Il y a un an, nous avons été charmés par le Galaxy A5 (2016). Pour la première fois depuis bien longtemps, un smartphone de Samsung nous étonnait par son ambition : châssis premium avec du verre et du métal, écran Full HD, chipset relativement nerveux, capteur photo avec stabilisateur optique, capteurs NFC et LoopPay pour le paiement mobile, lecteur d'empreinte, batterie frôlant les 3000 mAh... Rarement, un smartphone milieu de gamme aura atteint un tel niveau d?équipement chez Samsung, offrant ainsi au Galaxy A5 (2016) le meilleur rapport qualité-prix de la marque.
Samsung reste sur ses acquis
Un an plus tard, nous attendions avec intérêt le Galaxy A5 (2017). Comment la marque a-t-elle géré le renouvellement d'un produit qui a clairement eu beaucoup de succès ? La réponse est : « moyennement ». Observons de plus près la fiche technique complète du téléphone avant nos premières remarques.
- dimensions : 146,1 x 71,4 x 7,9 mm
- poids : 157 grammes
- châssis étanche IP68
- ratio écran / taille : 71,5 %
- écran Super AMOLED Full HD de 5,2 pouces (résolution de 424 pixels par pouce), protection en verre minéral Corning Gorilla Glass 4
- chipset Exynos 7880 de Samsung avec huit coeurs Cortex-A53 cadencés jusqu?à 1,9 GHz
- GPU ARM Mali-T830 MP3
- 3 Go de mémoire vive
- 32 Go de stockage interne (extensibles par microSDXC jusqu?à 256 Go supplémentaires sur un port dédié)
- batterie de 3000 mAh (non amovible)
- compatible LTE catégorie 6, WiFi ac dual band, Bluetooth 4.2, GPS (Glonass), NFC, radio FM, Samsung Pay (LoopPay), ANT+
- port USB 2.0 type-C
- lecteur d'empreinte digitale en façade
- capteur 16 mégapixels avec flash LED, objectif ouvrant à f/1.9 et autofocus classique
- webcam 16 mégapixels avec objectif ouvrant à f/1.9
- Android 6.0.1 Marshmallow avec Touchwiz (mise à jour prévue vers Nougat)
Comme vous pouvez le constater dans cette fiche technique, Samsung conserve les acquis de son prédécesseur, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. La plate-forme a aussi été modernisée avec un nouveau chipset, plus de RAM et plus de stockage. Le châssis est étanchéisé. Mais, malgré une webcam dont la définition a été doublée, la partie photographie est clairement en retrait avec la disparition du stabilisateur optique. Et cela malgré une augmentation de tarif de 429 euros (prix public conseillé hors subvention et promotion). Nous sommes donc un peu déçus.
Inspiré du Galaxy S7
Pourtant, des améliorations sont visibles dans ce smartphone vis-à-vis de son prédécesseur. Le châssis du téléphone adopte des lignes plus fines, notamment sur la partie arrière avec une légère courbure qui rappelle celle du Galaxy S7. La ressemblance entre les deux mobiles n'est pas fortuite : les deux téléphones ont des points communs ergonomiques : un lecteur d'empreinte digitale à l'avant, un chai étanche (certification IP68) et un écran pratiquement de la même taille (5,1 pouces pour le S7, 5,2 pouces pour le A5). Les matériaux aussi sont les mêmes : du verre minéral Gorilla Glass 4 sur les faces et du métal à l'intérieur et sur les tranches.
Étonnamment, les dimensions du A5 (2017) sont légèrement plus importantes que celle du A5 (2016) : plus épais, plus haut et plus large, alors que la taille de l?écran Full HD est strictement identique. Résultat : le ratio entre la taille de l?écran et la surface du téléphone baisse légèrement (-1 point), mais reste toujours au-dessus de 70 %. À quoi cela est-il dû ? Selon nous, la différence tient essentiellement à l'adaptation du design du Galaxy S7 et à cette coque bombée à l'arrière. Mais ce n'est qu'une hypothèse.
Le positionnement des différents éléments techniques est légèrement différent par rapport au Galaxy A5 (2016). Le principal changement est à retrouver sur la tranche de droite : le haut-parleur mono est positionné au-dessus du bouton de mise en marche. De fait, il n'est pratiquement jamais positionné sous un doigt, contrairement à un positionnement sur la tranche inférieure ou dans le dos du mobile. Cela n'est pas aussi ergonomique que sur la façade avant (comme un Moto X Style, un Xperia XZ ou un Idol 4S), mais c'est une bonne alternative. Conséquence de ce déplacement, le tiroir pour la SIM a été déporté sur la tranche opposée, à gauche, sous les touches de contrôle du volume.
Autre conséquence, la tranche inférieure est maintenant moins fournie : le port jack 3,5 mm est maintenant le seul à accompagner le micro principal et le port USB, ici de type-C. Vous noterez que c'est la première fois que Samsung utilise cette connectique dans la série A (nous le retrouverons aussi dans le A3 (2017) évidemment). À l'opposé, sur la tranche supérieure, se trouvent le tiroir pour la carte mémoire et le micro secondaire. La façade avant est très commune, avec l?écran et le bouton mécanique (avec lecteur d'empreinte) assorti de deux surfaces tactiles pour la navigation dans Android. À l'arrière, le capteur photo est accompagné d'un flash. Ce dernier est moins protubérant que dans le Galaxy A5 (2016).
L?écran du Galaxy A5 (2017) repose sur une dalle Super AMOLED Full HD. Elle est de très bonne facture, avec de belles qualités visuelles et techniques. Grand angle de vision. Contraste infini. Colorimétrie maîtrisée. Très bonne luminosité (meilleure même que celle du Galaxy A5 précédent). L?écran de ce smartphone est presque aussi qualitatif que celui du Galaxy S7 (si nous mettons de côté la précision de la dalle QHD du flagship, évidemment). Il y a donc une vraie amélioration technologique ici.
En attendant la version Nougat de Touchwiz
Une fois l?écran allumé, le smartphone propose non pas la dernière, mais l'avant-dernière version d'Android : Marshmallow. À l?heure où nous écrivons ces lignes, une mise à jour vers Nougat est prévue. Et pourrait même être suivie par une mise à jour vers Android O dans un an. Au-dessus d'Android, nous retrouvons Touchwiz, dans une version très proche de ce que proposaient les smartphones de 2016 : écran d'accueil avec quelques applications Samsung et Google, écran de gauche dédié à Upday, l'application partenaire pour le flux d'actualité, et écran de droite avec le widget marketing Galaxy Apps, quelques applications supplémentaires (notamment le dossier sécurisé Knox et la suite Office de Microsoft).
Vous retrouvez naturellement les différents menus de Touchwiz (adaptation plutôt proche de l'expérience Android voulue par Google) : tiroir d'application avec moteur de recherche, zone de notification et de réglage rapide, écran de paramétrage complet avec des séparations thématiques entre les différentes rubriques, etc. Même si le partenariat entre Samsung et Google au niveau de la musique ne concerne normalement pas les terminaux de la gamme Ax (2017), Touchwiz ne propose pour écouter de la musique que Google Play Musique (que vous pouvez toujours remplacer par Samsung Music à télécharger sur Galaxy Apps ou le Play Store). En revanche, pour consulter des fichiers vidéo, le moteur Samsung Video est toujours incorporé à Galerie.
Globalement, la surcouche Touchwiz est non seulement plus proche d'année en année de l'expérience voulue par Google, mais elle inclut de moins en moins d'applications autres que celles imposées par la firme de Mountain View. Même les applications Samsung jugées comme non obligatoires ont été revues à la baisse. Le gestionnaire des montres et accessoires de la gamme Gear, par exemple, n'est plus préinstallé, parce qu'il n'y a quand même que peu de chance que vous en ayez un jour besoin. Sont donc conservés Appareil Photo, Galaxy Apps (seul pied de nez à Google), Galerie, Calendrier, S Health, S Voice, Knox (Dossier sécurisé), Samsung Notes, Mes Fichiers, Internet et Email. À leurs côtés, la suite Google, la suite Microsoft et Facebook.
Toutes les petites innovations logicielles offertes par Samsung au Galaxy S7 sont présentes, comme Game Launcher (pour offrir un regain de puissance aux jeux vidéo et aux applications que vous identifiez comme gourmandes en ressources), Game Tools (pour prendre des captures d?écran ou diffuser des flux en direct), les outils de maintenance et d'optimisation ou encore Always On, apparu l'année dernière. Grâce à l?AMOLED, Always On ne grève pas trop l'autonomie du smartphone. Mais si vous pouvez vous en passer et que l'autonomie est très importante pour vous, nous vous conseillons quand même de le désactiver manuellement (puisqu'il est activé par défaut).
Excellente autonomie
Car l'un des atouts du Galaxy A5 (2017) est son autonomie. Avec sa batterie de 3000 mAh et sa configuration milieu de gamme économique, le smartphone tient largement plus d'une journée d'utilisation. Et plus encore si vous désactivez certains processus gourmands (comme Always On) et si vous activez tous les outils d?économie d?énergie (comme la fermeture des applications en arrière-plan). Le Galaxy A5 (2017) offre donc une belle autonomie, meilleure encore que celle du Galaxy A5 (2016), lequel offrait déjà de nombreuses heures d'utilisation sans avoir besoin de recharger.
Si le chipset du smartphone est un modèle économique, il n'est en revanche pas le plus performant, même sur le marché milieu de gamme. Bien sûr, il y a un monde entre le Galaxy A5 (2017) et le Galaxy A5 (2016) : l?Exynos 7880 remplace avec brio l?Exynos 7580, lequel offre plus de dynamisme au niveau des coeurs Cortex-A53, mais aussi plus de puissance au niveau des graphismes. En n'oubliant pas l'apport du troisième gigaoctet de mémoire vive. Cependant, la plate-forme utilisée ici n'est pas comparable à un Snapdragon 65x, lesquelles équipent des modèles vendus entre 400 et 500 euros, parfois même un peu moins (Idol 4S d'Alcatel à 350 euros, Xperia X et Xperia X Compact à 400 euros, etc.).
Dans le détail, le Galaxy A5 (2017) atteint 57 000 points sur AnTuTu, 1440 points sur Basemark OS II, pratiquement 26 000 points sur Basemark X (avec la qualité moyenne sur les graphismes) et 13 500 points sur 3D Mark (Ice Storm Unlimited). Nous remarquons que, dans l'ensemble, l?Exynos 7880 est un chipset de la même gamme que le Snapdragon 625/626. Ce qui le positionne face au Huawei Nova, au ZenFone 3, mais aussi au Moto G5 Plus, lequel sera vendu autour de... 300 euros. Bien sûr, le Galaxy A5 (2017) offre des prestations différentes (et parfois plus qualitatives), justifiant ainsi une partie de la différence de prix.
Game Launcher
Les scores graphiques de l?Exynos 7880 sont d'ailleurs très intéressants, parce qu'ils placent le Galaxy A5 (2017) bien au-dessus de sa véritable catégorie, malgré le fait que le chipset adopte un tri-core ARM Mali-T830, un GPU plutôt modeste. Son score égalise l?Adreno 506 de Qualcomm, voire le dépasse dans certains cas. Et nous nous demandons pourquoi. La réponse vient peut-être du Game Launcher qui offre plus de panache aux jeux et à certains outils de benchmarks.
Meilleur en vidéo qu'en jeu
Un mode artificiel qui n'est pas pris en compte par les jeux lors du réglage automatique de la qualité des graphismes affichés. C'est ce qu'il se passe avec Dead Trigger 2 qui adopte la qualité la plus faible, alors que le chipset est théoriquement capable de mieux. En forçant le passage à la qualité la plus hausse, le jeu continue de fonctionner correctement, mais les temps de chargement sont plus longs et quelques ralentissements se font sentir. Il n'y a malheureusement pas de miracle à attendre d'un GPU d'ARM sans multiplier les coeurs (comme dans le Galaxy S7 qui compte douze Mali-T880).
En vidéo, le constat est très différent. D'abord parce que le décodage Full HD est désormais un exercice maîtrisé par tous les chipsets milieu de gamme (et même entrée de gamme). Ensuite parce que les Samsung sont dotés du très bon lecteur Samsung Videos inclus dans Samsung Galerie. Enfin parce que le Galaxy A5 (2017) est doté d'un haut-parleur sur une tranche latérale qui offre un son puissant quand le mobile est positionné à l?horizontale (la tête pointant vers la gauche). Sans oublier le fait que la dalle est Full HD et Super AMOLED. Le Galaxy A5 (2017) est donc un très bon lecteur vidéo (meilleur que console de jeu portable).
Un peu plus sombre en photo
Finissons enfin avec la photo. Le Galaxy A5 (2017) repose sur un capteur 16 mégapixels sans stabilisateur optique, avec un autofocus classique et un objectif ouvrant à f/1.9. L'ensemble est contrôlé par l'application photographique habituelle de Samsung, avec ses différents modes, dont un réservé aux experts et amateurs avertis. Comme attendu, le résultat est moins bon que l'année précédente. Bien sûr, les clichés restent très équilibrés (avec toujours cette légère surexposition dans le ciel) et détaillés. Peut-être même plus détaillés que l'année précédente grâce à la montée du nombre de pixels.
Nous trouvons cependant que les flous sont plus sensibles et que la luminosité manque. Globalement, les photos sont plus sombres, la faute à une taille de capteur qui ne change pas, mais à une augmentation de 23 % du nombre de pixels. Soit une chute de la surface photosensible. Rappelons que sur le Galaxy S7, Samsung a préféré baisser le nombre de mégapixels à 12 (au lieu de 16 dans le Galaxy S6), gagnant ainsi en lumière. Bien sûr, il est toujours possible de compenser en allongeant le temps de pause. Mais sans stabilisateur optique, le résultat est plus qu'incertain.
Photo prise avec le Samsung Galaxy A5 (2017)
Un Galaxy A5 qui évolue moins vite que les concurrents
En conclusion, le Galaxy A5 (2017) succède dignement au Galaxy A5 (2016). Il en reprend les fondamentaux. Il améliore certains points forts (comme l'autonomie, le châssis, les prestations additionnelles). En clair, c'est un très bon mobile. Et il reste l'un des meilleurs rapports qualité-prix de Samsung, malgré une augmentation tarifaire qui ne se justifie pas toujours (car une grande partie des améliorations ne sont qu?évolutives).
Mais nous ne pouvons nous empêcher d?être un peu moins charmés. D'abord, parce que Samsung nous a déjà fait le coup l'année dernière. Difficile d?être surpris deux fois de suite par la même astuce. Ensuite le Galaxy A5 (2017) ne gomme pas vraiment certains points faibles de son prédécesseur (la plate-forme est un peu étriquée, autant être clairs). Pire, il y en a même un nouveau : la suppression du stabilisateur optique et la réduction de la taille des pixels du capteur photo.
Enfin, plus globalement, Samsung ne tient pas compte de la concurrence de son marché. Une concurrence plus agressive qui n'a pas honte de ses origines chinoises, qui joue la carte du prix à outrance et qui, globalement, offre les mêmes prestations à un prix plus intéressant. Nous parlons d?Honor, de OnePlus avec son excellent OnePlus 3T ou encore d'Alcatel. Et les exemples se multiplieront surement dans les mois à venir.