Le ZenFone 2 nous a fait forte impression lors de son annonce au CES au mois de janvier et plus encore lors de notre prise en main réalisée à l'occasion de son lancement français. Asus semble enfin prêt à laisser les hybrides de côté pour se concentrer sur un format simple mais au combien riche de possibilités. Et tout semble réuni pour les exploiter toutes. Lecture multimédia, surf sur internet, photo sont autant de domaines dans lesquels nous avons été agréablement surpris.
Il faut dire que nous avons pu jouer avec la version la mieux lotie puisque plusieurs sont prévues. La plus modeste, numérotée ZE500 et équipée d'un écran HD de 5" et Intel ATOM 1,6 GHz, est même déjà disponible au prix de 179 ?. Suivront, en avril, le ZE550 avec écran HD de 5,5" et Intel ATOM 1,8 GHz annoncé au prix de 249 ? puis, en mai, le ZE551 avec écran Full HD de 5,5", Intel ATOM 2,3 GHz et 4 Go de RAM annoncé au prix de 349 ?.
C'est donc sur ce dernier que portaient les premières lignes de ce test et que porteront les prochaines puisque l'heure est venue d'aller voir un peu plus loin afin de confirmer, ou non, nos premières impressions. Enfin, presque. Revenons tout d'abord sur l'intégralité de sa fiche technique :
- Android 5.0 Lollipop + ZenUI
- écran IPS+ Full HD de 5,5" avec vitre en Gorilla Glass 3
- chipset quad-core Intel ATOM Z3580 cadencé à 2,3 GHz
- GPU PowerVR G6430
- 4 Go de RAM
- 32 Go de mémoire interne (+ microSD)
- connectivités 4G (cat. 4) / Wi-Fi AC / NFC / Bluetooth 4.0
- Fonction double SIM
- appareil photo 13 mégapixels avec technologie PixelMaster
- webcam 5 mégapixels
- batterie 3000 mAh
- dimensions : 77,2 x 152,5 x 10,9 mm
- poids : 170 grammes
Ce n'est pas le fin du fin mais...
Avant de découvrir cet équipement pour le moins prometteur en action, nous allons comme toujours nous intéresser au châssis qui l'abrite. Petit prix oblige (pour la catégorie), celui-ci est entièrement en plastique. Et ce n'est peut-être pas plus mal compte tenu du poids déjà élevé du ZenFone 2. Avec 170 grammes sur la balance, on le sent bien dans la poche. C'est en revanche moins gênant dans la main puisque le format 5,5" permet de bien le répartir. Encore faut-il pouvoir le tenir correctement, bien sûr. Et ce n'est pas gagné pour peu que vos mains soient de petite taille, voire même de moyenne taille. Bref, c'est une phablette.
Et, finalement, une assez jolie phablette même puisqu'Asus a tout de même soigné l'aspect du plastique. A l'avant, nous en trouvons une fine bande sous les touches de navigation Android qui bordent l'écran. Elle est noire, peu importe le coloris choisi (noir, gris, rouge ou or), et reflète élégamment la lumière le long de stries circulaires. Nous retrouvons évidemment le haut-parleur pour les appels, la webcam et les capteurs de luminosité/proximité à l'opposé. L'ensemble est entouré d'un cadre brillant qui descend jusqu'à la moitié des tranches environ.
Le capot remonte pour cacher l'autre moitié. Notons que les tranches latérales sont extrêmement fines, ce qui explique peut-être que les commandes du volume aient été placées au dos. Une petite encoche permettant de retirer le capot plus ou moins facilement (afin d'accéder aux deux emplacements microSIM et celui pour cartes microSD) est tout de même présente à droite. Rien d'anormal en haut et en bas, où la place est amplement suffisante pour accueillir le bouton d'alimentation, la prise casque ainsi qu'un petit micro dans le premier cas et le port microUSB ainsi qu'un autre micro dans le second.
Nous arrivons ensuite à l'arrière, où nous y voyons un peu plus clair sur le motif qui décore le capot. Une imitation assez réussie de métal brossé. Nous avons déjà évoqué la présence des commandes du volume. Elles sont plus précisément au centre et sous l'appareil photo, également cerné par un double flash LED en haut. En bas se trouve une large grille pour le haut-parleur. Asus a opté pour une surface très arrondie afin de faciliter la prise en main mais force est de reconnaître qu'elle n'est tout de même pas optimale.
L'emplacement du bouton d'alimentation n'est pas très ergonomique et l'appareil est plutôt large. Nous regrettons notamment que les bordures latérales de l'écran n'aient pas été réduites davantage comme sur le G3 de LG que nous retrouvons à travers d'autres aspects. Les commandes dorsales et le motif métallisé bien sûr, mais aussi la qualité de fabrication, presque irréprochable.
Un écran taillé pour le multimédia
Ces quelques faiblesses sur le plan ergonomique sont cependant compensées par le confort d'affichage procuré par la dalle IPS+ qui équipe le ZenFone 2. Sa diagonale de 5,5 pouces et sa définition de 1920 x 1080 pixels en font évidemment un excellent support pour toutes les activités multimédia, de la lecture vidéo à la consultation de pages web.
Pour ne rien gâcher, nous y avons également trouvé une belle palette de couleurs servie avec des contrastes marqués mais pas trop. Notons au passage la présence d'un outil de paramétrage permettant de modifier la température, la teinte et la saturation pour les plus exigeants. Les angles de vision sont bien ouverts de tous les côtés. Seule la luminosité lui fait quelque peu défaut, gênant la lisibilité en plein soleil.
Android Lollipop et ZenUI
Android Lollipop se présente ainsi sous son meilleur jour, à peine caché derrière l'interface ZenUI d'Asus présente ici en version 1.4. Cette dernière est en effet plutôt légère sur le plan graphique puisqu'elle n'altère que certaines applications système. Il est évidemment possible de personnaliser soi-même l'interface (thèmes, icônes, effets de transition) mais la nouvelle zone de notifications imaginée par Google est bien conservée, tout comme le gestionnaire de multitâche avec présentation à cartes. Le Taïwanais a préféré se concentrer sur l'aspect pratique plutôt qu'esthétique et c'est très bien comme ça.
Il apporte ainsi plusieurs fonctionnalités sympathiques comme le Double Tap pour éviter de se fouler le pouce en essayant d'atteindre le bouton d'alimentation pour sortir le smartphone de veille. Il est également possible de dessiner des lettres sur l'écran éteint pour lancer directement des applications (comme le C, pour l'appareil photo). Vous trouverez également une fonction Dossier intelligent dans le menu principal pour regrouper automatiquement les applications installées par catégories (communication, jeux, Musique et audio, etc...).
Cela se manifeste également dans les applications pré-installées puisque plusieurs ont été ajoutées pour compléter la Play suite de Google. Certaines sont même livrées avec un widget, comme What's Next, la petite boule de cristal d'Asus qui regroupe les événements à venir, Do It Later, pour les rappels de choses à faire, ou encore de SuperNote, un outil de prise de notes assez complet avec saisie au clavier ou à la volée, intégration de photos et synchronisation sur le nuage.
Vous trouverez aussi les habituels outils de maintenance (support, mise à jour, synchronisation, économiseur d'énergie, etc), un magnétophone, un miroir, une lampe torche, des éditeurs pour réaliser des collages photo et de courts clips vidéo en plus de quelques applications « piquées » à des éditeurs tiers comme Dr. Safety, Trip Advisor ou Omlet Chat.
Des performances plus qu'honorables
Du côté des performances, le ZenFone 2 n'est pas en reste non plus. Asus a comme souvent fait appel à Intel, leader sur le marché de l'informatique mais très mal représenté sur celui des smartphones. Et c'est bien dommage au vue des performances de l'Atom Z3580. Avec son CPU quad-core 64-bit cadencé à 2,3 GHz et son GPU PowerVR G6430, le chipset s'est montré plutôt à l'aise partout mais commençons par souligner la bonne tenue du système. Aucun ralentissement ou très peu. Réactivité au poil. Applications rapides à charger. Les 4 Go de RAM aident forcément aussi. Et les bonnes surprises continuent sur les benchmarks.
47 000 points sur AnTuTu. Près de 20 000 sur 3DMark. 1200 points sur Basemark OS II. Des scores très similaires à ce qu'obtiennent les meilleures plateformes sous Snapdragon 801, comme le One de OnePlus. Et l'impression se confirme en situation réelle. Le lecteur multimédia est capable de décoder des fichiers vidéos jusqu'en 4K mais cela dépend bien évidemment des codecs utilisés. Certains ne sont pas pris en charge mais c'est encore en audio qu'il en manque le plus. Mieux vaut donc télécharger un lecteur tiers dans le Play Store.
Du côté des jeux, nous avons sorti l'artillerie lourde : Modern Combat 5 et Dead Trigger 2 avec le profil graphique le plus gourmand. Dans les deux cas, nous avons pu jouer sans problème. Et nous n'avons pas boudé notre plaisir sur un tel écran. Notons tout de même que le smartphone chauffe un peu mais rien de trop méchant. Dommage aussi que le haut-parleur soit mal placé au dos et qu'il manque un peu de puissance. Comme pour l'écran, des réglages et des profils correspondant aux différents cas d'utilisation sont proposés mais cela ne suffit pas.
Bon en photo, de jour comme de nuit
Après la lecture vient comme toujours la lecture, et force est de reconnaître que le ZenFone 2 s'en tire à nouveau bien malgré un équipement somme toute modeste pour les standards actuels. Le capteur principal atteint une résolution de 13 mégapixels et est accompagné d'un double flash LED. Le second, 5 mégapixels. Pas de stabilisation optique. Mais Asus compte sur sa technologie PixelMaster pour se démarquer dans les conditions d'éclairage difficiles, principal point faible des smartphones en photo.
Notons que cette dernière n'est pas active d'office puisqu'elle a pour effet de réduire la résolution des clichés à 3 mégapixels. Mieux vaut donc s'en passer lorsque c'est possible. Dans le cas contraire, il faudra sélectionner Eclairage faible parmi les nombreux modes de prises de vue à disposition dans l'application dédiée que nous avons trouvée plutôt bien fichue. Mention spéciale au mode manuel avec son viseur complet (mise au point, niveau, histogramme, etc) et ses réglages facilement accessibles.
Le mode HDR est évidemment présent. Notons également la présence des modes Profondeur de champs pour le fameux effet bokeh, Selfie pour déclencher automatiquement après détection d'un nombre de visages prédéfini ou encore Retrait intelligent pour supprimer les invités surprise. Le mode vidéo est en revanche bien moins complet et la résolution est ici limitée à la Full HD. Dommage à l'heure du 4K.
Qu'en est-il des résultats ? Et bien, là aussi, nous avons été agréablement surpris. Tout d'abord, en plein jour puisque nous avons obtenu des clichés plutôt détaillés (malgré des contours un peu grossiers), bien exposé et fidèle dans la restitution des couleurs. Mais c'est bien en basse luminosité que le ZenFone 2 nous a le plus surpris. Activez la technologie PixelMaster et vous passez de la nuit au jour. Certes, l'appareil photo est considérablement ralenti (oubliez les scènes d'action) et la résolution est réduite mais le gain en luminosité compense largement. C'est un peu comme de l'UltraPixel à la carte.
Photos prises sans/avec PixelMaster en intérieur
Un sérieux concurrent pour le OnePlus One et le Meizu MX4
Si les premières impressions sont souvent trompeuses, celle que nous a laissé le ZenFone 2 ne l'était pas. Asus a véritablement fait du très bon travail tant dans ses choix esthétiques que dans la sélection des composants. Le résultat est un smartphone élégant et polyvalent. Pour ne rien gâcher, l'autonomie est plutôt correcte avec une bonne journée d'utilisation, voire plus pour les moins gourmands. Et cela, pour 349 ? seulement (et même 299 ? en précommande).
Voilà donc une autre excellente phablette qui risque bien de compliquer le choix déjà difficile entre le One de OnePlus et le MX4 de Meizu. Deux propositions très proches du ZenFone 2, peut-être un peu plus chères et encombrantes, mais disposant de 4 Go de RAM, d'un meilleur appareil photo et de Lollipop au sortir de la boîte.