Lors de notre première rencontre avec le HTC Desire 825, nous n'avons pas été convaincus par les choix technologiques de HTC. Car ce téléphone est non seulement assez peu gâté technologiquement, mais il est également trompeur. Car, même s'il sort avec les Desire 820, 826 et 828, il est loin de les surpasser. Il est même incapable de les concurrencer vraiment, la faute à une plate-forme technique curieusement faible, basée sur un processeur quad-core sorti au quatrième trimestre 2013. Soit il y a trois et demi. Et à quel prix ? 299 euros, prix public conseillé.
Un Snapdragon 400 en 2016 ?
L'identité de ce composant ? Le Qualcomm MSM8928, le « meilleur » Snapdragon 400 doté de coeurs 32-bit standards Cortex-A7. Un vieux composant donc qui aura non seulement du mal à concurrencer les phablettes entrée de gamme chinoise type Meizu m3 note, mais qui vieillira certainement assez mal. Voici le reste de la fiche technique :
- dimensions : 156,9 x 76,9 x 7,4 mm
- poids : 155 grammes
- ratio écran / taille : 69,1 %
- écran Super LCD 720p de 5,5 pouces (résolution de 267 pixels par pouce) protégé par un verre Gorilla Glass
- chipset Qualcomm Snapdragon 400 avec quatre coeurs Cortex-A7 cadencés à 1,6 GHz
- GPU Adreno 305
- 2 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (extensible par microSDXC)
- batterie de 2700 mAh (non amovible)
- compatible LTE catégorie 4, WiFi n, Bluetooth 4.1, GPS (Glonass), radio FM
- bouton mTouch 2.1 en façade avec lecteur d'empreinte digitale
- capteur photo 13 mégapixels, avec objectif ouvrant à f/2.2, flash LED et autofocus, compatibilité Full HD en vidéo
- webcam 5 mégapixels, avec objectif ouvrant à f/2.8, compatible Full HD en vidéo
- double haut-parleur Boomsound dont un en façade compatible Dolby
- Android 6.0.1 Lollipop avec surcouche HTC Sense
Vous l'aurez certainement remarqué : la configuration du Desire 825 ressemble beaucoup à celle du Desire 630 (hormis la taille de l?écran et la batterie), annoncé en même temps, mais indisponible en France. Du HTC 10, ce Desire 825 reprend la configuration des deux haut-parleurs, un premier en façade et un second dans la tranche inférieure. Pour le reste, nous avons l'impression de voyager dans le temps, quand le Snapdragon 400 équipait les premiers téléphones LTE des constructeurs, quand la 4G a explosé en occident.
Un air de famille évident
À l'extérieur, le Desire 825 ressemble légèrement au Desire 826 sorti en janvier 2015, mais en modifie de nombreux aspects. Il est plus petit que ces derniers, tout en offrant une dalle de taille identique, signe que HTC progresse dans l'optimisation des bordures (optimisation au détriment des haut-parleurs frontaux, puisqu'un seul ne subsiste). De ce mobile, il conserve la coque en plastique mate et droite dont la partie dorsale (et principale) semble être simplement collée (elle ne s'enlève pas). Une coque ici mouchetée de petits points de couleur, comme le Desire 530 dont vous pouvez retrouver ici le test complet.
Il conserve aussi l'emplacement des boutons matériels, concentrés sur la tranche de droite, du capteur photo et de son flash, coincé dans le coin supérieur gauche (comme pour l'iPhone). Avec une grande différence : le capteur est ici plus protubérant encore, certainement une conséquence du léger amincissement que le Desire 825 a subie. Le port jack 3,5 mm est toujours sur la tranche supérieure, tandis que l'un des haut-parleurs accompagne toujours le port microUSB sur la tranche inférieure.
Autre élément inchangé : la position de la trappe où sont accessibles le port SIM et le port microSDXC. Vous remarquerez que cette trappe cache trois emplacements et non deux. Le modèle que nous avons reçu est single SIM. Mais cela ne veut pas dire qu'il n?était pas dual SIM à l'origine : la trappe centrale semble juste avoir été obstruée. Pratique pour la gestion des stocks, puisqu'en fonction de la demande, HTC a simplement besoin de placer un cache pour transformer un dual SIM en single SIM.
Inspiration esthétique multiple
À l'avant, le smartphone est très différent des autres Desire 8XX, mais aussi des Desire 630 et 530. Si nous devions le rapprocher visuellement d'un autre modèle de la marque taïwanaise, nous aurions tendance à choisir le One A9 ou le HTC 10, parce que l?écouteur téléphonique (qui fait également office de haut-parleurs) est bien apparent et que la dalle tactile est surmontée de touches de navigation tactiles. Il n'y a en revanche pas de lecteur d'empreinte.
Contrairement aux apparences, la webcam n'est pas accompagnée d'un flash : l'ouverture qui se trouve à sa droite accueille les capteurs environnementaux et la LED de notification. Dernier petit point, et positif qui plus est, sur le design du Desire 825 : la couleur dominante des points colorés de la coque est reprise à trois endroits : le bouton de mise en marche, le cache du microphone et la partie intérieure de l?écouteur téléphonique. C'est le côté « fun » de l'appareil.
Un smartphone visuellement agréable
Une fois en main, le smartphone est agréable à tenir, grâce à sa coque douce au toucher (c'est la partie dorsale qui est agréable, les tranches l?étant moins). Les grandes dimensions de l'appareil le destinent davantage aux personnes ayant des grandes mains. D'autant que HTC n'a pas intégré à l'interface un mode pour une utilisation à une main, comme le font d'autres constructeurs (Apple, Samsung et Huawei par exemple). La construction du smartphone ne semble pas particulièrement solide, même si nous avons ne pas avoir tenté d?éprouver cette hypothèse jusqu'au bout...
Le Desire 825 dispose d'une grande dalle 720p de 5,5 pouces dont la résolution est inférieure à 300 pixels par pouce. Les pixels se voient donc à l'oeil nu (pour ceux qui ont de bons yeux). Nous remarquons aussi que la visibilité se réduit considérablement dès que le mobile n'est plus de face et que la luminosité n'est pas très forte. En outre, en plein jour, la lisibilité baisse fortement. Cependant, cet écran Super LCD n'a pas que des défauts : les couleurs sont agréables et le contraste est dans la bonne moyenne. La dalle de verre Gorilla Glass est bien réactive.
La dernière version de Sense
Une fois allumé, le smartphone affiche Android 6.0 Marshmallow. C'est une première dans la gamme Desire. D'autant que, comme le HTC 10, c'est la dernière version de la surcouche Sense qui habille le système d'exploitation de Google. Vous remarquerez que les couleurs par défaut de l'interface ne sont pas les mêmes que pour le flagship taïwanais. Le bleu et le orange sont remplacés par un nuancé qui va du rouge au blanc. Toutefois, les éléments à l?écran sont identiques. Et surtout, les dispositions libres sont présentes. Pour le test du Desire 825, nous avons choisi un thème différent de celui du HTC 10. Attention cependant, car les thèmes libres demandent plus de ressources que les thèmes classiques (ce qui fait ralentir l'interface).
Côté application, nous retrouvons comme toujours la belle brochette de logiciels développés par la firme taïwanaise : HTC Meteo, HTC Boost+, le client SMS, le client téléphone, l'application photo que nous retrouverons en fin de test, Blinkfeed (alimenté comme toujours par News Republic) et le sélecteur de thème. Notez que HTC en propose bien d'autres sur le Play Store, comme Zoe, HTC Agenda, HTC Backup, HTC Scribe, etc. C'est plutôt malin de la part de la firme de les laisser à disposition sur le Play Store et non d'encombrer l'espace de stockage. Les applications tierces sont celles de Google ainsi que celles de Facebook (Facebook, Messenger et Instagram).
Si vous ne lui en demandez pas trop, le Desire 825 est capable de fonctionner normalement. Le Snapdragon 400 est suffisant pour subvenir aux tâches quotidiennes, d'autant que ce dernier est cadencé à 1,6 GHz. Ce n'est donc pas si mal (notamment quand il est comparé aux Snapdragon 210.). Le Snapdragon 400 a ses défauts (LTE catégorie 4 seulement, GPU Adreno 305), mais il prouve ici que les réseaux sociaux, Internet, Candy Crush Saga et quelques photos sont largement à sa portée. D'autant que les coeurs Cortex-A7 ne sont pas très gourmands. Le Desire 825 propose une autonomie supérieure à la journée d'utilisation. Attention cependant à ne pas brusquer le chipset. Car, c'est en commençant à jouer avec ce téléphone qu'il consommera beaucoup plus.
Des performances qui manquent de modernité
C'est malheureusement le constat le plus négatif de ce smartphone : le chipset. Le coeur du mobile. Celui qui fait tourner le système d'exploitation, gère les connexions réseau et affiche les images. Si nous avons regretté quelques instants l'absence de Full HD dans un smartphone à 300 euros, nous avons tout de suite été ravis de son absence dans un téléphone sous Snapdragon 400. Car, il n'est évidemment pas calibré pour aller plus haut. Et même les 2 Go de RAM n'y changent que très peu finalement (peut-être parce que la moitié de ce volume est utilisé en permanence par Android). Les résultats lors de nos tests le montrent. En voici les détails. Le Desire 825 atteint 30 179 points sur AnTuTu v6, 547 points sur Basemark OS II, 434 points et 1480 points sur Geekbench 3 (respectivement en single-core et en multi-core) et enfin 4660 points sur 3DMark (Ice Storm Unlimited). Nous n'avons pas lancé les tests Slingshot ES, même en Full HD.
Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle dans ces scores. D'abord, vous remarquerez que ces scores sont similaires à ce que proposent les plates-formes sous Snapdragon 410 (Asus ZenFone 2 Laser, Aquaris e5 4G), ce qui est logique puisque ce chipset remplace le Snapdragon 400. Ils sont même parfois meilleurs, grâce à une bonne intégration de HTC. Ils sont également meilleurs que les mobiles avec Snapdragon 210 (ou MediaTek MT6735, comme l?Archos 55 Cobalt Plus). Mais ces derniers sont vendus moitié moins cher. Et ça, c'est la mauvaise. Le Desire 825 parvient à dépasser des mobiles vendus 30 à 50 % moins cher. Mais quand il s'agit de comparer avec les mobiles de sa catégorie de prix, c'est déjà plus compliqué.
Dommage, cette phablette n'est pas multimédia
Ces limites, nous les ressentons essentiellement en jeu vidéo. Même si l?écran est grand, assez lumineux et réactif, la plate-forme est incapable d'offrir une expérience ludique très qualitative. Notre jeu Dead Trigger 2 s'est positionné spontanément sur la qualité graphique la moins bonne. Dans cette configuration, le jeu reste assez fluide, avec quelque temps de chargement. En revanche, en forçant la meilleure qualité graphique, nous avons constaté une chute du framerate rendant le jeu presque injouable. Bien sûr, il est déconseillé de faire cela. Mais cela démontre la faiblesse du GPU de ce vieux chipset.
En vidéo, puisque l'interface est identique à celle du HTC 10 (dernière version de Sense sur Android Marshmallow), vous remarquerez rapidement qu'il n'y a ni HTC Gallerie préinstallé, ni d'application vidéo native. Pour visionner une vidéo, vous devez donc ouvrir Google Photos et sélectionner la rubrique vidéo, sous-entendant que HTC n'a pas forcément enrichi l'expérience audiovisuelle de son téléphone. Et c'est vrai, puisque le résultat est identique : l?étendue de la compatibilité du lecteur intégré est dans la bonne moyenne du marché (autant pour les codecs audio que vidéo), mais n'offre aucune option avancée, comme la gestion des sous-titres et des pistes audio multiples, par exemple.
Mais où est passé le mode Pro de l'appareil photo ?
En photo, c'est un équipement assez commun que le Desire 825 propose, assorti d'une application photo qui a clairement été bridée, puisque l'interface est la même, mais le mode expert a été supprimé, ne laissant qu'une poignée de modes automatiques standards. Pour rappel, le capteur photo principal est un modèle 13 mégapixels avec autofocus, flash LED et objectif ouvrant à f/2.2. Aucune petite frivolité dans la proposition. Ce qui se reflète évidemment dans le résultat.
Certes, les conditions météorologiques ne se prêtaient pas, lors de notre séance photo, à des clichés intenses, mettant en lumière une belle colorimétrie. Le ciel est gris. La rue est grise. Les bâtiments sont gris. Bref, c'est plat. La photo est cependant claire et équilibrée, avec de nombreux détails et des nuages assez bien dessinés. Il y a cependant quelques défauts faciles à déceler, même sur cette scène assez homogène : le contraste est insuffisant, le grain est très présent (il devient même grossier en zoomant) et la colorimétrie est assez fade. Nous sommes finalement assez loin de HTC One A9 et du Desire Eye et plus proche du Desire 820.
Un modèle joli, mais incohérent
En conclusion, le Desire 825 correspond bien à l'image que nous en avions avant la première prise de contact. Et autant être clair : nous n'avons pas été séduits par cette proposition de HTC. Si son châssis, plutôt agréable à regarder, est cohérent vis-à-vis de l'esthétique des modèles récents de la marque, il pâtit de composants qui, eux, sont pratiquement les mêmes que ceux du Desie 816 (sorti durant l?été 2014). À 299 euros prix public conseillé, cette proposition est définitivement trop chère, alors qu'elle ne dispose que d'une configuration entrée de gamme, qui plus est datée.
Pour le même prix, vous pourriez vous acheter plusieurs mobiles bien plus intéressants. L?étonnant OnePlus X, d'autant que ce dernier a baissé de prix à l'approche du OnePlus 3. Le Honor 5X avec son écran tout aussi grand, mais Full HD et son lecteur d'empreinte. Et si vous aimez la marque HTC, nous irions même jusqu?à vous conseiller le Desire 820, à la configuration similaire, mais plus moderne, malgré ses 18 mois d?âge.