'est d'ailleurs le seul reproche que nous ayons à formuler concernant la plateforme technique du Xperia E3 puisqu'elle est autrement assez bien fournie. Nous y trouvons un processeur quad-core Snapdragon 400 cadencé à 1,2 GHz servi avec un GPU Adreno 305 et 1 Go de RAM. De quoi assurer la fluidité du système et même offrir du divertissement de qualité. En théorie au moins. Car la qualité a souvent un poids et il n'est pas toujours possible de le répartir sur un support externe.
C'est notamment valable pour la plupart des jeux 3D. Nous ne sommes pas parvenus à installer Dead Trigger 2 qui n'est pourtant pas si lourd que ça. Quant à Angry Birds Go!, nous avons pu l'installer mais sommes restés bloqués face à la mise à jour qui ouvre le nouveau monde. C'est d'autant plus rageant que nous savons que la puce de Qualcomm est capable de faire tourner la plupart des titres.
Vous n'aurez évidemment aucun problème avec vos fichiers audio et vidéo, et les lecteurs natifs non plus d'ailleurs puisqu'ils vont sans problème les chercher sur une carte SD et décodent la majorité des formats. Vous pourrez même regarder des vidéos en Full HD avec sous-titres si vous ne craignez pas pour vos yeux, l'affichage étant plutôt étriqué. Le son est par ailleurs correct même si l'emplacement du haut-parleur, au dos, n'est pas idéal. Nous l'aurions préféré à l'avant comme le suggère le design.
La photo n'est pas son fort
Le problème ne se posera pas non plus pour les prises de vue réalisées avec l'appareil photo du smartphone. D'autant que les fichiers sont plutôt légers puisque la résolution du capteur n'est pas très élevée : 5 mégapixels. Sony l'a tout de même accompagné d'un flash et de son application Smart Social Camera que nous apprécions pour sa panoplie de réglages, ses modes de prise de vue amusants et ses possibilités d'évolution.
Malheureusement, les clichés sont bien moins agréables à regarder qu'à réaliser. Le piqué est mauvais. Les textures, trop lisses. Et les couleurs, fades. Nous avons tout de même été agréablement surpris par l'exposition automatique et la bonne gestion du bruit en basse luminosité mais, disons-le franchement, nous avons été habitués à mieux de la part de Sony. Même sur des entrée de gamme, comme le Xperia M.
Photo prise avec le Sony Xperia E3
Il a tout, mais...
Ce Xperia E3 s'avère finalement être une bonne surprise puisqu'il gomme la plupart des défauts du Xperia E1. Nous retrouvons un design familier et parfaitement exécuté, une surcouche agréable et des composants répondant aux exigences d'aujourd'hui. Nous pensons évidemment à la 4G. C'est simple. Cette fiche technique ne manque de rien et c'est assez rare sur un smartphone de grande marque à moins de 170 ? pour être signalé.
Attention tout de même. Tout est là mais tout n'est pas parfait. Certains points auraient mérité d'être améliorés, comme l'affichage, le stockage et la photo. A prix égal, d'autres smartphones s'en sortent mieux dans ces domaines. Sans oublier ceux qui offrent des prestations similaires pour moins cher. Vous en trouverez chez Wiko, Alcatel OneTouch, Archos, ZTE... Ils n'offrent en revanche pas toujours les mêmes garanties, notamment sur le plan logiciel.