« Les tablettes de 7 pouces ne servent à rien : elles sont trop grosses pour être en concurrence avec les smartphones, trop petites pour concurrencer l'iPad ». C'est ainsi que s'exprimait feu Steve à l?époque où Samsung commençait à proposer des modèles de 7 pouces sous Android. Force est de constater que le succès de ces engins coréens n'a jamais été au rendez-vous. Pourquoi diable alors Apple a-t-il changé d'avis sur la question ? La réponse se formule en citant deux « petites » choses : Kindle Fire et Nexus 7.
Les appareils d'Amazon et de Google ont montré qu'il y avait un marché pour la tablette mobile, qu'elle n?était pas bonne à rien. Sur ces formats réduits, les deux constructeurs ont réussi à créer des tablettes permettant de lire du contenu multimédia, autrement dit, des engins permettant d'accéder à un magasin virtuel. Leur prix est donc nécessairement compétitif et justifie en grande partie leur succès : les deux compagnies réduisent leurs marges ? ou vendent à perte ? en espérant rentabiliser leur engin sur le contenu ou la publicité. Voilà le marché créé par Google et Amazon, voilà le marché qu?Apple souhaite conquérir? sans pourtant s'y intégrer.
Car voilà, un petit tour sur l?Apple Store vous permet de constater que l'iPad Mini est un engin bien plus cher que ses concurrents. Le modèle 16 Go Wi-Fi se trouve à partir de 339 ?, et le prix peut atteindre 674 ? pour le modèle 64 Go 3G. D'ailleurs, les tablettes vraiment mobiles, disposant d'un modem data, commencent à 469 ?. On est donc nettement sur une gamme supérieure et l'on s'attend à ce que cet iPad Mini propose plus qu'une troisième alternative dans le low-cost. Nos exigences seront donc naturellement bien plus hautes car cet appareil devra justifier son prix que beaucoup ont trouvé excessif lors de l'annonce.
Petit tour technique avant d'aller plus loin. L'iPad Mini est bel et bien Mini : vous aurez une tablette de 200 x 134,7 x 7,2 mm ne pesant que 312 grammes. A titre de comparaison, un iPad 4 pèse à peu près le double pour un peu moins de deux pouces en plus sur l?écran.
Cela dit, contrairement à ses concurrents, l'iPad Mini n'est pas un engin équipé d'un écran de 7 pouces avec des bords larges. Au contraire, on retrouve un écran de 7,9 pouces défini comme l'iPad 2 en 1024 x 768 pixels, entouré de bords très fins. Nous verrons ce que cela implique quand nous évoquerons l'ergonomie de la bête. Tout le monde l'a remarqué : cet écran n'est pas « Retina » et le taux de pixels par pouce sera donc de 162, contre 264 pour l'iPad 4 ou 216 pour la Nexus 7.
Côté CPU et processeur graphique, on retrouve le couple qui a fait les beaux jours de l'iPad 2 : un Apple A5 dual-core cadencé à 1 Ghz couplé à un GPU PowerVR SGX543MP2 (à vos souhaits). Tout cela tournera à côté de 512 Mo de mémoire vive. L'appareil photo est un classique sur tablette avec 5 mégapixels à l'arrière permettant de prendre des vidéos jusqu'au 1080p HD à 30 fps et la webcam est, elle, de 1,2 mégapixels. On notera l'absence totale de flash. La batterie de 16,3 watts/heure tient ses promesses, comme d?habitude chez Apple : vous pourrez sans souci utiliser la bête pendant 10 heures.
Contenu du Pack
Qui dit boîte Apple, dit économie de place. Vous trouverez donc bien rangés dans l'emballage de carton minimaliste la bête et ses accessoires. Inventaire.
? Un iPad Mini
? Un câble USB vers port Lightning.
? Un bloc chargeur plus fin que d?habitude
? Les papiers que personne ne lit
Pas d?écouteurs, pas de batterie amovible : nous sommes non seulement sur une tablette, mais en plus sur une tablette Apple. Le strict minimum est respecté et vous pourrez commencer à utiliser l'engin déjà chargé dès la sortie de la boîte.
Design
Nous aimerions pouvoir écrire quelque chose dans le style « l'iPad Mini est un iPad en plus petit ». Cela nous éviterait la rédaction de plein de paragraphes descriptifs et nous pourrions occuper notre temps, au hasard, à jouer sur la tablette. Mais voilà, ce n'est pas du tout le cas : l'iPad Mini est en tout point différent de l'iPad, malgré ce que les publicités d'Apple essaient de vous dire. Et tant mieux.
Entre l'iPad et l'iPad Mini, on ne s'en rend pas bien compte, mais il y a eu un changement de paradigme esthétique chez Apple. Ce changement, appelons-le iPhone 5. Avec le dernier smartphone à la mode, on est passé, surtout sur le modèle noir, du brillant au mat, du verre à l'aluminium, du métal chromé au métal sombre. Le changement est subtil, mais si on regarde l'iPad Mini, on s'aperçoit que la direction esthétique empruntée par l'iPhone 5 est celle choisie par Apple pour ses produits à venir.
L'iPad Mini est donc le deuxième de cette nouvelle lignée d'appareils mobiles et peut-être celui qui tranche le plus avec ce que l'on imagine d'un iPad. On se retrouve avec un appareil mat et doux au dos, jamais aussi froid que l'iPad classique toujours minimaliste mais très travaillé. Les finitions sont parfaites et l'on comprend très vite dès le premier déballage que l'on a entre les mains un produit haut de gamme de taille réduite plutôt qu'un produit cherchant à s'insérer sur l'entrée de gamme.
Contrairement à toutes les autres tablettes du marché, iPad compris, les bords gauche et droit sont très fins, presque inexistants : un indice qui sous-entend qu?Apple souhaite que l'on privilégie un usage en mode portrait. On retrouve d'ailleurs la webcam sur le haut de l'appareil et le bouton « Home » sur le bas, exactement comme sur l'iPad classique. Ce bouton magique est un poil plus petit que celui équipant la grande s'ur, mais pas assez petit pour qu'on remarque la différence à l'usage.
On retrouve sur la tranche inférieure le fameux port Lightning qui a fait couler beaucoup d'encre. Rappelons à ce sujet que, malgré les apparences, Apple est le constructeur qui a le moins changé de connectique au cours des années. Le précédent connecteur 30 broches a été introduit avec l'iPod 3G, en 2003. 10 ans de vie pour un connecteur, c'est tout de même une belle prouesse : dans la même période, la concurrence est passée par du propriétaire, du standard mini-USB, du standard micro-USB, de nouveau du propriétaire chez Asus ou Samsung, des connecteurs MHL qui ne sont pas compatibles d'une génération à l'autre, bref, cela reste une grande hypocrisie ou une méconnaissance du sujet d'attaquer Apple sur ce point.
Prise en main et ergonomie
D?habitude, nous ne nous étendons pas trop sur la prise en main ou l'ergonomie d'un appareil. Cette fois, vous l'aurez deviné si vous connaissez un peu le produit, c'est tout ce qui compte. Il s'agit de déterminer deux choses : pourquoi l'iPad Mini est un petit iPad et pourquoi l'iPad Mini est aussi un iPad. Cela semble incompatible de prime abord et nous n'aurions pas pu anticiper cela, mais ce paradoxe est pourtant bien le ressenti à l'usage. Et c'est diablement plaisant.
Petit iPad d'abord. Nous sommes donc sur un modèle réduit de l'iPad 2, avec des bords latéraux très fins. Comme promis, l'iPad Mini détecte parfaitement la différence entre un pouce au repos qui tient l'appareil et un doigt utilisé pour naviguer sur la tablette. Si vous vous posez la question, voilà la réponse : non, vous n'aurez jamais à vous soucier de tenir la tablette dans telle ou telle position pour qu'elle ne détecte pas vos mains. Vous l'attrapez comme bon vous semble, ça fonctionne de manière complètement transparente pour l'utilisateur.
Le format sur 8 pouces est en plus particulièrement agréable. Contrairement à l'iPad, vous pourrez par exemple utiliser le clavier sans avoir à poser l'engin sur un support. On peut tout faire sur un iPad Mini sans jamais lâcher la tablette. La légèreté de l'engin est vraiment bienvenue, surtout quand on le met dans un sac : il ne se sent quasiment pas. On a donc bien une tablette mobile qui pourra sans problème se trimballer de cours en TGV, de salle d'attente en tramway. Mais avant tout, on a un iPad, et c'est peut-être ce qu?Apple a le mieux réussi avec sa nouvelle tablette.
Car voilà, mathématiquement, l'iPad Mini n'est pas si inférieur à l'iPad si on compare simplement les tailles d?écran. Il n'y a guère qu'un peu moins de deux pouces qui séparent les deux modèles et si cela permet de rendre plus mobile la tablette, cela ne lui enlève en aucun cas son intérêt dans un salon. Et c'est peut-être cela que l'utilisateur d'iPad Mini comprend après quelques jours avec sa nouvelle tablette : elle n'a pas forcément quitté le domicile mais a très clairement remplacé l'iPad, trop lourd et paradoxalement trop gros. Quand on s?habitude à la légèreté et à l'ergonomie d'un iPad Mini, on est presque à se dire que c'est tout ce qu'aurait dû être un iPad depuis le début.
C'est bien simple : vous vous rendrez vite compte que tout ce que vous faisiez sur votre iPad se fait de manière aussi confortable ? sinon plus confortable ? sur un iPad Mini. Il n'y a guère peut-être que la lecture vidéo qui soit moins agréable sur un plus petit écran : pour tout le reste, l'iPad Mini semble être le sweet spot entre confort visuel et confort d'utilisation. Si à l?heure du choix, vous considérez un iPad plutôt qu'un iPad Mini parce qu'il aurait un écran plus grand, estimez bien votre usage : dans 90% des cas, vous ne regretterez pas d'avoir choisi le petit.
L?écran
En lisant le titre de cette partie, vous vous êtes sûrement dit que nous traiterions a priori le sujet qui fâche, à savoir, l?écran. Pas complètement. Revoyons les caractéristiques de la dalle choisie par Apple pour son premier iPad Mini : sur 7,9 pouces, nous avons une définition de 1024x768 pixels, comme sur l'iPad 2. Pas besoin d?être un Apple Genius pour voir que nous sommes loin du Retina, avec 162 pixels par pouce. Si vous suivez l?évolution des produits Apple, vous ne pouvez donc qu?être déçus par cette nouvelle mouture. On perd, une génération après, toute l?évolution des iPhone ou des iPad.
Si l'on compare l?écran de l'iPad Mini à celui de l'iPad 4, le bond en arrière se remarque au premier coup d??il. Les polices ne sont pas nettes, les pixels font un retour en grande pompe après avoir été éradiqués de la surface du visible avec l'iPad 3. Nous avions trouvé que l?écran de ce dernier était une évolution d'un confort inégalé et en son temps, l'iPad avait placé la barre qualitative des tablettes tactiles très haute. Du coup, oui, nous sommes déçus. Nous avons l'impression d'avoir perdu quelque chose qu?Apple avait mis trois générations à développer et imposer. En plus, on se doute bien que l'iPad Mini Retina arrivera assez tôt : si ce n'est l'année prochaine, ce sera l'année suivante.
Cela dit, si par rapport à l'excellence des derniers produits Apple, l?écran de l'iPad Mini fait pâle figure, ce n'est en rien un mauvais écran. La somme que vous ajouterez entre une Nexus 7 et un iPad Mini se retrouvera très clairement à l'usage. De plus, si vous passez d'un iPad 2 à un iPad Mini, par exemple, vous passerez de 132 à 162 pixels par pouce ? en somme, vous gagnerez en qualité visuelle sur tous les plans. Lumineux, aux couleurs fidèles, si l'on dépasse les questions de définition, l?écran de l'iPad Mini est une véritable réussite. L'adaptation à la lumière ambiante est parfaitement maîtrisée par le système d'exploitation.
Du surf aux applications de dessin, de MAO, de retouche photographique ou de bureautique, vous ne devriez jamais mettre en défaut cet écran pas mal décrié par la presse spécialisée sur la base de son taux de ppp. En pratique, le format 8 pouces en 4:3 est parfaitement adapté à toutes les situations et dans la plupart des cas, est bien plus pratique que les écrans 16:10 des tablettes Android. En portrait notamment, on a véritablement l'impression d'avoir un livre, une feuille de papier ou un magazine interactif dans les mains. La surface en plus par rapport à une tablette 7 pouces n'est pas anecdotique : certes, vous ne pourrez plus ranger la tablette dans une poche intérieure de veste, mais vous vous rendrez vite compte que la plupart des sites internet sont déjà adaptés à ce format. Sur 8 pouces, vous avez sur la même page et sans zoomer, le texte des articles au centre et les menus tout autour, ce qui est difficile à retrouver sur 7 pouces, surtout en affichage « large ».
Système d'exploitation (OS) + Interface utilisateur : iOS
Qu'on se le dise : les choses simples sont toujours les plus délicates à décrire et iOS ne fait pas exception. Si vous n'avez jamais utilisé le système, la première chose qu'il faut savoir est qu'il est peut-être le plus ergonomique et le plus simple à prendre en main sur tout le marché. Souvent, il nous arrive d'entendre la remarque qui voudrait que, vu que les produits iOS sont les plus chers, ce sont aussi les plus complexes. C'est faux, et c'est même le contraire : il est plus difficile de faire un système parfaitement clair et intuitif dès le premier usage qu'un système brouillon et difficile à assimiler. En somme, oui, vous payez la simplicité d'utilisation.
Et quoi de plus simple qu'un écran avec une grille composée d'applications ou de dossiers menant à d'autres applications ? Sans entrer dans les détails, c'est précisément ce qu'est iOS : un bureau qui n'est qu'un grand raccourci pour faire des choses. A chaque fois que vous souhaiterez accéder à une fonction, il faudra entrer dans l'application qui propose cette fonction. Contrairement au bouton « retour » d'Android souvent aléatoire, le bouton physique de l'iPad Mini n'a qu'un seul effet : vous ramener à cette grille. En sachant cela, vous pouvez déjà utiliser iOS de manière convaincante.
Pas de surprise cela dit sur cet écran de 8 pouces : c'est le système que l'on connaît, à la résolution de l'iPad 2 et dans des proportions moindres. Tout a été parfaitement intégré et toutes les options de l'iPad classique sont fonctionnelles. On retrouve par exemple les mouvements tactiles à plusieurs doigts : pincez l?écran à trois doigts ou plus et vous revenez aux applications, balayez sur l'un des côtés avec ces mêmes doigts et vous passez d'une application à l'autre. Un pincement à deux doigts vous permettra la plupart du temps de zoomer sur une page, bien pratique sur le navigateur. Le clavier tactile mis à l?échelle est un vrai régal, peut-être la meilleure solution que nous ayons pu utiliser jusqu'ici : les touches sont à la bonne taille, la frappe est hyper précise et le correcteur orthographique, malgré tout ce qu'on lit sur Internet, est souvent pertinent. En portrait, c'est un régal de taper avec les pouces en tenant la bête avec les autres doigts : plus besoin de faire reposer l'iPad sur un support.
Côté applications système, on retrouve les grands classique d'Apple, à savoir les contacts, un client mail, un calendrier, le décrié Apple Maps, ou encore, Photo Booth ou Facetime. Ce dernier est particulièrement approprié au format de la tablette : vous pourrez faire de la vidéoconférence de manière très agréable, sans vous fatiguer en tenant l'engin en face de vous. La qualité vidéo de la webcam n'est pas révolutionnaire mais suffisante pour ce type d'utilisation. Vous aurez également le droit à iTunes pour iOS, qui transformera votre iPad Mini en iPod Touch Maxi et bien entendu, au fameux App Store. C'est indéniablement le marché d'application le plus qualitatif et le mieux fourni sur le secteur des tablettes. Nous y reviendrons dans la prochaine partie, tant son utilisation est importante.
Par rapport à l'iPad 2, au niveau logiciel, vous aurez non seulement le droit à la dictée vocale, mais aussi au fameux Siri. Le « compagnon » virtuel développé par Apple, et qui a fait de la reconnaissance vocale un argument de vente, est bien présent sur cette machine, dans sa version la plus complète. Vous pourrez l'interroger sur des lieux, des choses, des célébrités, des événements, les films au cinéma en ce moment, les résultats sportifs ou tout simplement sur le temps qu'il fait dehors. A-t-il une utilité réelle au-delà des premiers moments où, comme tout le monde, vous vous amuserez à lui raconter n'importe quoi pour lui faire dire des choses amusantes ? Pas vraiment, sauf peut-être en déplacement. Vous aimerez pouvoir « parler » à votre tablette quand des actions à la main ne seront pas possibles ou seraient moins pratiques ? autrement dit, pas souvent. Cela dit, l'application n'en est qu?à ses débuts et cela semble évident qu?Apple souhaite en faire un incontournable : elle pourrait devenir excellente dans les années qui viennent.
Notez également que iOS est peut-être le système d'exploitation le plus compatible avec les services des autres constructeurs : vous pourrez sans aucun souci synchroniser vos comptes Google, Microsoft via Exchange, Twitter ou Facebook. Que ce soit via une application dédiée - celles de Google sont particulièrement réussies - ou un service intégré à l'OS, vous ne devriez pas avoir de problème à trouver votre bonheur.
Vous retrouverez enfin un centre de notifications complet qui vous permettra de voir tout ce qu'il s'est passé sur votre iPad Mini pendant votre absence. Les notifications s'affichent sur l?écran de verrouillage et peuvent vous amener directement aux applications dont elles émanent. Très pratique et suffisamment bien pensé pour ne pas devenir intrusif : vous pourrez choisir, dans les paramètres généraux, quelles applications ont le droit de vous informer en temps réel. Le Game Center repose à peu près sur le même principe en étant dédié aux jeux vidéo, qui ont une belle place dans l?écosystème, comme nous allons le voir juste après. Vous retrouverez dans cette application vos parties en cours, vos scores et vos succès, que vous pourrez comparer avec vos amis. Et futurs ennemis, si vous jouez à Hero Academy ou Super Hexagon.
Système d'exploitation (OS) + Interface utilisateur : les applications phares
Parlons d'ailleurs un peu des applications. On le sait, iOS s'est construit autour d'une communauté de développeurs et c'est en partie ce qui a facilité son succès. Un iPad sans l'App Store, c'est franchement un peu vide : vous aurez vite fait le tour des applications système et en n'utilisant que le navigateur, vous passeriez à côté de l'un des arguments fondamentaux d'un produit iOS. D'emblée notons une chose : oui, vous serez amenés à consommer sur l'App Store, mais non, les applications iOS ne sont pas plus chères que les applications Android ou Windows Phone. Mieux encore, vous trouverez tous les jours des promotions assez excellentes sur beaucoup de titres de grande qualité, certains devenant même temporairement gratuits. En ayant un peu de patience, il est donc tout à fait envisageable de ne pas payer un centime et de profiter d'applications premium sans publicité.
Si l'on devait décrire la plupart des applications iOS par des qualificatifs qui les valoriseraient par rapport aux marchés concurrents, nous avancerions sans hésiter leur compatibilité avec les engins et le perfectionnisme des développeurs. Rarement sur iOS vous serez déçus d'une application bien notée, jamais le système ne vous laissera télécharger une application non compatible. Et dans le cas où la résolution de l'application ne serait pas adaptée à de nouveaux appareils, sachez que les développeurs sont particulièrement réactifs côté Apple. Ce constat est le même pour les sorties ou l'ajout de fonctionnalités ou niveaux de jeu : vous trouverez quasiment tout le temps les applications sur iOS avant de les voir débarquer ailleurs. C'est dommage pour les autres plateformes, mais cela semble logique : les développeurs privilégient les marchés qui rapportent.
Voilà pour l'introduction, passons maintenant à quelques cas pratiques. Sur iPad Mini, les applications au format iPad 2 sont parfaitement affichées : la définition est la même, seule la taille de l'ensemble change. Du coup, le catalogue est déjà énorme et toutes les applications pensées pour l'iPad Retina disposent d'une version standard alors que l'inverse n'est pas toujours vrai. En somme, vous aurez accès au plus grand catalogue d'applications pensées et conçues pour tablette tactile : pas de version smartphone étirée ici ! Nous avons testé les grands classiques pour vous et tout fonctionne parfaitement : Dropbox, Gmail, SoundHound, AVPlayer HD ou encore, Paper.
Du côté des jeux vidéo, c'est du tout bon également : Apple reste maître sur le secteur du jeu mobile. Prenez le même titre sur iOS et sur une tablette Android et vous verrez à quel point la version côté Apple est supérieure - ne serait-ce que parce qu'une tablette Android ne peut pas afficher un plein écran. En termes de prise en main, c'est là aussi une excellente surprise : jouer sur ce format est un vrai régal, des toilettes au salon, en passant par le lit, le canapé ou les transports. La tablette tient bien en main et n'est pas trop lourde ce qui est un énorme avantage par rapport à l'iPad classique.
De plus, la plupart des jeux se lanceront en paysage, ce qui vous fera prendre la tablette par les bords supérieur et inférieur : contrairement aux bords droite et gauche, ceux-ci ont une bordure suffisamment large pour faire venir reposer le pouce sans gêner la visibilité. Même si l'on a plus tendance à tenir l'iPad Mini en portrait au quotidien, il faut reconnaître que de telles proportions sont parfaites, alliant intelligemment espace visible à l'écran et ergonomie tactile. Des jeux au tour par tour comme Hero Academy, Ticket to Ride ou Carcassone, jusqu'aux délires musicaux épileptiques comme Gauge ou Super Hexagone, en passant par les jeux de gestion, de combat ou de stratégie : jamais l'iPad Mini n'a été mis en défaut.
Le seul reproche que l'on pourrait faire au catalogue vient des applications de dessin. Nombreuses sur iOS, on aurait aimé les voir s'afficher différemment en portrait sur cet iPad Mini. Quand on prend Paper par exemple, on s'attend à ce que l'application bascule et que la page soit visible entièrement en portrait, mais non, il faudra rester en paysage. C'est dommage, car cela aurait apporté une nouvelle dimension aux applications induite directement par la forme de l'objet. La presse virtuelle, très étoffée sur l'iPad Mini par exemple, a bien su saisir les avantages d'une organisation en paysage alors qu'elle était plutôt cantonnée dans sa forme papier à une lecture en portrait, page par page.
OS : Réactivité de système d'exploitation et de l'interface utilisateur
Aucun doute à avoir : nous sommes bien sur un appareil iOS. Cela signifie non seulement que vous ne verrez pas le moindre lag ni le moindre accrochage dans les menus mais en plus que toutes les applications compatibles avec l'engin seront parfaitement fluides. Même avec 512 Mo de RAM, la réactivité du système est exemplaire mais rien de nouveau sous le soleil : c?était déjà l'un des gros avantages d'iOS par rapport à Android. Un système propriétaire lancé sur un matériel conçu pour le faire tourner n'a que peu de chance de faillir à sa tâche.
Pendant nos tests, aucune application ne nous a paru lente ou saccadée. Le multitâche est géré de manière intelligente et l'on passe d'une application à l'autre en un clin d??il, sans avoir besoin de revenir aux écrans d'accueil. Cette fonctionnalité, quand elle est utilisée, soit par le mouvement tactile, soit par l'appui sur le bouton, se déclenche elle aussi instantanément. En fait, tout a été pensé sur iOS pour que vous ne remarquiez pas le système : c'est ce que vous faites dessus qui compte. Le pari est, encore une fois, parfaitement remporté par Apple.
Du côté de la navigation web, c'est aussi du tout bon. Les pages se chargent en moins de temps qu'il ne faut pour y penser. Que vous utilisiez Safari ou Chrome, disponible sur iOS également, vous aurez sur le système l'une des meilleures expériences de navigation à ce jour. Si vous êtes de grands consommateurs de vidéos, sachez que même sans compatibilité avec Flash, le navigateur interprète les vidéos Youtube, par exemple, qu'il lit parfaitement même sans passer par l'application. Là encore, réactivité et fluidité sont au top, même en plein écran ? sauf si vous êtes chez Free, bien entendu, l'iPad Mini ne fait pas de miracle.
Youtube, parfaitement intégré au navigateur
Autonomie et usage mobile
Si vous vous demandez pourquoi l'iPad Mini n'a pas d'écran Retina, sachez que l'une des réponses données par les spécialistes ayant décortiqué la bête concerne la batterie de la tablette. Le calcul est simple : par rapport à un iPad, la taille est réduite et l'autonomie est la même. Les batteries actuelles n'auraient pas pu faire aussi bien avec un écran Retina : rappelons qu'elles occupent la plus grande partie de la coque des iPad 3 et 4. Ici, nous avons donc toujours une bonne dizaine d'heures d'autonomie et une gestion de la veille à des kilomètres de ce que propose la concurrence.
Il faut savoir que, comme un iPad, un iPad Mini en veille, écran éteint, est presque véritablement éteint. La batterie ne descend pas et on aurait du mal à trouver des défauts à l'appareil de ce côté-là. Alors oui, vous entendrez à chaque mise à jour d'iOS que la longévité de la batterie diminue sur les appareils : on pense plutôt à un effet secondaire des attentes élevées des utilisateurs. Si l'un d'eux mesure 2 minutes en moins au compteur, on va crier au loup et le phénomène prendra de l'ampleur avant de s'étouffer rapidement. En pratique, nous n'avons pas constaté de différence entre les trois versions d'iOS que nous avons testées sur l'iPad Mini.
Vous pourrez donc sans mal trimballer votre tablette par monts et par vaux sans trop vous poser de question. En vacances, n'oubliez pas le chargeur évidemment, mais pour les transports, vous pourrez utiliser l'ardoise pendant votre semaine de travail sans jamais vous dire que vous auriez dû la recharger avant de partir.
Lecture multimédia (photos/vidéos/son)
Voilà peut-être la seule utilisation pour laquelle nous recommanderions franchement un iPad 4 plutôt qu'un iPad Mini. Certes, la petite bête d'Apple se débrouille bien sur les formats compatibles (plutôt du .m4v que du .mkv), mais le confort est moindre. Quand on regarde un film, plus l?écran est grand, mieux c'est. Dans les transports de longue distance, de type volant ou roulant sur rail, vous préfèrerez sûrement le confort d'un iPad 4 que vous pourrez poser sur la petite table dépliante : la contrainte du poids ne s'applique pas.
Côté lecture en pratique, il faudra évidemment passer à la caisse pour s?équiper d'un bon lecteur vidéo. Il y en a des tas, pour pas mal de cas de figure et nous vous laisserons le soin de choisir celui qui vous correspond le mieux. AVPlayerHD reste notre référence. Si vous l'avez déjà acheté, vous pourrez bien entendu la réinstaller sur votre nouvel appareil et vous pourrez faire de l'application la même chose que sur votre iPad.
Apple est loin d?être un ange : ce que le constructeur souhaite, c'est vous faire acheter du contenu. Alors oui, vous aurez accès à l'iTunes Store directement depuis votre tablette, qui, côté film, musique et série, est très largement devant la concurrence, aussi bien sur la VF que sur la VO ou les formats HD. Cela dit, vu la pauvreté de l'offre légale en France, ce n'est pas un exploit. iTunes Store est devant, mais c'est la tortue qui dépasse l'escargot : les films en location sont chers et l'on retrouve souvent des hérésies incompréhensibles, comme des programmes affichés en publicité et finalement indisponibles dans notre région, ou l'absence de choix de la langue. C'est pourtant pour vous faire aller dans ce magasin qu?Apple n'a jamais véritablement rendu compatible ses appareils avec les formats de vidéo les plus répandus? comme nous l'avons déjà écrit, un travail de conversion sera quasiment tout le temps nécessaire.
Côté culture ? ou bonne conscience, diront les plus sceptiques -, Apple est très largement en avance avec son lecteur iTunes U, pour « Université ». Pour peu que vous parliez anglais, vous aurez accès, souvent gratuitement, à des tas de conférences par les plus grands chercheurs, philosophes, professeurs ou artistes de notre siècle. Les vidéos sont de très bonne qualité, aussi bien sur la forme que sur le fond, et c'est un vrai plaisir de retrouver tout cela au creux de la main. On pourra affirmer qu?Apple met un barrage payant à la diffusion d'une culture qui devrait être accessible à tous : c'est vrai, mais cette application a été poussée par les universités américaines, très représentées dans le catalogue. Les étudiants peuvent accéder à leurs cours en vidéo ou à des documents précieux pour l'apprentissage, en s'inscrivant sur la page de leur université. En France, ce système est très loin d?être répandu, mais le contenu gratuit disponible sur la plateforme devrait déjà vous intéresser pendant de longues heures.
Pour terminer sur la vidéo, notons enfin que l'iPad Mini, bien plus que l'iPad, fait une télécommande de choix pour une Apple TV. Le petit boîtier qui se relie en HDMI à votre téléviseur ou votre vidéoprojecteur peut être complètement contrôlé avec la tablette. Léger et compact, l'iPad Mini est parfaitement adapté à cet usage. En outre, vous pourrez diffuser en un clic du contenu depuis la tablette vers l?écran de votre télévision, via la fonction AirPlay, que ce soit des films, de la musique ou des photos.
Côté musique, pas la peine d'en faire des tonnes : vous aurez sur iPad Mini un mix entre iTunes, l'iTunes Store et un iPod. En somme, vous aurez une application musicale très performante mais aussi très classique, sans fioriture. Comme d?habitude, tout ou presque est pensé pour que vous mettiez la main au porte-monnaie virtuel : comme les films, sur un produit Apple, la musique se consomme facilement. Bien entendu, vous pourrez retrouver vos MP3 sur la tablette et l'utiliser comme un gros lecteur multimédia avec les fonctions AirPlay déjà énoncées.
La galerie est tout aussi sommaire et simple d'utilisation : vos photos sont affichées sur une grille, vous les parcourez au doigt et vous pouvez, à partir des clichés, les partager avec certaines applications. Contrairement à Android, sur iOS, le partage de contenu avec les applications tierces n'est pas généralisé et il faudra souvent passer par l'application souhaitée pour accéder à la galerie et partager une image : peu pratique. Avec le kit appareil photo, vendu séparément, vous pourrez directement transférer le contenu d'une carte SD sur votre iPad et afficher les clichés dans la galerie. C'est une bonne idée pour les photographes qui ont besoin d'avoir des exemples de leurs photos rapidement affichables sur une surface plus grande que celle de l?écran de l'appareil.
Conclusion
L'iPad Mini est un iPad, certains diront qu'il est ce que l'iPad aurait toujours dû être. Design, léger, compact et pourtant jamais trop étroit, ce nouvel appareil mobile de la gamme Apple a tout pour séduire. Nous étions un peu sceptiques lors de son annonce, mais il faut reconnaître qu'après une semaine d'utilisation et des tests poussés, nous avons eu du mal à retourner sur la version 10 pouces de l'ardoise.
Car voilà, on utilise l'iPad Mini comme on utiliserait un iPad. Cette affirmation est difficile à comprendre dans un marché qui se segmente entre tablettes mobiles et tablettes de salon, mais Apple a clairement réussi à allier le meilleur des deux mondes. L'iPad Mini est aux confluents de la mobilité et du confort d'utilisation et a sublimé les avantages des deux usages en épurant le concept de ses faiblesses. En somme, alors qu'Amazon et Google ont cherché à démocratiser la petite tablette en massacrant les prix, Apple en a fait un produit de luxe presque sans défaut.
Presque, car il restera toujours un regret pour ceux qui ont pris l'habitude des hautes définitions : l'absence d'écran Retina pour ce premier modèle. Difficile pour l'heure de le faire entrer dans un moule si compact sans sacrifier la batterie, mais malheureusement, Apple a habitué nos yeux a un monde numérique débarrassé de pixels. Du coup, même si l'on a vraiment eu du mal à trouver quoi que ce soit d'autre à reprocher à cette tablette, nous lui enlevons dix points sur sa note, histoire de laisser une marge de progression pour le deuxième modèle qui arrivera tôt ou tard.
Note : 90/100
Les plus :
? Le format qui réinvente l'iPad
? Le ratio taille de l'écran/mobilité
? Un modèle Mini qu'on finit par utiliser à la place du grand
? Les finitions haut de gamme
? La réactivité et les performances du système
? La compatibilité parfaite avec la plupart des services des concurrents
? L'App Store : une mine de titres pensés pour les tablettes à des lieues de la concurrence
? Les synergies avec d'autres produits Apple, comme l'Apple TV
Les moins :
? L'absence d'écran Retina
? Le prix, qui la met hors compétition par rapport aux Nexus 7 et Kindle Fire
Test réalisé par Julien Cadot
Date de publication : 04/01/2013.