Cela a choqué certains d'entre vous, mais il faut se faire à l?évidence : l'offre « entrée de gamme » de Samsung, les Galaxy J, ne sont plus des terminaux entrée de gamme, mais bien milieu de gamme. Si c?était peut-être encore le cas en 2016, la cuvée 2017 remet largement en cause ce postulat. Le prix de la version la plus économique, le Galaxy J3 (2017), 220 euros, devrait déjà être un indicateur, puisqu'il marque une progression de 30 euros par rapport à la version 2016, passant ainsi au-dessus de la barre symbolique des 200 euros. D'ailleurs, Samsung ne s'en cache pas : l'entrée de gamme, pour la firme coréenne, c'est fini.
Agressivité et ambition
En 2017, la gamme J présente donc des fonctionnalités et des caractéristiques dignes des terminaux premium de la marque. D'ailleurs, le Galaxy J5 (2017), testé ici, n'est pas sans rappeler le Galaxy A5 (2016) que nous avons testé l'année dernière. La plate-forme est presque identique. Les services le sont aussi. Nous nous rappelons aussi de l'ambition et de l'agressivité que Samsung avait insufflées dans le Galaxy A5 (2016), des caractéristiques marketing que nous retrouvons ici aussi, un an après. Voici en détail la fiche technique :
- Dimensions : 146,2 x 71,3 x 8 mm
- Poids : 157 grammes
- Ratio écran / taille : 71,5 %
- Écran Super AMOLED HD de 5,2 pouces (résolution de 282 pixels par pouce)
- chipset Exynos 7870 de Samsung avec huit coeurs Cortex-A53 cadencés jusqu?à 1,6 GHz
- GPU ARM Mali-T830 MP2
- 2 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (extensibles par microSDXC jusqu?à 256 Go supplémentaires sur un port dédié)
- Batterie de 3000 mAh (non amovible)
- Compatible LTE catégorie 6, WiFi ac dual band, Bluetooth 4.1, GPS (Glonass et Beidou), NFC, radio FM, ANT+
- Port microUSB 2.0 et port jack 3,5 mm
- Lecteur d'empreinte digitale en façade
- Capteur photo 13 mégapixels avec flash LED, objectif ouvrant à f/1.7 et autofocus classique
- Webcam 13 mégapixels avec objectif ouvrant à f/1.9
- Dual SIM
- Android 7.0 Nougat avec Touchwiz (mise à jour prévue vers Nougat)
Premier constat, à quelques dixièmes de millimètre près, les dimensions du J5 (2017) sont identiques à celles du J5 (2016). L?écran est le même, le standard 720p ayant encore la primeur cette année pour les écrans inférieurs à 5,5 pouces. Il ne serait pas étonnant que cela ne soit plus le cas l'année prochaine pour le J5 (ce n'est déjà plus le cas pour le J7). Nous retrouvons un chipset très proche de celui du A5 (2016), ainsi que sa RAM et son stockage. La batterie est un peu plus grande. Le capteur photo principal profite de l?évolution technologique dans ce domaine, avec un objectif plus lumineux, mais pas de son stabilisateur optique. La webcam est meilleure que celle du A5 (2016).
Adieu polycarbonate, bonjour aluminium
Regardons de plus près le design du J5 (2017), lequel est identique à celui des autres Jx (2017). Le premier point à signaler est la disparition totale du plastique. Ce matériau était encore présent au dos du J5 (2016). Désormais, la coque est entièrement métallique avec une pièce principale qui couvre sans discontinuer le dos et les tranches. Il y a ici des séparations d'antenne exagérément visibles (contrairement à Meizu ou Apple qui souhaitent les cacher) avec lesquelles Samsung s'amuse pour créer des lignes tout en rondeur, lesquelles sont exacerbées par les coins du mobile, eux aussi plus arrondis. Le dos du Galaxy J5 (2017) est le signe le plus visible d'une évolution esthétique dans le milieu de gamme de Samsung.
Conservant les acquis physiologiques historiques de la famille Galaxy (comme le capteur photo centré dans le dos ou l?écouteur téléphonique souligné de la griffe de la marque), la gamme Jx (2017) casse aussi certains codes que la gamme Jx (2016) avait hérités de certains modèles entrée de gamme et milieu de gamme des années 2012-2015. C'est le cas du haut-parleur qui quitte enfin l'arrière du mobile pour venir s'installer sur la tranche de droite (comme sur les derniers Galaxy A). C'est aussi le cas du bloc photo où sont réunis pour la première fois en milieu de gamme chez Samsung le capteur et le flash (alors que ce dernier flanque habituellement l'objectif, que ce soit à gauche ou à droite). Les deux seuls autres exemples sont le Galaxy Note 8 et le Z4.
Ca reste quand même un Samsung Galaxy !
À l'avant, le mobile est assez classique, même si la courbure des coins y est encore plus visible. Sous l?écran se trouve un lecteur d'empreinte, une première pour un J5. Il est cerné par les touches de navigation de Touchwiz, comme d?habitude. Les tranches sont assez classiques, outre l'apparition du haut-parleur à droite. Ce dernier accompagne le bouton de mise en marche. À l'opposé ont été regroupés le contrôle du volume et les deux tiroirs pour les SIM et la microSDXC. En bas se trouve les deux ports jack 3,5 mm, l?écouteur principal et microUSB. En haut, la tranche est vierge.
Parlons de l?écran. Il s'agit d'une dalle Super AMOLED HD de 5,2 pouces, pour une résolution qui devient un peu trop faible pour la gamme J, notamment pour les modèles vendus au-dessus de 200 euros, ce qui est le cas du J5 (2017). En outre, le J5 (2017) nous rappelle que, même chez Samsung, il y a AMOLED et AMOLED. Tous les écrans de ce type ne naissent pas égaux.
Nous sommes face à une dalle à peine meilleure que celle du J5 (2016) et en retrait vis-à-vis de celles de la gamme Ax (2017). Plus lumineuse, mais avec des couleurs excessivement saturées et légèrement baveuses, ce qui heureusement peut être partiellement contrebalancé grâce au calibrage manuel du mode adaptatif. L?écran est recouvert d'une dalle de verre 2.5D, traitée anti-trace, très agréable sous les doigts.
Samsung Experience ou Touchwiz 8.0 ?
Une fois l?écran allumé, le smartphone dévoile une version d'Android qui ne nous est pas inconnue : Android 7.0 Nougat avec la surcouche « Samsung Experience 8.0 », celle qui remplace Touchwiz et que nous avons découverte avec le Galaxy S8 : icônes modernisées, interface simplifiée (un seul écran au démarrage, une dizaine d'icônes visibles), outils marketing supprimés (en apparence seulement, puisque vous pouvez ajouter le widget « les essentiels Samsung » à partir du menu de gestion de l?écran d'accueil).
Elle est graphiquement très légèrement différente : vous remarquez par exemple que les coins du widget du moteur de recherche Google sont droits et non arrondis. C'est un détail, mais c'est un signe que Samsung Experience n'est pas uniforme sur tous les terminaux. Autre signe : Upday. Contrairement au Galaxy S8 et comme tous les autres terminaux ne bénéficiant pas de Bixby, la page à gauche de l'accueil héberge le fil d'information Upday, comme sur les terminaux sous Android 6.0 Marshmallow et Touchwiz (à l'image du Galaxy A5 (2017) avant sa mise à jour et tel que nous l'avons testé).
En glissant votre doigt du bas vers le haut de l?écran (ou même du milieu vers le bas), vous ouvrez le volet des applications où vous retrouvez tout ce qui a été préinstallé et que vous ne voyez pas sur l?écran d'accueil : Samsung Members, Samsung Health, Samsung Apps, Facebook, Dossier sécurisé (Knox), Samsung Notes et quelques outils système, sans oublier Game Launcher si vous appréciez de temps en temps une petite partie de chasse aux zombies (ou autre activité vidéoludique).
Une personnalisation très complète
Notez que, si vous êtes nostalgique du bouton virtuel de Touchwiz permettant d'ouvrir le menu des applications, il est possible de le réactiver et de le repositionner. Également, si vous souhaitez supprimer le menu des applications et tout retrouver sur l?écran d'accueil (comme Huawei EMUI), c'est également possible. La personnalisation de Samsung Experience est assez riche...
Comme sur le Galaxy S8, Samsung Experience propose ici aussi des raccourcis associés aux applications, ainsi qu'une trousse à outils pour la maintenance du mobile, dans laquelle se trouvent un nettoyeur pour la mémoire, des modes d?économie d?énergie pour la batterie et même un outil de protection partiellement fourni par McAfee (avec une grosse partie marketing). Enfin, nous retrouvons la suite Office de Microsoft, résultat de l'accord commercial signé en 2015.
Une plate-forme exiguë
Tout cela pèse relativement lourd puisque le système d'exploitation accapare un peu moins de 10 Go sur les 16 Go de stockage. Ce qui laisse environ 6 Go pour l'utilisateur. Les cartes mémoire sont donc vivement recommandées. Quant à l'empreinte de Samsung Experience sur la mémoire vive, elle est généralement de 1 Go (sans compter les 220 Mo réservés sans indication de la raison, mais cela doit être pour la sécurité du système). Ce qui laisse 600 Mo de RAM pour tous les usages qui sortent du cadre de l'interface (vos applications en somme). Cette exiguïté se ressent évidemment. Et c'est l'un des gros points faibles du J5 (2017).
Ce qui nous amène à évoquer un autre aspect de la plate-forme : son autonomie. Pour rappel, le Galaxy J5 (2017) profite d'une batterie de 3000 mAh. Elle offre une autonomie plus forte que la moyenne, puisqu'elle dépasse les 10 heures d'utilisation continue. C'est bien mieux que le Galaxy J5 (2016), mais c'est moins bien que le Galaxy A5 (2017). Côté temps de charge, le Galaxy J5 (2017) fait mieux que son prédécesseur, mais cela reste moins bien que la concurrence.
Un peu juste pour du milieu de gamme
Passons aux performances pures. Rappelons les trois éléments essentiels : Exynos 7870, 2 Go de mémoire vive et écran HD. Comme toujours, les scores rassemblés ici sont les meilleurs de plusieurs tests effectués à chaque fois en ayant vidé la mémoire vive afin d'optimiser les ressources du mobile. Voici donc les résultats : 46155 points sur AnTuTu, 1053 points sur Basemark OS II, 8271 points sur 3D Mark (Ice Storm Unlimited). Vous trouverez d'autres résultats grâce aux captures d?écran ci-contre. Comparons ces résultats avec ceux obtenus avec d'autres mobiles, notamment d'autres modèles Galaxy Ax et Jx de 2016 et 2017.
Le Galaxy J5 (2017) dispose du même chipset que le Galaxy J7 (2016) et que le Galaxy A3 (2017). Assez logiquement, les résultats sont très similaires, avec toutefois de meilleurs résultats pour le J7 (2016) et moins bons résultats pour le Galaxy A3 (2017). Et pourtant, la définition d?écran et la RAM sont identiques. Peut-être est-ce dû à la version d'Android ou de Touchwiz.
Les résultats de l?Exynos 7870 sont meilleurs que ceux de l?Exynos 7580 animant le Galaxy A5 (2016), mais moins bons que ceux de l?Exynos 7880 du Galaxy A5 (2017). En outre, ils sont meilleurs que ceux d'anciens Snapdragon milieu de gamme (615 et 616), mais moins bons que ceux des plus récents (625, 626, 630). Conclusion : le Galaxy J5 (2017) est un mobile qui se veut réactif, mais qui n'atteint pas encore les vrais standards actuels du milieu de gamme.
Un bon lecteur vidéo, mais pas encore une console portable
Ces résultats se retrouvent dans la partie multimédia du test, notamment en jeu vidéo. Premier indice qui le prouve : Dead Trigger 2, notre jeu étalon, s'est automatiquement positionné sur les réglages graphiques les moins bons. Nous lui avons naturellement forcé la main pour passer à la meilleure qualité graphique afin d'observer son comportement. Et force est de constater que, même s'il n'est pas parfait (avec de forts ralentissements lors des chargements), le Galaxy J5 (2017) offre une expérience de jeu honorable. Cela montre ici aussi une montée en gamme progressive de la gamme Galaxy J et une amélioration des performances sur les segments plus économiques.
En vidéo, nous sommes heureux de constater que Samsung n'a pas abandonné son positionnement avec l'inclusion au sein de l'interface Samsung Experience (ex Touchwiz) de Samsung Videos, l'un des meilleurs lecteurs audiovisuels proposés en téléphonie mobile. Il est ici capable de décoder des films en 1080p dans de nombreux formats, son 5.1 et sous-titrage compris. Attention cependant à ces derniers, car les options multilingues ne sont pas forcément prises en charge. Samsung Videos est servi ici par un écran AMOLED qui montre ici toutes ses qualités et par un haut-parleur très bien placé pour ne pas être obstrué par un doigt ou une main, même en positon horizontal.
Une très bonnes proposition photographique
Finissons enfin par la photo. Samsung montre ici une stratégie très intéressante calquée sur celle du Galaxy S7 : un capteur pas forcément plus précis en terme de définition, mais un objectif qui capte plus de lumière pour des clichés très contrastés. Le Galaxy J5 (2017) est équipé, pour rappel, d'un capteur 13 mégapixels avec un objectif ouvrant à f/1.7. Soit un objectif très lumineux (les meilleurs objectifs en mobilité ouvrent à f/1.6 et la majorité ouvre à f/2.0). Et cela se voit avec les clichés offerts par ce smartphone : des couleurs lumineuses et franches. Et puisque le capteur dispose de plus de lumière, la prise de vue est plus rapide. Aucun cliché n'est donc flou.
Nous pouvons voir deux très légers soucis, cependant, qui démontrent que le capteur 13 mégapixels n?égale pas le modèle 12 mégapixels des terminaux haut de gamme de Samsung. D'abord, l?équilibre de la photo n'est pas optimal. Nous voyons encore des zones très sombres et d'autres trop lumineuses. La balance des blancs peut donc être meilleure. Ensuite, c'est un capteur 13 mégapixels dont les détails deviennent flous assez rapidement. Attention donc à ne pas abuser du zoom numérique avant et/ou après la prise de vue. Ne soyons cependant pas trop durs : dans l'ensemble, le résultat ici obtenu est bien meilleur que la concurrence directe.
Une montée en gamme évidente
En conclusion, le Galaxy J5 (2017) bénéficie d'une belle montée en gamme, que ce soit au niveau technique ou au niveau ergonomique. Il démontre, à lui seul, que la gamme J n'est plus entrée de gamme, mais milieu de gamme. L'abandon total du plastique pour la coque en est une preuve. L'intégration de composants milieu de gamme en est une autre : écran Super AMOLED, Exynos 7870, capteur photo très lumineux, batterie 3000 mAh, lecteur d'empreinte, etc. Un constat que nous faisions également pour le Galaxy A5 (2016) il y a un an et pour le Galaxy A3 (2017) il y a quelques mois.
Grâce à cette montée en gamme, Samsung rattrape une partie de son retard pris sur les constructeurs low-cost et chinois, lesquels sont plus agressifs sur les segments compris entre 90 euros et 250 euros. Chez eux, les chipsets octo-core, les lecteurs d'empreinte et les châssis entièrement métalliques étaient déjà présents depuis un an (voir un peu plus pour Meizu). Reste encore à monter un peu plus la définition de l?écran. Mais pour cela, Samsung devra aussi monter la RAM. Voire même changer de chipset. Ce qui reviendrait à entrer en concurrence avec la gamme A. Ce que la firme ne veut évidemment pas...