Wiko nous avait quelque peu laissés sur notre faim en début d'année avec son Highway Pure. Le design a pris le pas sur les performances tout en tirant le prix vers le haut avec, en résultat, sans doute l'un des plus mauvais rapports qualité/prix de son catalogue. C'est pourtant sa meilleure arme habituellement, et la clé de son succès. Ne fait pas dans le premium qui veut. Il revient heureusement à ce qu'il fait de mieux en cette rentrée avec de nouveaux entrée de gamme, dont le Rainbow UP que nous testons aujourd'hui.
Oubliez l'élégance. Wiko fait ici plutôt dans le tape-à-l'oeil, aussi bien avec le design, très coloré, qu'avec le prix, sous la barre symbolique des 150 ?. Très exactement, le Rainbow UP a été lancé à 149 ?, et cela malgré une fiche technique à première vue honorable. En voici un rappel :
- Android 5.1 Lollipop
- écran TFT HD (1280 x 720 pixels) de 5 pouces
- CPU quad-core MediaTek MT6735P cadencé à 1 GHz
- GPU Mali-T720
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne (+ microSD jusqu'à 64 Go)
- connectivités LTE Cat. 4 / Wi-Fi b/g/n / Bluetooth 4.0 / GPS
- double SIM
- appareil photo 8 mégapixels avec flash LED compatible 720p en vidéo
- appareil photo frontal 5 mégapixels
- batterie 2800 mAh
- dimensions : 143 x 71,1 x 8,35 mm
- poids : 128 grammes
Sans faire dans la surenchère technique, Wiko livre tout de même une belle sélection de composants. Reste à espérer qu'ils sont maîtrisés et optimisés mais, avant d'en arriver là, attardons-nous un peu sur leur enveloppe.
Un design pas forcément très original, mais bien réalisé
Inutile d'attendre une surprise à l'ouverture du coffret. Le Rainbow UP est tout ce que l'on attend d'un entrée de gamme. Et ce n'est peut-être pas plus mal car, sur ce segment, nous sommes plus habitués aux mauvaises surprises qu'aux bonnes. Il n'est donc pas désagréable mais ressemble tout simplement à beaucoup d'autres modèles, même s'il est possible de lui apporter une petite touche de couleur que d'autres n'ont pas forcément puisqu'en plus du noir et du blanc sont également proposés du rouge, du vert et du bleu à retrouver sur le petit haut-parleur circulaire au-dessus de l'écran, à la Nexus 5, et sur l'intégralité du capot.
Peu importe le coloris choisi, la façade du smartphone est noire. Difficile de discerner jusqu'où s'étend l'écran lorsqu'il est éteint. Il laisse finalement apparaître des bordures ni très fines ni très larges une fois allumé. Celle du dessus accueille le haut-parleur évoqué plus tôt, coincé entre les capteurs de luminosité/proximité à gauche et la webcam à droite. Le tout, protégé par une vitre qui s'étend jusqu'à un cadre en plastique glossy qui descend sur une infime partie des tranches.
Inutile de s'inquiéter pour les traces de doigts. L'autre partie est courverte par le capot en plastique mat et doux qui dessine un arc de cercle vers l'arrière pour une prise en main confortable. Les boutons de mise sous tension et du volume sont intégrés à droite alors que des ouvertures laissent apparaître le port microUSB et la prise jack, en bas et en haut respectivement. Il faudra retirer le capot pour accéder aux deux emplacements micro-SIM et celui pour carte microSD alors que la batterie est scellée. Une encoche a été prévue pour faciliter l'opération, car il est plutôt bien accroché.
L'arrière du smartphone est plat, avec l'appareil photo et son flash dans le coin supérieur gauche, le logo Wiko au centre et le haut-parleur en bas. Une petite protubérance a été prévue au-dessus de ce dernier pour éviter que le son ne soit totalement étouffé lorsque le smartphone est posé à plat, écran vers le haut. Il est par ailleurs suffisamment bien assemblé pour éviter toute appréhension que pourrait faire naître son poids peu élevé face à d'éventuelles chutes. Une belle réalisation, à défaut d'être réellement originale.
Bel écran? trop pour du simple TFT même ?
Pour ce qui est de l'affichage, le Rainbow UP ne s'en sort finalement pas trop mal non plus. L'absence de la mention IPS dans la fiche technique nous avait fait craindre le pire. Simple oubli ? Ce qui est sûr, c'est que si nous avons affaire à une simple dalle TFT, elle est de très bonne facture. La définition HD couplée à une diagonale de 5 pouces permet d'obtenir un affichage fin (294 ppp) et confortable alors que le rendu est uniforme avec des couleurs vives et un bon constraste pour profiter de tout type de contenu. Nous avons même trouvé des angles de vision relativement larges. La luminosité complète la combinaison gagnante. Difficile d'attendre mieux pour le prix.
La surcouche de Wiko toujours aussi légère, peut-être même trop ?
Comme toujours chez Wiko, cet écran accueille Android. L'OS de Google est livrée en version 5.1 Lollipop et une légère surcouche que nous commençons à prendre l'habitude de retrouver. La principale différence avec l'interface de Google est l'absence du menu principal avec toutes les applications qu'il faut ici faire cohabiter avec les widgets sur les différents panneaux qui composent le bureau (jusqu'à 12) alors que quelques gestures sont ajoutés pour faciliter, quand cela fonctionne, certaines actions comme faire défiler les photos dans la galerie. Il y a également un double clic pour verrouiller l'écran, mais pas pour la sortie de veille. Dommage. C'est pourtant simple, et surtout plus utile... La navigation est autrement classique.
C'est vers les applications qu'il faut se tourner pour trouver les autres « exclusivités » de Wiko, puisqu'il en ajoute quelques unes dont l'excellent Clean Master avec ses nombreux outils de maintenance et son fameux Booster de performances pour les jeux. Nous avons également trouvé le clavier TouchPal X ainsi qu'un outil de mises à jour alors que le reste est très classique : Météo, Dictaphone, Lampe torche, etc... Rien de bien folichon, mais le Play Store est évidemment là pour compléter la liste et c'est toujours préférable à une tonne de bloatwares qui squattent inutilement la mémoire interne, déjà qu'elle est limitée à 8 Go et qu'il n'en reste que 3 à l'allumage.
Le MT6735P de MediaTek est souvent à la peine
La surcouche de Wiko est donc assez légère et c'est tant mieux car le Rainbow UP n'est pas un foudre de guerre. Même la sortie de veille est lente, au point que nous nous sommes parfois demandés si nous ne nous étions pas trompés de boutons. Il lui arrive également de rester bloqué sur un écran pendant quelques secondes sans raison apparente. Sans oublier les ralentissements qui ponctuent régulièrement la navigation. Les applications se lancent tout de même assez rapidement mais ce n'est clairement pas un exemple de réactivité et fluidité, même si cela reste correct dans cette catégorie. Surtout, ce n'est pas réellement surprenant avec le MT6735P et ses quatre coeurs Cortex-A53 cadencés à 1 GHz qui lui servent de coeur. L'unique Go de RAM qui l'accompagne n'aide évidemment pas beaucoup, sans parler du Mali-T720 d'ARM pour le traitement graphique.
En effet, si vous espériez jouer avec le Rainbow UP, nous espérons pour vous que vous n'aviez pas de jeux 3D en tête car vous risqueriez d'être déçus. Non pas qu'il est incapable de les faire tourner, mais il faudra se contenter d'environnements peu détaillés et/ou composer avec des ralentissements parfois vraiment gênants comme nous en avons rencontrés sur Dead Trigger et plus encore sur Angry Birds Go!, dont même la bande son était saccadée... Pas de soucis avec les jeux 2D en revanche.
Le bilan n'est pas beaucoup plus glorieux en lecture vidéo mais la définition de l'écran sauve le nouvel entrée de gamme de Wiko. Il affiche du 720p et c'est ce qu'il pourra décoder de mieux. Attention aux codecs tout de même, mais la plupart devraient pouvoir être lus avec un bon lecteur. Autrement dit, pas celui de Google, qui ne prend pas en charge les sous-titres non plus. La lecture audio ne pose pas de problèmes particuliers mais le son n'est pas très bon, que ce soit via un casque ou le haut-parleur que nous déconseillons de pousser au maximum.
Pour les amateurs de chiffres, nous avons tout de même lancer quelques benchmarks. Voici ce qui est resorti d'AnTuTu, 3DMark et Basemark OS II :
Commençons par souligner le fait que les trois ont pu achever leur série de tests, ce qui n'est pas toujours le cas avec le modeste chipset de MediaTek que nous avons notamment déjà croisé à bord du 50 Helium d'Archos. Inutile d'attendre un miracle pour autant. Les scores sont globalement faibles et reflètent donc très bien le comportement du Rainbow UP en général.
Un bon appareil photo d'appoint
C'est tout de même sur une bonne note que s'achève ce test puisqu'arrive la partie photo et force est de reconnaître que Wiko a fait des efforts. Nous avons été très agréablement surpris par la qualité des clichés produits par le capteur principal de 8 mégapixels du smartphone mais revenons tout d'abord rapidement sur l'application photo qui le commande, même si elle est loin d'être exceptionnelle. Six modes de prises de vue plutôt classiques (Auto, Panorama, HDR, Nuit, Sports et Face Beauty). Des réglages pour le flash. Quelques options pour faciliter le déclenchement (sourire, main, son). Deux résolutions au choix (ou trois en vidéo). Et voilà ! Le tour est terminé.
Revenons-en aux clichés produits. Nous les avons généralement trouvés bien exposés et surtout détaillés. Même au loin, les arbres gardent leurs feuilles plutôt que de se retrouver avec une bouillie verte autour du tronc comme c'est le cas avec de nombreux smartphones. Même chose avec les tuiles du toit du bâtiment au centre dans l'exemple ci-dessous. Il est même presque possible de discerner celles du toit au second plan à l'agrandissement. Les couleurs sont plutôt justes. Nous sommes en revanche un peu déçus par les clichés en basse luminosité, souvent trop sombres et assez bruités même si cela permet de conserver un bon niveau de détails.
Quand Wiko fait du Wiko, ça fonctionne toujours mieux !
Le Rainbow UP s'est révélé être une bonne surprise. Il aurait même pu en être une très bonne avec des performances légèrement meilleures. Non pas que tout le monde attende que son smartphone puisse se transformer en véritable console de jeu mais lorsque l'expérience Android globale en pâtit? Ce n'est toutefois pas dramatique non plus et sans doute un bien mince sacrifice pour profiter d'un si bel écran et d'un si bon appareil photo à moins de 150 ?, le tout accompagné d'une connectivité complète. Un bon rapport qualité/prix, bien meilleur que celui d'un Archos 50 Helium Plus par exemple.