L'année dernière, nous avions été agréablement surpris par l'Idol 3, notamment la version 5,5 pouces, et son design réversible, le mobile pouvant se tenir dans un sens comme dans l'autre. Une innovation technologique accompagnée d'une fiche technique milieu de gamme de bonne allure (écran Full HD, capteur Sony, haut-parleur optimisé par JBL, batterie 2910 mAh, etc.) qui n'impliquait aucun surcout puisque le smartphone était proposé à un prix inférieur à 250 euros (hors promotion). Une proposition équilibrée sur laquelle Alcatel (dépourvu de OneTouch) s'est appuyée pour présenter l'Idol 4 et l'Idol 4S.
Un successeur à l'Idol 3 (5.5) très ambitieux
Le premier remplace l'Idol 3 (4,7), tandis que le second succède à l'Idol 3 (5,5) qui nous avait tant surpris en 2015, avec tout ce que cela implique comme changement dans la fiche technique. En effet, comme l'année dernière, la plate-forme du petit Idol 4, basée sur un Snapdragon 617, est clairement en retrait face à celle de son grand frère. En voici un rappel complet :
- dimensions : 153,9 x 75,4 x 7 mm
- poids : 149 grammes
- verre minéral à l'arrière et à l'avant
- écran AMOLED Quad HD de 5,5 pouces d'une résolution de 534 pixels par pouce
- rapport entre écran et taille du mobile : 71,9 %
- chipset Qualcomm Snapdragon 652 avec quatre Cortex-A72 cadencés à 1,8 GHz, quatre Cortex-A53 cadencés à 1,4 GHz et un GPU Adreno 510
- 3 Go de mémoire vive
- 32 Go de stockage interne (extensibles par microSDXC jusqu?à 512 Go)
- batterie 3000 mAh non amovible compatible Quick Charge 2.0
- capteur photo 16 mégapixels, autofocus, objectif à 6 éléments ouvrant à f/2.0, flash true-tone, autofocus laser à détection de phase, compatible 4K en vidéo
- webcam 8 mégapixels, objectif grand-angle (84°) à l'avant et flash frontal
- double haut-parleurs de 3,6 watts chacun (casque JBL dans la boîte)
- compatible LTE catégorie 6, WiFi ac dual band, Bluetooth 4.2, NFC, radio FM, et GPS Glonass
- Android 6.0 Marshmallow avec sucouche
Comparez au grand Idol 3, l'Idol 4S offre des améliorations dans tous les recoins que ce soit le châssis, l?écran, le chipset, la RAM, la batterie, le capteur photo principal et même la connectivité qui a été remise au gout du jour (versions plus récentes du WiFi et du Bluetooth). Tous ces changements, ainsi que la boîte dans laquelle le smartphone est vendu, un casque de réalité virtuelle type Gear VR, justifient la hausse du tarif de près de 200 euros, puisque le mobile est commercialisé 449 euros dans toutes les bonnes crèmeries. Mais est-ce que cela se justifie aussi lors de son utilisation ? Car associer un écran Quad HD avec un Snapdragon 652 est une première (au moins dans nos colonnes).
Reversible et premium
Avant d'aborder la fluidité du système et les performances de la plate-forme, faisons un premier tour du propriétaire. Nous remarquons rapidement qu?Alcatel a délaissé ici le plastique pour des matériaux beaucoup plus premium : le châssis en aluminium est pris en sandwich par deux plaques de verre minéral. À l'avant, les lignes sont globalement identiques à celle de l'Idol 3, où le contour métallique dépasse en haut et en bas de l?écran afin d'y insérer judicieusement les deux haut-parleurs / écouteurs téléphoniques.
À l'arrière en revanche, Alcatel a dû abandonner la coque en polycarbonate avec effet brossé et a adopté le design de l'avant de l'appareil. Ainsi, le châssis métallique dépasse en haut et en bas de la même façon, dévoilant deux autres grilles de haut-parleur. Le capteur photo a été déplacé pour se positionner sur la ligne médiane, au-dessus de la nouvelle identité visuelle d'Alcatel. Deux petites remarques à propos du dos du smartphone. D'abord, les positions des logos « Idol » et « Alcatel » ont été inversées entre l'Idol 3 et l'Idol 4S, laissant entendre qu?Alcatel souhaite porter plus en avant sa marque.
Inspiré par les derniers Galaxy Sx ?
Ensuite, la nouvelle position du capteur photo, lequel est désormais protubérant, nous rappelle beaucoup les Galaxy S6 et S7 de Samsung. Cette proximité, renforcée par le choix du design et des matériaux, est confortée par le travail réalisé sur les tranches, lesquelles sont ici aussi plus étroites à gauche et à droite. Si la principale raison est certainement ergonomique (il faut que la tranche soit assez épaisse en haut et en bas pour les connecteurs et les haut-parleurs), nous ne pouvons nous empêcher de penser que TCL a été séduit par les changements apportés au catalogue de Samsung ces deux dernières années.
Comme sur l'Idol 3, le contrôle du volume est à droite, tandis que le bouton de mise en marche est à gauche. Nous faisons ici la même remarque que l'année dernière : pour un mobile réversible (puisqu?Alcatel a conservé son concept cette année encore), il est étonnant que ces boutons mécaniques soient si excentrés sur les tranches, les rendant inaccessibles quand le mobile est retourné. En revanche, nous remarquons un ajout qui pallie (en partie) cela : Boom Key. Il s'agit du bouton central sur la tranche de droite (qui ressemble beaucoup à la touche de mise en marche des anciens Xperia, du Z au Z3+). Cette touche est programmable avec un comportement différent en fonction de l'usage. Il peut appeler une application, exécuter une tâche, etc.
Une touche supplémentaire pour les malins
Une idée d'autant plus intéressante que le Boom Key est accessible de la même manière, que le smartphone ait la tête en haut ou en bas, même si, par habitude, nous avons souvent confondu cette touche avec le vrai bouton de mise en marche. Ce qui nous amène naturellement à la prise en main, laquelle est globalement la même que celle de l'Idol 3, avec une différence majeure : la construction est beaucoup plus qualitative, grâce à ces matériaux premium. Même si le smartphone retient un peu plus les marques des doigts, verre minéral oblige, l'Idol 4S offre une sensation de solidité. Preuve qu?Alcatel a de l'ambition.
Une ambition qui se ressent aussi dans le choix de l?écran : du Quad HD et de l?AMOLED. Cela faisait trois ans que la marque n?était pas revenue vers l?AMOLED (depuis l'Idol Ultra). Il faut dire que le prix de cette technologie a fortement baissé, ce qui explique peut-être ce retour. Comme toujours avec la technologie AMOLED, l'Idol 4S profite d'un écran aux angles bien ouverts et lisibles même en pleine lumière, avec de belles couleurs, une bonne luminosité, des noirs profonds et, pour la première fois chez Alcatel, un excellent piqué, puisque la résolution dépasse les 500 pixels par pouce. L?écran est protégé par un verre 2.5D. Selon le ressenti, il ne s'agit pas de Corning Gorilla Glass. Historiquement, Alcatel fait confiance à Asahi Glass et ses verres Dragontrail. Il ne serait pas étonnant que ce soit encore le cas ici.
Une interface riche...
Un aussi bel écran mérite une interface qualitative. Et celle de l'Idol 4S, basée sur Marshallow, reprend celle de la gamme Alcatel tout en apportant une touche de modernité, notamment au niveau cosmétique. Si vous comparez à celle du OneTouch Go ou de l'Idol 3, vous constaterez par exemple que les icônes des applications système ont été légèrement affinées. Regardez plus attentivement l'accès au menu application : il est désormais rond et les points gris sont plus fins. Les changements touchent aussi certains widgets.
Vous remarquerez aussi quelques changements d'organisation des icônes : les applications multimédias ont été placées sur le second tableau (avec les partenariats marketing) et sont remplacées, en premier tableau à côté du dossier Google et du Play Store, par une application de réalité virtuelle (puisque le mobile est vendu avec un casque) et Fyuse, une application photographique amusante. Les raccourcis sur l?écran de verrouillage sont toujours présents. Ils sont évidemment paramétrables.
... peut-être même trop !
Comme toujours avec Alcatel, l'Idol 4S est livré avec beaucoup d'applications système modifiées et des logiciels additionnels. Nous avons relevé OneTouch Music, OneTouch Boost (optimisation du système), OneTouch Apps (ersatz de Samsung Apps), etc. Nous avons également noté la présence de quelques partenaires commerciaux comme Twitter, Facebook, GameLoft, Instagram, Tizr Lifecasting, AVG Antivirus, etc. Alcatel ne semble pas encore avoir pris le parti pris de Samsung ou de Sony de limiter le nombre d'applications préinstallées.
Cependant, il y a un signe « encourageant » : certains partenaires ont été positionnés dans une liste facultative que les utilisateurs peuvent choisir à leur convenance. Cette douzaine d'applications est constituée notamment de navigateurs Web, de suites de sécurité, d'outils d'optimisation et d'utilitaires bureautiques. Ce « signe encourageant » est cependant contrebalancé par le fait qu?Alcatel propose d'installer ces applications pendant la phase d'initialisation du mobile et non après en avoir fait connaissance.
Si vous ne tombez pas dans ce « piège » marketing (même si certains outils sont des standards), le système d'exploitation reste toutefois assez conséquent puisque la ROM Alcatel pèse 8,46 Go sur les 32 Go prévus à l'origine. Heureusement qu?Alcatel a choisi d?être un peu plus généreux que les années précédentes sur la série Idol. Sur les 3 Go de mémoire vive, le système en monopolise en moyenne 62 %, mais cela peut évidemment être plus (comme cela peut parfois être un peu moins). L'autonomie, quant à elle, reste bonne, puisque le mobile parvient à dépasser la journée d'utilisation sans grande difficulté.
De très bonnes performances
Côté performance, maintenant, la multiplication des applications ne semble pas affecter outre mesure le Snapdragon 652 qui équipe l'Idol 4S. Couplé à 3 Go de RAM et chargé d'animer un écran Quad HD, l'octo-core de Qualcomm se comporte relativement bien, même s'il chauffe un peu compte tenu du travail à effectuer. Sur les tests techniques, la plate-forme s'en sort globalement mieux qu'avec le Xperia X (alors que ce dernier est accompagné d'un écran Full HD seulement) et s'offre même parfois le luxe de flirter avec le Snapdragon 810 ou l?Exynos 7420 sur AnTuTu où il obtient 83402 points. Sur Basemark OS II, même constat : 1710 points sont un score comparable aux autres chipsets.
Sur Geekbench, cette configuration rappelle que le Snapdragon 652, malgré les apparences, reste un chipset, certes capable, mais positionné milieu de gamme. Côté graphisme, le constat est similaire : de belles performances, malgré un chipset milieu de gamme et un écran à la très bonne définition : 17764 points sur Ice Storm Unlimited, 1350 points sur Slingshot ES 3.0 et 23718 points sur Basemark X (qualité médium). Ces performances nous rappellent les meilleures heures du Snapdragon 801 (avec le Zuk Z1). Une comparaison flatteuse (aussi bien pour l'un que pour l'autre des partis).
Un très bon smartphone multimédia
Cette aisance, nous la ressentons naturellement au lancement de notre jeu témoin, Dead Trigger 2. Les quelques parties réalisées avec l'Idol 4S sont restées fluides et agréables, avec des temps de chargement contenus. La position des haut-parleurs frontaux est judicieuse pour profiter des remarques stéréotypées de l'avatar du joueur pendant les affrontements avec les zombies. Et, avec le casque intraauriculaire JBL, le résultat est encore meilleur. Seule petite déception, la légère surchauffe si votre partie s?éternise qui se ressent notamment sur la dalle de verre à l'avant, en haut de l'appareil.
Côté vidéo, si l?écran QHD, les deux haut-parleurs, le casque offert et le chipset audio sont des atouts indéniables, Alcatel a clairement oublié de fournir un vrai lecteur multimédia. Un comble pour un constructeur qui multiplie les installations préalables et les appels du pied marketing. À la place, il faut se contenter du moteur d'Android Vanilla, lequel n'est compatible qu'avec une petite partie des codecs vidéo, peu de codecs audio et aucun sous-titre encapsulé. Heureusement, des solutions gratuites (VLC par exemple) ou payantes (Archos Video notamment) pourront facilement contrebalancer cela.
Des améliorations en photo pas toujours maitrisées
Enfin, la photographie. Pour l'Idol 4S, Alcatel a souhaité offrir un équipement meilleur que sur l'Idol 3 (5.5). Le capteur passe donc à 16 mégapixels, contre 13 mégapixels, tout en conservant le même objectif f/2.0. L'autofocus est désormais à détection de phase. Le flash à l'arrière est « true-tone » (double lumière). Et il y a même un flash à l'avant pour accompagner la webcam 8 mégapixels. En outre le mode vidéo monte maintenant jusqu'en 4K. Enfin, l'application photo reste la même, ce qui est un bon point puisqu'elle conserve tous les modes de prise de vue, dont le mode manuel avec contrôle de la sensibilité, de la balance des blancs, de l'ouverture de l'objectif (même si tout est électronique).
Le résultat, comme vous pouvez le constater, est plus lumineux qu'avec l'Idol 3, avec une légère tendance à accentuer les rouges (les bâtiments ne sont pas aussi beiges qu'ils apparaissent ici). L?Idol 4S réalise également des photos plus détaillées, avec un grain qui n'apparaît qu'en grossissant exagérément. Un bon point si vous souhaitez imprimer vos photographies pour les mettre dans un album. Il y a cependant un petit point négatif en défaveur de l'Idol 4S vis-à-vis de son prédécesseur : il parvient moins bien à gérer la luminosité de la scène : le ciel parisien est « brulé » avec une légère pointe de bleu à côté de la cheminée à droite. Ce qui a évidemment une incidence sur le contraste, lui aussi, moins intense.
Le meilleur Alcatel depuis bien longtemps
En conclusion, l'Idol 4S est, de loin, la meilleure proposition d'Alcatel depuis bien longtemps. Peut-être même depuis la reprise de la marque par TCL. L?équipement proposé (le casque de réalité virtuelle et les écouteurs). Les performances techniques. Les prestations externes (le verre et le métal, la Boom Key paramétrable, les deux haut-parleurs). Tout concourt à une montée en gamme flagrante. Et même si nous déplorons l'excessive richesse de l'offre logicielle poussée par un marketing trop présent, même si nous aurions aimé qu?Alcatel en profite pour changer le lecteur vidéo pour profiter de l?écran QHD plutôt que de signer des accords avec Evernotes, Gameloft, AVG ou autre, le plaisir est là.
Digne successeur de l'Idol 3 (5.5) puisqu'il reprend le design réversible, l'Idol 4S est un bel objet qui a été conçu avec intelligence, même si nous notons que cela a un prix (l'inverse aurait été étonnant) : 449 euros. Pour s'offrir un Idol 4S, il faudra donc débourser plus d'argent qu'en achetant deux Idol 3. Il en faudra plus que pour le OnePlus 3 ou le Pro 6 de Meizu. En passant au-dessus de la barre des 400 euros, Alcatel fait donc un choix, globalement justifié par la proposition, mais surtout très ambitieux.