Chaque année désormais, c'est la même histoire. Huawei lance un flagship attrayant mais toujours un peu plus onéreux que le précédent. Pour 2016, c'est le P9. Son prix : 549 ?. Nous sommes loin des 399 ? de l'Ascend P6, et 50 ? au-dessus du P8 de 2015. Il suffira cependant d'attendre un peu pour voir arriver une alternative plus abordable chez Honor, la marque « pour les jeunes » du même groupe. Après le Honor 7, c'est évidemment le Honor 8, un P9 légèrement retouché mais vendu « seulement » 399 ?.
Le design change mais l'équipement est pratiquement identique. Place à la fiche technique détaillée pour découvrir les changements subtils opérés, et éclairer les lecteurs égarés :
- Android 6.0.1 Marshmallow + EmotionUI 4.1
- écran IPS Full HD de 5,2 pouces avec vitre 2,5D
- CPU octa-core Kirin 950 (4 x Cortex-A72 2,3 GHz + 4 x Cortex-A53 1,8 GHz)
- GPU quad-core Mali-T880 MP4
- connectivités LTE cat. 6 / Wi-Fi n / Bluetooth / NFC / GPS
- 4 Go de RAM
- 32 Go de mémoire + port microSD/SIM 2
- appareil photo principal avec double capteur Sony IMX286 de 12 mégapixels (un couleur + un N&B), optiques f/2.2, autofocus laser et flash double LED
- webcam 8 mégapixels avec optique f/2.4
- lecteur d'empreinte
- batterie 3000 mAh avec port USB-C pour la charge
- dimensions : 145,5 x 71 x 7,5 mm
- poids : 153 grammes
Dans l'ensemble et sur le papier, cet Honor 8 semble donc bien équipé que ce soit face au P9 mais aussi à d'autres smartphones premium généralement vendus plus chers encore si l'on exclut les phablettes mais venons-en enfin à la pratique.
Un design soigné dans les moindres détails
Premium, le Honor 8 l'est tout d'abord par son design. Comme indiqué plus tôt, c'est le point qui l'éloigne le plus de son cousin signé Huawei. Cela ne l'empêche pas pour autant de ressembler à d'autres smartphones. Pour la comparaison, et au risque de titiller nos lecteurs anti-Apple, nous le rapprocherions des iPhone 6 pour ses formes arrondies même si les matériaux sont différents. Nous ne trouvons ici du métal que sur le cadre alors que l'arrière est couvert d'une vitre 2,5D. Le résultat, bien que salissant et glissant à la pose, est agréable à l'oeil et même de toute beauté avec notre coloris bleu. Deux autres sont pour rappel proposés : noir et blanc.
Nous apprécions particulièrement le souci du détail dont a fait preuve Honor. L'assemblage est précis mais vous remarquerez surtout ci-dessus les deux lignes qui dévient les reflets à l'arrière pour apporter différentes nuances. Soulignons également que le bloc photo est parfaitement intégré sous la vitre. Seul le flash a droit à une ouverture, en plus du lecteur d'empreinte bien sûr. La surface est autrement entièrement lisse. D'où les glissades lorsque le smartphone est posé sur un plan même à peine pentu. L'adhérence est en revanche au rendez-vous au contact de la main pour une prise assurée, que l'on doit aussi en partie à des dimensions raisonnables.
Sans être particulièrement compact, le Honor 8 se laisse attrapper facilement avec des mains moyennes grâce à un châssis relativement étroit compte tenu de la taille de l'écran. Résultat : les bordures latérales sont fines. C'est une autre histoire pour la longueur mais les bordures ne choquent pas pour autant. La vitre avant, elle aussi 2,5D, les fait paraître moins hautes qu'elles ne le sont et l'espace est plutôt bien occupé avec la grille de haut-parleur (qui cache également une LED de notification) accompagné de différents capteurs en haut et le logo d'Honor en bas. L'ensemble reste donc harmonieux. A l'usage, il faudra forcer un peu pour arriver à atteindre le haut de l'écran tactile.
Il faudra également faire un petit effort pour atteindre les boutons de l'alimentation et du volume placé un peu trop haut sur la tranche droite mais le lecteur d'empreinte permettra de contourner ces problèmes dans certaines situations, comme le déverrouillage ou l'ouverture du centre de notifications. Pour compléter ce tour du propriétaire, notez que les emplacements SIM et microSD sont accessibles par un tiroir sur la tranche gauche et que le port USB-C est entouré du haut-parleur (pour le multimédia) et de la prise casque en bas. La tranche du haut n'est elle occupée que par un micro et un transmetteur infrarouge.
Un écran AMOLED ? Non, juste une bonne dalle IPS !
Pour le plaisir des yeux toujours, attardons-nous sur l'écran du Honor 8 qui s'est révélé être une excellente surprise. Outre la finesse d'affichage à laquelle nous nous attendions évidemment au vu des caractéristiques (1920 x 1080 pixels sur une diagonale de 5,2 pouces), c'est surtout l'aspect très AMOLED qui nous a séduit sur une dalle pourtant IPS. Les couleurs sont vives, les noirs sont profonds, la luminosité est plutôt élevée et les angles de vision sont assez ouverts. C'est donc un bon écran et, cerise sur le gâteau, le tactile répond bien avec une vitre agréable sous le doigt.
Android & EmotionUI 4.1
Le Honor 8 tourne sous Android 6.0.1 Marshmallow mais l'interface est, comme toujours chez Honor/Huawei, modifié par l'ajout d'EmotionUI livré ici dans sa version 4.1. Si les non-initiés seront sans doute surpris de ne pas retrouver le menu des applications en plus de voir les autres éléments de l'OS de Google métamorphosés, c'est surtout le nombre impressionnant d'options présentes pour faciliter la navigation que nous retiendrons de notre côté. Outre les boutons personnalisables de la barre d'état et le désormais habituel mode à une main, Honor propose divers raccourcis avec le lecteur d'empreinte au dos.
Comme évoqué plus tôt, il sert au déverrouillage (plus rapide et sécurisé) mais peut aussi permettre d'ouvrir le centre de notifications en l'effleurant vers le bas. L'effleurer vers la gauche ou la droite peut également faire défiler les images dans la Galerie alors qu'un contact prolongé servira à accepter les appels entrant ou couper l'alarme. Et ce n'est pas tout. Le lecteur d'empreinte est en réalité intégré à un bouton mécanique offrant trois raccourcis vers les fonctions ou applications (natives ou non) de son choix en fonction de l'action : appui simple, double appui et appui long.
S'ajoutent encore à cela des commandes vocales pour retrouver le smartphone s'il est égaré dans la pièce et émettre ou accepter des appels. Il faudra un peu de temps pour tout maîtriser mais il y a bien là de quoi se faciliter la vie, ou au moins l'utilisation du Honor 8, même s'il arrive aussi que Huawei complique inutilement les choses à vouloir trop en faire. Son clavier évolutif en fonction des champs de saisie, par exemple, gêne la prise de repères et intègre parfois tellement de raccourcis que les touches deviennent minuscules, comme l'Espace dans la barre d'URL/recherche de Chrome.
Avec plus de bons exemples que de mauvais, EmotionUI reste néanmoins une surcouche astucieuse et jolie. Elle est de plus livrée avec une suite d'applications assez bien fichues pour la musique, la maintenance et le suivi d'activité auxquelles s'ajoutent encore ici une télécommande universelle en plus de celles de Google. Soulignons enfin que nous n'avons rencontré presque aucun ralentissement sur la durée du test, même avec de nombreuses applications ouvertes. Nous n'en attendions cependant pas moins avec le Kirin 950 et 4 Go de RAM sous le capot.
Rappelons au passage que le smartphone est livré avec 32 Go ou 64 Go de mémoire interne et un port microSD pour installer des applications, stocker des photos/vidéos...
Le multimédia sans concessions
Le Honor 8 ne se contente évidemment pas de faire tourner Android comme un charme. Il s'en sort également très bien dans les usages plus spécifiques liés au multimédia même si ce n'est pas le smartphone le plus puissant du marché, comme le montrent les scores obtenus sur les benchmarks. Il arrive plus ou moins au même niveau que le Pro 6 de Meizu sous HelioX 25 sur les tests du CPU comme du GPU mais assez loin derrière les plateformes sous Snapdragon 820 et Exynos 8890. L'écart est toutefois bien moins évident à l'usage.
Les joueurs occasionnels comme chevronnés peuvent y aller les yeux fermés. Nous nous sommes de notre côté essayés à Dead Trigger 2 et Mobius Final Fantasy sur le dernier-né d'Honor et avons pu profiter de parties fluides avec des graphismes détaillés. Si vous êtes plutôt, ou en plus, du genre à regarder des vidéos sur votre smartphone, ce ne devrait pas être un problème non plus qu'importe le format et la définition (jusqu'au 1080p en tout cas) à condition de télécharger un bon lecteur au préalable. Celui qu'Honor ajoute pour la musique est en revanche assez sympa.
Ajoutez aux performances satisfaisantes du Kirin 950 le bel écran et le haut-parleur relativement puissant et clair du Honor 8 et vous obtenez une belle plateforme multimédia, même si les résultats audio sont toujours meilleurs au casque. Notons aussi que le smartphone chauffe légèrement après un usage intensif prolongé, mais rien de grave ou d'anormal.
Leica ou pas Leica ? C'est en tout cas comme si !
Entamons enfin la partie photo que vous êtes sans doute nombreux à attendre avec la même question : le Honor 8 s'en sort-il aussi bien que le P9 malgré l'absence de marquage, et donc logiquement de l'expertise, de Leica ? La réponse est oui. Nous avons évidemment retrouvé la même vitesse de mise au point à la prise grâce à l'autofocus laser mais aussi la même qualité d'image à la sortie. Les clichés sont bien exposés avec des couleurs aussi jolies que réalistes et un très bon piqué permettant de distinguer jusqu'aux plus petits détails. De quoi se demander si le spécialiste allemand n'est donc pas aussi derrière les optiques du Honor 8. L'ouverture est en tout cas la même : f/2.2.
Vous remarquerez au passage que ce n'est pas exceptionnel comparé à d'autres mais, ne vous méprenez pas, cela n'empêche pas le Honor 8 de briller en basse luminosité en livrant des clichés nets et toujours détaillés avec un bruit assez peu présent, la combinaison des capteurs RGB et noir & blanc de 12 mégapixels étant en grande partie là pour ces situations délicates. Vous pourrez par ailleurs attendre de jolis selfies, lumineux et détaillés, de l'appareil photo de 8 mégapixels présents à l'avant.
Concernant l'application photo, c'est désormais la même depuis un petit moment chez Huawei/Honor. Et c'est très bien comme ça. Elle est complète et permettra aux amateurs comme aux experts de faire de belles réalisations. Les premiers y trouveront de nombreux modes automatiques et des effets de couleurs alors qu'un mode manuel ultra-complet attend les seconds. Il est même possible de contrôler la mise au point manuellement. L'interface est de plus claire et joliment présentée avec 2 volets de réglages répartis de chaque côté du viseur.
Le meilleur smartphone 5,2 pouces à moins de 400 ?
Vous l'aurez compris, nous n'avons pas été déçus par le dernier flagship d'Honor. Au contraire. Nous n'avons presque rien à lui reprocher, si ce n'est peut-être un GPS approximatif. Il est autrement aussi beau que performant en multimédia comme en photo, avec en prime un bel écran et une autonomie dans la moyenne. Comprenez une bonne journée d'utilisation (en passant même un peu de temps sur Pokemon Go...).
A 399 ?, difficile de trouver réellement mieux sans tomber dans la catégorie des phablettes. Il ne reste donc que le Pro 6 de Meizu, également intéressant dans un genre plus métallique avec un prix à peine plus élevé. Ce ne devrait donc être qu'une affaire de goût.