Le temps des expérimentations sur les écrans incurvés pour smartphones est désormais révolu chez Samsung et LG. Et les résultats sont bien différents. Alors que le premier est passé à l'écran plié sur le côté pour qu'il recouvre une partie des tranches depuis le Galaxy Note Edge, le second a décidé de rester fidèle à son idée première avec le G Flex 2. L'écran se cantone à la face avant et dessine un arc de cercle (rayon de 700 mm) dans la longueur.
De nombreuses améliorations sont toutefois à prévoir en comparaison du premier G Flex. Et elles touchent aussi bien l'écran, plus petit et mieux défini, que les autres composants. Voici un rappel des caractéristiques techniques du G Flex 2 pour vous aider à y voir un peu plus clair :
- Android 5.0 Lollipop
- écran P-OLED incurvé de 5,5" pour une définition de 1920 x 1080 pixels
- chipset octa-core 64-bit Snapdragon 810 cadencé à 2 GHz
- GPU Adreno 430
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne (+ microSD)
- appareil photo 13 mégapixels avec OIS+, double flash LED et autofocus laser
- webcam 5 mégapixels
- connectivités 4G cat.6 / Wi-Fi a/b/g/n/ac / NFC / Bleutooth 4.1 / GPS
- batterie 3000 mAh
- dimensions : 149,1 x 75,3 x 9,4 mm
- poids : 152 grammes
En fait, il y a presque du nouveau à tous les niveaux (à l'exception de la mémoire interne, divisée par deux... dommage) et, le meilleur dans tout ça, c'est que le prix n'a pas augmenté pour autant. Au contraire. Il a même fondu. Alors que le premier G Flex avait été lancé à près de 800 ?, le second est proposé à 649 ? nu et à partir de 99,90 ? chez Orange, qui a une nouvelle fois obtenu l'exclusivité pour le lancement. C'est moins cher que la plupart des haut de gamme concurrents, écran incurvé en plus. Autant dire qu'il a tout pour plaire, sur le papier au moins. Passons à la pratique.
Des courbes affriolantes...
Commençons comme toujours par le design, un domaine dans lequel le G Flex 2 se distingue évidemment de tous les autres smartphones (à l'exception du G Flex, bien sûr). C'est évidemment grâce à sa forme arrondie plus que par les matériaux employés, lesquels sont plutôt basiques puisqu'il s'agit majoritairement de plastique travaillé de différentes manières. Petites stries à l'avant. Poli sur le cadre. Brossé à l'arrière où, rappelons le, un revêtement auto-régénérant a été appliqué par dessus.
Il est censé faire disparaître les rayures en 10 secondes. Nous n'avons évidemment pas tenté l'expérience mais nous supposons que cela fonctionne principalement sur les rayures peu profondes. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'efface pas les traces de doigts même si elles restent peu voyantes sur le modèle Platinum Silver qui nous a été prêté pour ce test. Un coloris Flamenco Red est également prévu.
La configuration est, elle aussi, assez classique. L'écran occupe la plus grande partie de la face avant avec, au-dessus, le haut-parleur, les capteurs de proximité/luminosité, la webcam et une LED de notifications et, en-dessous, le logo de LG. L'ensemble est recouvert par une vitre délimitée par un fin cadre argenté. De profil, nous trouvons une seconde ligne argenté en contrebas qui souligne davantage encore la courbe du smartphone.
Sous celle-ci se trouvent le port microUSB, la prise casque et un petit micro sur la tranche inférieure et un port IR accompagné d'un second micro sur la tranche supérieure. LG oblige, les tranches latérales sont évidemment dépourvues des contrôles pour l'alimentation et le volume, tous déportés au dos, sous l'appareil photo également pris entre l'autofocus laser et le double flash led. C'est aussi de ce côté que se trouve le haut-paleur, en bas à gauche.
...et ergonomiques
Et, bien que ce ne soit pas optimal, cet emplacement n'est pas forcément dérangeant dans le cas du G Flex 2. Il est plutôt rare que la paume de la main ou un doigt vienne le recouvrir à l'utilisation et, puisque le smartphone est arrondi, la sortie n'est pas non plus totalement bloquée lorsqu'il est posé sur une table. Et ce n'est pas le seul avantage de ce design inédit.
Comme le souligne LG, il épouse la forme du visage pour rapprocher le micro de la bouche en appel et la forme des fesses lorsqu'il est rangé dans la poche arrière du pantalon (à condition de le porter à hauteur réglementaire), même s'il vaut mieux éviter pour ne pas appâter les voleurs. Il rend également la prise en main plus agréable en paysage, mais c'est évidemment l'affichage qui en profite le plus.
Avant d'y arriver, soulignons que le G Flex 2 bénéficie d'une construction solide. Tous les éléments tiennent bien en place, y compris le capot amovible qui donne accès aux emplacements SIM et microSD (mais pas à la batterie). De légers bruits de craquement se feront entendre si vous appuyez à l'arrière comme pour tenter de le redresser (ce que nous déconseillons, évidemment). N'ayez pas peur de le tenir fermement pour autant, d'autant que la taille le permet cette fois contrairement à celle du premier G Flex.
L?écran incurvé, il n'y a pas mieux pour le multimédia
Il est désormais temps de revenir un peu plus en détails sur l'écran. De type P-OLED, il mesure 5,5" pour une définition de 1920 x 1080 pixels à l'affichage. Le résultat est une résolution d'environ 400 pixels par pouce. Il y a mieux aujourd'hui, et notamment chez LG, mais ce n'est pas particulièrement gênant puisqu'il faudra tout de même s'approcher au-delà de la « limite de confort » pour distinguer les pixels. Et puis c'est un petit prix à payer pour la courbure qui devrait compenser le léger manque de finesse que pourraient déplorer les plus exigeants.
Comme sur le premier modèle, elle suit un cercle d'un rayon de 700 mm. Ce n'est finalement pas grand chose mais cela se ressent tout de suite à l'utilisation. C'est même un peu déroutant au départ. Cela ne changera évidemment pas votre manière d'envoyer un texto mais peut-être celle de profiter de vos photos, vidéos et autres jeux. L'immersion est meilleure et les couleurs vives et profondes ajoutent encore au plaisir. Pas de problèmes d'angles de vision à signaler, même s'il vaut mieux être face à l'écran pour en profiter pleinement. Dommage, en revanche, que la dalle ne soit pas particulièrement lumineuse.
Rappelons par ailleurs qu'elle est protégée par une vitre qui, selon LG, offre une résistance supérieure de 20 % au Gorilla Glass 3 de Corning. Comme pour la coque auto-régénérante, nous n'avons pas tenté de le vérifier mais sachez au moins qu'elle est agréable au toucher. La glisse est parfaite. C'est un autre bon point.
La surcouche de LG prend du poids
Du côté de l'interface, nous sommes presque en terrain connu car, même si le G Flex 2 est le premier smartphone LG que nous testons sous Android Lollipop, il conserve la même interface utilisateur que le G3. Et elle laisse peu de place aux dernières nouveautés de Google. L'apparence des notifications a changé, comme celle du gestionnaire de multitâche (lequel a tout de même été enrichi d'un mode multi-fenêtre au passage) et celle des boutons de navigation mais c'est à peu près tout ce que nous reconnaissons de Lollipop.
Nous retrouvons autrement l'écran de verrouillage avec l'horloge circulaire. Notez qu'il est également possible d'afficher l'heure en haut de l'écran lorsqu'il est éteint en effectuant un glissement vers le bas mais c'est plutôt lent. Vous aurez plus vite fait de tapoter deux fois pour sortir le smartphone de veille afin de vérifier l'heure. Il est évidemment aussi possible de paramétrer Knock Code pour arriver directement sur l'écran d'accueil en quelques frappes.
Celui-ci se compose de panneaux classiques où cohabitent raccourcis et widgets et d'un autre un peu particulier. Il se situe à gauche et regroupe Health et Smart Tips. Le premier est évidemment le tracker d'activité de LG et affiche continuellement le nombre de pas marchés, les calories brûlées et la distance parcourue. Le second donne des astuces pour utiliser le smartphone.
Le centre de notifications inclut toujours des réglages rapides présentés sur trois lignes (dont une pour la luminosité et une pour le son). Les paramètres sont répartis sous des onglets. Et le menu principal regroupe les différentes applications installées ainsi que les widgets disponibles. Vous remarquerez que les applications système ont été modifiées et que d'autres ont été ajoutées pour compléter la suite de Google.
Elles sont une petite dizaine et incluent notamment un centre de mises à jour, une visionneuse de document (ThinkFree Viewer), une télécommande (Quick Remote, qui fonctionne évidemment avec le port IR) ou encore un outil de prise de notes (QuickMemo+). Bref, pas forcément les premières choses que l'on espère trouver en allumant son téléphone, comme les réseaux sociaux par exemple. Il faudra visiter le Play Store pour cela. Notez que le système occupe près de la moitié de la mémoire interne, dont il ne reste finalement plus que 8 Go environ pour l'utilisateur. Dire que le premier G Flex était livré avec 32 Go...
Ecran incurvé et Snapdragon 810, un duo détonnant
Et il semblerait que la surcouche de LG pèse aussi sur le système car nous avons rencontré quelques ralentissements en navigant dans l'interface, principalement après une sortie de veille. Rien de bien méchant mais il est tout de même dommage de constater que même le Snapdragon 810 ne parvient pas à offrir une expérience optimale. Il s'agit pour rappel de la dernière puce haut de gamme de Qualcomm, composée d'un CPU octa-core 64-bit avec configuration big.LITTLE à base de Cortex-A57 et Cortex-A53 cadencé ici à 2 GHz et d'un GPU Adreno 430. Il est par ailleurs accompagné de 2 Go de RAM.
Cela dit, le Snapdragon 810 n'est pas parfait non plus. Vous avez sans doute entendu parler de ses problèmes de surchauffe. Ils semblent se confirmer ici. Le smartphone ne vous brûlera pas les pattes si vous le titillez un peu trop mais il chauffe effectivement un peu (autour de l'appareil photo). Un peu, parce qu'il semblerait que la fréquence du CPU soit constamment sous contrôle pour éviter le pire. Cela pourrait expliquer les quelques ralentissements évoqués plus tôt mais, surtout, les scores très différents obtenus sur AnTuTu.
Déçus par notre premier test, conclus sur un score de 35 000 points, nous avons décidé de lui laisser une chance de se rattraper. Et même plusieurs. 42 000, 45 000 et? 52 000 points pour finir. Le voilà presque au niveau du One M9 avec la même puce, vraisemblablement mieux optimisée par HTC. Notez que Basemark OS place en revanche le G Flex 2 en tête de près de 200 points, ce qui n'est pas rien compte tenu du barème. De son côté, 3DMark délivre des scores très similaires mais c'est normal puisqu'il teste principalement le GPU. Evidemment, tous ces chiffres sont purement indicatifs.
Et il est bon de le rappeler car, dans les tâches les plus complexes, le smartphone ne s'en sort finalement pas mal du tout. Aucun problème en jeu. Modern Combat 5 a parfaitement tourné, tout comme Dead Trigger 2 avec les graphismes au plus haut. Aucun problème en vidéo non plus. Nous avons même été agréablement surpris par le lecteur natif. Outre la grande variété de formats et codecs pris en charge, il propose aussi de nombreuses fonctionnalités habituellement absentes comme l'affichage des sous-titres et même un aperçu avec la barre de progression.
Le G Flex 2 fait donc un très bon lecteur multimédia. Peut-être même le meilleur malgré la définition « seulement » Full HD de l'écran qui offre néanmoins une expérience sans pareil grâce à sa courbure. Le haut-parleur n'est pas en reste non plus. Plutôt précis, il est aussi relativement puissant même si, comme précisé plus haut, sa position n'est pas optimale bien que pas trop dérangeante non plus.
Un bon petit appareil photo
Bon en lecture, le G Flex 2 ne démérite pas non plus en capture. Et ce n'est pas réellement une surprise puisqu'il reprend le même équipement que le G3. Cela inclut, pour rappel, un capteur de 13 mégapixels, le système OIS+ pour la stabilisation, un double flash LED ainsi qu'un autofocus. L'ensemble nous avait déjà séduits. C'est à nouveau le cas même si nous sommes toujours aussi déçus par le peu de réglages offerts dans l'application dédiée : résolution, flash, HDR. Tout est automatique. Dommage, mais pas tant que cela non plus puisque les résultats sont tout de même très bons ainsi.
Pas de gros problèmes avec l'exposition ou la balance des blancs. Les couleurs sont justes. Les détails sont généralement nombreux. Le bruit est bien neutralisé. Et c'est valable aussi bien lorsque le sujet baigne dans la lumière naturelle que lorsqu'il est perdu dans la pénombre. Un exploit que l'on doit au système de stabilisation mais aussi à l'autofocus laser. Rapide et précis, ce dernier souffre bien moins des conditions de luminosité que les autofocus classiques. La photo de paysage reste toutefois à pratiquer, de préférence, en journée. Rappelons que le G Flex 2 est également capable d'enregistrer des vidéos jusqu'en 4K mais la durée est alors limitée à 5 minutes.
Il excelle dans tous les domaines
Le G Flex 2 est une bonne surprise. Plus encore que le premier modèle. L'interface utilisateur héritée du G3 est aussi agréable à utiliser qu'à regarder. Le Snapdragon 810 fait plutôt bien son travail. L'appareil photo donne de bons résultats. Mais, surtout, LG a fait du chemin avec son écran incurvé, ce qui lui a permis d'affiner l'affichage et de réduire son coût pour vendre le smartphone à 649 ?.
Pour ce prix, le G Flex 2 offre finalement une prise en main inédite en plus de performances équivalentes à celles des meilleures plateformes du moment, souvent plus onéreuses. La mémoire est certes un peu juste mais une carte microSD réglera le problème. Quant à l'autonomie, elle est dans la moyenne avec une bonne journée en utilisation mixte : appel, jeu, vidéo, surf, photo?
Reste à savoir si LG va réussir à convertir son pari de l'écran incurvé en de nombreuses ventes ou si le G Flex 2 restera un produit d'image.