En novembre dernier, nous vous présentions le Galaxy J5, un smartphone plutôt capable dans de nombreuses situations, sauf peut-être en jeu vidéo, mais avec de bonnes intentions. Lancé à 200 euros environ, il se négocie aujourd?hui sous la barre des 160 euros. Le J5 est remplacé naturellement cette année par un nouveau J5, millésime 2016. Ce dernier dispose d'un écran légèrement plus grand, d'une plate-forme un soupçon plus généreuse, d'une batterie plus puissance et d'un châssis en polycarbonate revu et corrigé.
Pas forcément tous les attributs des J de 2016
Le J5 (2016) est accompagné par quatre autres modèles, dont un J3 (2016). Il s'agit d'une petite nouveauté, puisque le J3 n'existait pas en 2015. Il vient naturellement se positionner entre le J2 et le J5. Et plus précisément, il reprend la place du J5 (2015) laissé vacante par la montée en gamme du J5 (2016). Nous irions même jusqu?à dire que la direction marketing de Samsung a été en manque d'inspiration puisque le J3 (2016) reprend presque à l'identique la configuration du J5 (2015), n'offrant que de petites retouches pas toujours inspirées. Voici un récapitulatif :
- dimensions : 142,3 x 71 x 7,9 mm
- poids : 138 grammes
- ratio écran / taille : 68,2 %
- écran Super Amoled 720p de 5 pouces (résolution de 294 pixels par pouce)
- chipset Spreadtrum SC8890 avec quatre coeurs Cortex-A7 cadencés à 1,5 GHz
- GPU ARM Mali-400
- 1,5 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (extensible par microSDXC)
- batterie de 2600 mAh (amovible)
- compatible LTE catégorie 4, WiFi n, Bluetooth 4.1, GPS (Glonass), radio FM
- capteur photo 8 mégapixels, avec objectif ouvrant à f/2.2, flash LED et autofocus, compatibilité Full HD en vidéo
- webcam 5 mégapixels, avec objectif ouvrant à f/2.2, compatible 720p en vidéo
- Android 5.1.1 Lollipop avec surcouche Touchwiz
Comme vous pouvez le constater, le smartphone est techniquement assez proche de son prédécesseur, à une grande différence près : le Snapdragon 410 est remplacé par le Spreadtrum SC8830, un quad-core Cortex-A7 doté d'un GPU Mali-400. Un choix difficile à défendre en 2016. D'autant que des solutions économiques, mais modernes, ce n'est plus ce qui manque chez Qualcomm. Notez que, dans certains pays, le J3 (2016) est pourvu d'une configuration moins bonne encore. Estimons-nous donc heureux.
Un design Samsung à 100 %
Côté design, Samsung n'a pas non plus fait dans l'originalité. Pour preuve : les dimensions du smartphone sont particulièrement proches de celles du J5 (2015) : 0,2 mm de moins en hauteur, 0,8 mm de moins en épaisseur (que nous octroyons à un changement dans le design des tranches) et la même épaisseur. L?écran de 5 pouces, Super Amoled, est toujours rehaussé d'un bouton physique entouré de deux touches tactiles pour la navigation dans le système d'exploitation.
À l'arrière, vous retrouvez exactement la même coque que le J5. Le capteur photo carré bien centré. À sa gauche, la LED pour l'appoint de luminosité en cas d'environnement sombre. À sa droite la grille du haut-parleur mono. Un placement typiquement « low-cost » pour Samsung. Juste en dessous, nous retrouvons la griffe du constructeur. Cette coque en plastique est évidemment amovible. Comme avec le J5, l'encoche est située à gauche du flash LED. Une fois enlevé, vous accédez à la batterie, mais aussi à un double emplacement pour la carte SIM et la carte microSDXC. Si la première ne peut être insérée sans retirer la batterie, la seconde est remplaçable à chaud. Veillez cependant à fermer les applications qui seraient stockées dessus, pour éviter toute perte de données.
Les tranches du Galaxy J3 (2016), en polycarbonate évidemment, sont légèrement différentes du Galaxy J5. Si ce dernier reprenait le design des Galaxy A (hérité du Galaxy S6), le J3 s'inspire davantage des Ax (2016), lesquels ont été réalisés à partir du Galaxy S7. Ce qui a deux conséquences. D'abord, le plastique brille moins. Ensuite, elles sont légèrement mieux travaillées sur les côtés, avec un aspect moins arrondi. Ce qui répond à nos impressions sur l?écart de largeur entre les deux modèles. La disposition des rares éléments techniques est identique : mise en marche à droite, contrôle du volume à gauche, microphone et microUSB en bas, jack 3,5 mm en haut pour y connecter un kit mains libres intraauriculaire.
Une prise en main presque trop classique
La prise en main du J3 (2016) est très similaire à celle d'un Galaxy J, ou même de tout autre Galaxy de 5 pouces low-cost. Aucune véritable originalité dans ce mobile qui bénéficie d'une construction certes très classique, mais aussi plutôt bonne (c'est le bon côté des choses). Le mobile ne craque pas quand nous exerçons une légère pression sur la coque. Il est heureux de constater que Samsung ne néglige pas ce point dans ces mobiles entrée de gamme. Si l?écran conserve assez facilement les traces de doigt, la coque en plastique à l'arrière le fait beaucoup moins. C'est aussi un bon point.
L?écran, qui doit être le même que celui du J5, n'est pas le meilleur que Samsung soit en mesure de proposer. Si les couleurs, es angles de vision et les taux de contraste sont excellents (peut-être même parfois un peu soutenus, revenant aux anciens travers de la technologie Super Amoled), la luminosité moyenne ne vaut qu'en intérieur. C'est certainement d'ailleurs pour cette raison que Samsung a inclus un mode « extérieur » aux réglages du rétroéclairage, lequel pousse au maximum la lumière. C'est efficace, mais loin d?être économe en énergie. Difficile également de louer les mérites de la résolution de cet écran, positionnée à 294 pixels par pouce.
Une interface Touchwiz allégée
Une fois l?écran allumé, nous retrouvons exactement la même interface que le Galaxy A3 (2016), c'est-à-dire une surcouche Touchwiz plutôt récente (mais moins récente que celle du Galaxy S7, par exemple) appliquée à Android 5.1.1 Lollipop. Nous trouvons évidemment dommage de la part de Samsung de livrer en 2016, après la sortie du S7, un smartphone, même entrée de gamme, avec une ROM basée sur une vieille version d'Android.
Nous comprenons que certains acteurs de taille modeste (type Danew) doivent encore se contenter de cette version. Mais nous l'acceptons déjà moins pour Samsung. L'une des raisons possibles de l'apparition de Lollipop ici est l'inclusion d'un chipset Spreadtrum, fondeur qui doit assurément lui aussi attendre sa version de Marshmallow comme les autres. Une autre explication serait l'exiguïté de la plate-forme. Une dernière option serait le manque d'implication du fabricant. Ce qui engendrerait logiquement un manquement sur les mises à jour vers Marshmallow. Comme toujours, que ce soit avec une grande marque ou une plus petite, le segment entrée de gamme n'est jamais bien loti.
Temporisons cependant ce mauvais point : cela ne change pratiquement rien à l'usage. Les nouveautés de Marshmallow sont peut-être absentes du système d'exploitation, mais elles sont compensées par les ajouts de Samsung apportés par sa surcouche Touchwiz dont l'apparence reprend une fois encore celle des Galaxy Ax (2016), le fond d?écran en moins. Vous remarquerez d'ailleurs l'absence des fonds d?écran de la gamme J de 2016 (traits lumineux de couleur sur fond noir) inspirés de ceux de la gamme A et qui illustrent tous les visuels institutionnels, comme notre fiche produit. À la place, nous retrouvons tous les fonds de la gamme 2015.
Un étonnement qui se poursuit dans le choix des applications préinstallées. Si nous retrouvons la suite Office de Microsoft (partenariat commercial oblige) ainsi qu'une bonne douzaine de services Google, nous voyons également le retour de Samsung Video, récemment masqué dans Touchwiz pour réduire l'impression d'encombrement dans le menu des applications. En revanche Upday, le fil d'information qui remplace Briefing / Magazine UX n'est pas présent par défaut. Il faut vous rendre sur le Galaxy App pour l'installer et l'activer. Parmi les outils de Samsung, nous retrouvons par ailleurs S Planner, Smart Manager, Galerie, Radio, Memo, Browser, etc. Mais point de Meteo, accessible uniquement en cliquant sur le widget dédié.
Des performances en retrait
L'ensemble du système d'exploitation pèse 3,21 Go, soit un peu plus du tiers de la mémoire préinstallé du téléphone. Ce qui sous-entend que l'installation d'une carte mémoire est vivement recommandée avec ce mobile. Affublé de cette version de Touchwiz et d'une configuration technique « ras des paquerettes », Android Lollipop n'est pas spécialement fluide, notamment quand il s'agit d'afficher des éléments à l?écran. Quelques accrochages lors du déplacement des icônes ou l'ouverture d'un menu. Quelques ralentissements au lancement des applications. Notez cependant que la petitesse de la plate-forme réduit aussi considérablement la consommation d?énergie (et certains usages de facto éliminés). Le mobile dispose donc d'une bonne autonomie.
Cela se confirme avec les différents scores obtenus avec les outils de benchmarks courants. C'est Basemark OS II qui est ici le plus éloquent : sur la petite dizaine de passages effectués avec l'application, le Galaxy J3 (2016) offre de bonnes performances dans la gestion de l?OS (grâce à des ajustements réalisés par Samsung), mais montre une grande faiblesse au niveau du GPU avec 160 points seulement dans cette thématique. Le score global atteint 432 points au maximum. Le score AnTuTu coïncide avec ce constat : le mobile atteint 881 points en 3D, un score très bas qui baisse la moyenne globale du téléphone : 26507 points.
Sur les autres outils utilisés, le Galaxy J3 (2016) atteint 404 points en single-core et 1279 points multi-core sur Geekbench et 3704 points sur Ice Storm Unlimited, ce dernier confirmant l'impression laissé par les benchmarks précédents. Un score dépassé par tous les chipsets de Qualcomm, même vieux de deux ans, comme le Snapdragon 410 qui anime des téléphones vendus deux fois moins chers (car le J5 (2016) est tout de même vendu 189 euros dans toutes les bonnes crèmeries).
Une plate-forme multimédia déséquilibrée
Ce manque de puissance au niveau graphique se ressent évidemment en cours de jeu avec Dead Trigger 2 de Madfinger. Récemment, le studio a mis à jour son application, empêchant les utilisateurs (et les testeurs) de forcer le passage aux graphismes les plus fins si le smartphone est vraiment incapable de le supporter. Et c'est le cas ici : nous n'avons pas été en mesure d'aller au-delà de la qualité moyenne. Et quand bien même, nous avons constaté des ralentissements tels que le jeu est pratiquement injouable. Ce qui est dommage, car le smartphone bénéficie d'une bonne prise en main pour sa taille. Mais cela ne suffit pas à offrir une bonne expérience.
En revanche, en vidéo, le Galaxy J3 (2016) s'avère être un étonnant petit baladeur vidéo, capable de décoder du Full HD et même les sous-titres encapsulés. Comme toujours avec Samsung, le lecteur vidéo est un point très positif de l'interface Touchwiz. Ne boudons donc pas notre plaisir, puisqu'il s'agit de l'un des seuls usages multimédias où le J3 (2016) brille davantage que d'autres téléphones de la même catégorie de prix. L'expérience est d'autant plus bonne que l?écran est de bonne qualité. Notez que l'emplacement du haut-parleur mono n'est pas idéal, car il est souvent obstrué par un doigt.
Pas tout à fait le meilleur capteur Samsung
Enfin, en photo, le capteur 8 mégapixels ne fait pas d?étincelle, d'autant qu'il est accompagné ici par une version de l'application photo native de Touchwiz intégrant un mode professionnel allégé de quelques réglages (quand nous comparons aux versions incluses dans les Galaxy A, par exemple). Il est possible de corriger la balance des blancs, la sensibilité et de régler le type de lumière. Ce n'est déjà pas si mal, puisque d'autres constructeurs ne vont pas jusque-là. Mais de la part de Samsung, c'est légèrement décevant.
À l'usage, le Galaxy J3 (2016) réalise des clichés légèrement sombres, avec beaucoup de grain. Difficile donc de zoomer pour faire ressortir un détail, ou même de retravailler les images dans le but de les imprimer, sans que vous soyez déçus du résultat. Malgré ce manque de peps, de finesse et de contraste, les photos réalisées sont généralement bien équilibrées, sans zone trop sombre ou trop éclairée. Mais il s'agit là d'une bien maigre consolation : ce petit smartphone ne remplacera donc pas votre appareil photo compact pendant vos vacances (mais vous servira certainement pour partager en mobilité vos bons moments avec vos proches).
Photo prise avec le Samsung Galaxy J3 (2016)
Un entrée de gamme qui manque d'envergure
En conclusion, le Galaxy J3 (2016) s'appuie sur un design très classique et très marqué de la patte du constructeur coréen. Sans extravagance, sans originalité, sans prise de risque, Samsung reprend son ancien J5 pour créer un nouveau J3 (2016), dont il reprend quasiment l'ensemble des composants, tout en réalisant quelques économies d?échelle « ni vu, ni connu » au niveau du chipset et du capteur photo. Une baisse de qualité difficile à comprendre de nos jours tant la concurrence est forte en entrée de gamme. Vendu 189 euros dans la boutique officielle de Samsung, le J3 (2016) est concurrencé par des téléphones mieux équipés, plus puissants, plus grands, moins chers et parfois tout cela en même temps.