Depuis trois ans maintenant, Google profite de la fin d'année pour sortir un nouveau smartphone de la gamme Nexus. Même s'ils sont fabriqués par un constructeur de renom, ces smartphones offrent la particularité d'embarquer le système d'exploitation Android tel que Google l'a pensé, c'est-à-dire dans sa pureté originelle, tandis que tous les grands constructeurs superposent leur propre interface à l'OS. Même si elles ne révolutionnent pas ses fondements, elles sont parfois si élaborées qu'on se retrouve assez loin de l'interface de base d'Android.
Les deux précédents Nexus n'avaient pour seul argument de vente que le fait qu'ils soient 100% Google. Pour le reste, le Nexus One était le jumeau du HTC Desire. Pire, le Nexus S qui se calquait sur le Galaxy S offrait moins de fonctions que ce dernier, tout en étant sorti 6 mois après.
Google semble avoir compris que la seule promesse de disposer d'une expérience Android pur jus n'était pas suffisante pour fédérer un large public. Aussi, à la différence des deux premiers Nexus, celui qui nous intéresse aujourd'hui se pose en véritable smartphone haut de gamme au moment de sa sortie. Le Galaxy Nexus arrive avec au moins une caractéristique matérielle inédite : un écran ahurissant. Il est en effet le tout premier smartphone à proposer un écran Super Amoled HD de 4,65 pouces doté d'une résolution de 1280 x 720 pixels. Certains argumenteront que le Galaxy Note chez le même constructeur propose une résolution encore plus élevée, mais il est quand même à part du fait de sa taille très imposante.
Hormis cet écran, sur lequel nous reviendrons longuement un peu plus loin dans ce test, le Galaxy Nexus est aussi le premier à proposer la version 4.0 Ice Cream Sandwich d'Android. Là encore, vous verrez un peu plus loin que cette mise à jour majeure est un véritable argument commercial.
Pour le reste, il dispose de caractéristiques globalement dans la norme des autres smartphones haut de gamme du moment avec un chipstet (SoC) TI OMAP 4460 doté de deux processeurs cadencés à 1,2 GHz, d'architecture ARM Cortex-A9 CPU et avec 1 Go de mémoire vive (RAM).
Côté multimédia, il embarque un capteur photo autofocus de 5 mégapixels, épaulé par un flash LED. Il est capable de prendre des photos dans une résolution maximale 2592 x 1936 pixels et de filmer en FullHD 1080p, soit en 1920 x 1080 pixels, à 30 images par seconde. La caméra faciale propose pour sa part 1,3 mégapixels.
Il affiche aussi complet pour ce qui est des connectivités avec le Wi-Fi a/b/g/n, le partage de connexion Wi-Fi (hotspot 3G+), le Bluetooth 3.0, une puce GPS (A-GPS) et le NFC. Il est également compatible avec les réseaux 3G+ (HSDPA à 21 Mbps et HSUPA à 5,76 Mbps).
En revanche, il n'y a pas trace d'un éventuel lecteur de carte microSD. Tout le stockage se fait donc sur la mémoire interne de 16 Go du smartphone.
Contenu du Pack
Le pack dans lequel est fourni ce smartphone est relativement sommaire pour un produit aussi huppé. Il comprend néanmoins tous les accessoires classiques. Vous trouverez dans la boîte :
? Un chargeur
? Une batterie 1750 mAh
? Un kit mains libres stéréo filaire
? Un câble microUSB
? Le manuel d'utilisation
Aspect et Design
L'un des reproches les plus récurrents qui a été fait au Samsung Galaxy S2 à sa sortie est le manque d'ambition dans son design. Le constructeur coréen semble avoir entendu en partie ces critiques. À moins que ce ne soit Google qui ait eu son mot à dire lors de la conception du smartphone.
Toujours est-il que ce Galaxy Nexus arbore un design sensiblement différent de celui de son prédécesseur. Comme souvent avec Samsung, le look de l'appareil est vraiment très sobre. Il s'inscrit clairement dans la veine du Nexus S. Il dispose de la même forme légèrement incurvée.
Le constructeur coréen a beaucoup communiqué sur la finesse de son produit qui est de seulement 8,9 mm. Attention, il faut bien comprendre qu'il s'agit-là de l'épaisseur à l'endroit le plus fin, c'est-à-dire en haut de l'appareil. Cette épaisseur passe tout de même à près de 10 mm sur la partie basse de l'appareil, du fait d'une excroissance.
En pratique, le Galaxy Nexus tient bien en main malgré la taille imposante de son écran. Car bien qu'il propose un afficheur de 4,65 pouces, son encombrement est quasiment équivalent à celui du Galaxy S2 comme vous pouvez le constater par vous-même sur la photo ci-dessous.
Ceux qui ont des mains de taille modeste l'utiliseront plutôt à deux mains.
Android 4.0 oblige, la face avant est totalement lisse et ne comporte strictement aucun bouton, ni mécanique ni sensitif. En cas de notifications, une petite lumière en forme de disque se met à clignoter au milieu de la zone sous l'écran.
Son poids est plus important que celui du Galaxy S2 puisque le Nexus pèse 135 grammes contre 116 grammes pour le S2. Mais ce n'est pas du tout handicapant, au contraire même. Ces 135 grammes rassurent et donnent davantage l'impression d'avoir un produit de qualité, assez robuste. Sans jamais paraître trop lourd.
Les pourtours du smartphone sont chiches en boutons puisqu'ils ne proposent que le strict minimum. Ainsi, le flanc gauche de l'appareil abrite les touches pour augmenter et diminuer le volume.
Du côté droit, on trouve le bouton qui permet d'allumer et d'éteindre le smartphone, et aussi de le verrouiller et de le déverrouiller. C'est donc un bouton que l'on est amené à manipuler très souvent dans la journée. Heureusement, Samsung l'a parfaitement positionné et il tombe bien sous le pouce. Un peu plus bas de ce même côté, on peut voir qu'il y a un emplacement avec des connecteurs plats, certainement pour le dock disponible en option. La partie haute du Galaxy Nexus est pour sa part vierge de toute touche.
Enfin, c'est sur la partie basse que les connecteurs classiques ont trouvé refuge avec le microUSB et le mini jack 3.5 mm. Ce dernier est habituellement placé sur le haut des smartphones et il faut un temps d'adaptation pour se faire à son emplacement sur le nouveau Nexus. Mais tout rentre dans l'ordre au bout de quelques jours.
Le cache de la batterie occupe la majeure partie du dos de l'appareil. Il n'est pas difficile à enlever, mais beaucoup plus embêtant à remettre. Il faut en effet bien rentrer les petites pattes en plastique dans les emplacements correspondants. Et ce dans le bon ordre. Comme vous aurez tendance à avoir peur de forcer un peu vu le prix de l'appareil, vous allez vraiment tâtonner au départ. Il faut en fait d'abord enficher les pattes du bas, puis clipser les autres en remontant.
Heureusement, il n'y a guère de raison d'enlever ce cache puisque le smartphone ne propose pas de lecteur de carte mémoire comme évoqué plus haut. À moins que vous ne souhaitiez disposer de davantage d'autonomie perfectible avec une seconde batterie ou que vous jongliez avec les cartes SIM. Dans ces cas de figure, préparez-vous à souffrir avec le cache-batterie.
Système d'exploitation (OS)
Chaque nouvelle mise à jour d'un système d'exploitation pour smartphone est un petit événement. Outre le fait de corriger des bugs, elles amènent généralement de nouvelles fonctionnalités aux utilisateurs. C'est d'autant plus plaisant sur un smartphone ou une tablette qui a déjà plusieurs mois d'existence. Google est un champion hors catégorie quand il s'agit de proposer des mises à jour majeures de son OS pour smartphone Android. À tel point que ses partenaires constructeurs ont souvent du mal à suivre la cadence et mettent un certain temps avant d'adapter leur propre interface utilisateur aux nouvelles versions distribuées par Google.
Pourtant, dans ce flot incessant de mises à jour, celle qui nous intéresse ici, la 4.0 Ice Cream Sandwich (ICS), sort aisément du lot. Si l'on met de côté la version 3.x HoneyComb qui se dédie exclusivement aux tablettes, aucune autre version n'a promis autant de changements depuis les débuts d'Android. Sur le papier, Google a placé la barre très très haut pour ICS, générant une attente sans précédent autour de cette mise à jour.
Avant d'attaquer le passage en revue de la nouvelle interface utilisateur d'ICS, nous tenons quand même à vous rappeler un point qui nous semble très important : cette nouvelle mise à jour est celle qui unifie les versions pour smartphones et tablettes du système d'exploitation de Google. Après elle, il n'y a aura plus de distinguo à faire, tout le monde sera logé à la même enseigne, celle d'Ice Cream Sandwich.
Si nous insistons sur ce point, c'est parce que, malgré le fait qu'ICS s'offre à nous sur un smartphone pour sa grande première, c'est incontestablement de la version Android 3.X HoneyComb qu'il tire son inspiration. On retrouve l'interface classieuse, froide et épurée à l'extrême. Les teintes de néons violets d'HoneyComb sont ici remplacées par un bleu flou qui tranche aussi avec les tons verts de la version 2.3 Gingerbread. Un parti pris esthétique assumé qui ne plaira pas forcément à l'ensemble des utilisateurs.
Mais quand on y ajoute les très nombreuses animations, les effets de transparence et les transitions animées, force est de constater que l'ensemble dégage un air résolument moderne, voire futuriste. ICS est clairement l'OS le plus impressionnant de ce point de vue à l'heure actuelle. Même l'interface Metro des Windows Phone prend un petit coup de vieux.
Les dossiers évoluent aussi d'un point de vue esthétique. Ils affichent désormais les icônes des applications qu'ils contiennent, avec simplement un léger cercle autour. Le reste est transparent. Cela s'harmonise du coup beaucoup mieux avec le reste de l'interface. Si vous décidez de ne pas nommer les dossiers, ils ressemblent à de simples icônes posées sur les écrans d'accueil. Pour créer un dossier, il suffit de glisser une application dans une autre. Exactement comme sur iOS en fait. Ces dossiers sont maintenant limités à seize icônes. Elles sont donc visibles d'un coup d'oeil.
On remarque aussi que la barre de recherche est désormais présente sur l'ensemble des écrans d'accueil. Elle est en fait figée en haut au même titre que le sont les trois touches virtuelles en bas. Elle permet de taper du texte dedans pour lancer une recherche, ou de parler en appuyant sur l'icône en forme de micro.
Enfin, la barre de raccourcis présente en bas des écrans d'accueil comporte désormais cinq raccourcis au lieu des trois disponibles sur Android 2.3 Gingerbread. Vous avez de plus la possibilité de les modifier, ce que ne permettait pas Gingerbread.
Le fait d'effectuer un appui long sur l'une des pages d'accueil affiche un menu qui ne permet plus de changer que les fonds d'écran, alors qu'il permettait auparavant de gérer aussi les Widgets.
Ces derniers sont désormais rangés dans le même menu que celui des applications, dans un second onglet. Ce menu des applications évolue lui aussi beaucoup. Le défilement vertical que nous connaissons depuis la toute première version d'Android laisse maintenant sa place à un système de volets qui défilent latéralement comme c'est déjà le cas sur Android 3.x HoneyComb et sur certaines interfaces utilisateur de constructeurs.
Comme évoqué plus haut, les Widgets prennent place dans ce menu. Ils sont désormais visibles sous forme d'un aperçu, et la plupart d'entre eux disposent d'une taille ajustable. Comme sur HoneyComb encore une fois.
Au même niveau que les onglets pour les applications et les widgets, il y a aussi un raccourci vers l'Android Market.
Un appui long sur une application depuis le menu permet de la placer sur l'un des écrans d'accueil, ou d'ouvrir son panneau de gestion.
Outre ces changements esthétiques et ces réagencements, l'énorme nouveauté d'ICS réside dans l'apparition d'une barre toujours visible et qui propose trois touches virtuelles situées tout en bas de l'interface. Elles nous viennent directement d'Android 3.X HoneyComb et vont permettre de se passer totalement de boutons sur la face avant des smartphones comme c'est déjà le cas sur le Samsung Galaxy Nexus.
Ces trois touches permettent de revenir en arrière (back), de retourner sur la page d'accueil principal (Home) et de faire apparaitre le gestionnaire de tâche. C'est clairement ce dernier point qui révolutionne l'utilisation d'Android.
Le système d'exploitation de Google est multitâche depuis ses origines. Toutefois, il a toujours peiné à proposer une interface efficace pour présenter les applications ouvertes en tâche de fond. Auparavant, il fallait faire un appui long sur le la touche Home pour faire apparaître les icônes des applications actives. Quelques constructeurs ont raffiné un peu la chose dans leurs interfaces utilisateurs propres, mais rien de bien transcendant jusqu'ici.
ICS fait table rase du passé en proposant désormais un superbe système, à la fois très graphique et diablement efficace. Une simple pression sur le bouton virtuel dédié fait apparaître l'ensemble des applications encore actives avec une représentation miniaturisée à la clé. Pour en supprimer une, et donc la fermer, il suffit de la faire glisser en dehors de la liste. Cela fonctionne avec la plupart des applications, mais il semble que certaines qui ne sont pas encore optimisées pour fonctionner avec ICS soient encore récalcitrantes à ce mode de fermeture. Gageons qu'il faudra quelques mois aux développeurs pour recompiler parfaitement leurs applications afin de les rendre totalement compatibles avec ICS et ses nouvelles manières.
Vous comprendrez avec tous les éléments que nous venons d'évoquer que l'interface d'ICS tranche assez radicalement avec les précédentes versions, pour le meilleur. Toutefois, tout n'est pas rose, et il y a encore des points perfectibles.
Il est par exemple dommage que Google ne propose toujours pas une vue d'ensemble des différents bureaux dans une même fenêtre. Et nous aurions également apprécié que l'éditeur intègre des raccourcis vers le Wi-Fi, le mode vibreur, etc. dans la barre de notifications. La plupart des constructeurs proposent ces deux points depuis belle lurette. Notez toutefois qu'un raccourci vers les paramètres a tout de même fait son apparition dans la barre des menus. Vous pouvez aussi désormais enlever les notifications une par une en les faisant glisser latéralement à droite ou à gauche.
L'écran de verrouillage n'est pas épargné par les changements. Commençons par le plus médiatisé d'entre eux, celui qui permet de déverrouiller le téléphone grâce à la reconnaissance faciale, le déjà fameux « Face Unlock ». Lorsque vous paramétrez cette fonction dans les réglages, Android prend une photo de vous. Ensuite, à chaque fois que vous sortez l'appareil de veille, le capteur photo avant se déclenche pour vous filmer et analyser votre bobine. Si les points de reconnaissance sont concordants, il se déverrouille. Sinon, il vous demande un code.
Cette fonction est l'une des plus impressionnantes d'ICS. Les étapes décrites ci-dessus s'effectuent très rapidement et il faut souvent moins d'une seconde pour que le smartphone se déverrouille. Néanmoins, malgré toutes ces louanges, il y a fort à parier que vous vous lasserez vite du Face Unlock. Nous passerons rapidement sur le peu de sécurisation du procédé qui peut-être peut être trompé par une simple photo de vous. Non, ce qui risque de vous lassez avant l'heure, c'est le fait que la reconnaissance peut devenir pénible si vous votre visage n'est pas dans le même angle que la première photo pour le déverrouillage, si vous êtes dans une pièce mal éclairée, etc.
Si la sécurisation du déverrouillage ne vous intéresse pas plus que ça, vous lui préférerez certainement le mode qui permet soit de déverrouiller en allant vers la droite, soit de lancer directement l'appareil photo en allant vers la gauche.
Lorsque vous recevez un appel, vous avez la possibilité de décrocher, d'envoyer un message ou d'ignorer l'appel avec le même type de mouvement simple. Cela change des manipulations compliquées qu'il faut parfois effectuer depuis les interfaces personnalisées des constructeurs.
Au final, nous pourrions résumer grossièrement l'interface d'ICS en vous disant qu'il s'agit en fait d'une version d'Android 3.x HoneyComb parfaitement adaptée pour les smartphones. Il faudra voir comment se comporte l'OS dans des smartphones à la fiche technique moins huppée que celle du Samsung Galaxy Nexus. Mais sur ce smartphone, c'est un véritable régal à l'usage. Il s'agit clairement de la version la plus novatrice depuis qu'Android a pointé le bout de son nez voilà trois ans déjà. Alors certes, elle emprunte beaucoup à la version tablette 3.x. Mais d'une part, vu les ventes anémiques des ardoises tactiles sous Android, il est clair que peu de gens sont vraiment familiers de l'interface de HoneyComb. De plus, cette interface, déjà très bonne, a encore été améliorée et peaufinée avec ICS.
En l'état, l'interface générale de l'OS de Google met une petite claque à la concurrence. ICS est beau, fluide (la plupart du temps), riche (très riche) et diablement ergonomique. La gestion du multitâche est enfin à la hauteur du reste de l'OS, avec une approche graphique et ergonomique très réussie.
Réactivité
L'une des surprises réservées par la fiche technique du Galaxy Nexus est à aller chercher du côté du chipset (SoC) du smartphone. Ce dernier est un TI OMAP 4 double c'ur dont les deux processeurs sont cadencés à 1,2 GHz. Étonnant quand on sait que Samsung fabrique ses propres processeurs, et fait plutôt appel à ceux de Qualcomm quand il ne case pas l'un des siens dans un smartphone. Nous n'avons pas plus de détails, mais la raison de la présence de cet OMAP est certainement à aller chercher du côté de Google.
Surtout que ce processeur dispose de performances moins impressionnantes que l'Exynos 4210 de Samsung que l'on trouve dans le Galaxy S2 si l'on s'en réfère aux différents benchmarks des appareils embarquant ces chipsets.
Néanmoins, quel que soit son fournisseur, un chipset double c'ur cadencé à 1,2 GHz reste une caractéristique haut de gamme à l'heure actuelle. Et c'est bien plus qu'il n'en faut pour faire tourner correctement un Android. Pour ce qui est de la mémoire vive, Samsung propose 1 Go de mémoire vive (RAM), soit le top actuel.
Mais nous avons vu par le passé que toute excellente qu'elle soit, la dotation matérielle d'un smartphone ne suffit pas forcément à garantir la fluidité de son fonctionnement. Cela dépend aussi beaucoup de la manière dont le constructeur a intégré l'OS avec les composantes matérielles.
Toutefois, vous vous doutez bien que Samsung n'est pas vraiment un débutant en la matière, même si ses ingénieurs ont ici travaillé sur un chipset qui leur est moins familier.
La fluidité et la réactivité d'Android 4.0 sur le Samsung Galaxy Nexus sont globalement très bonnes. Tout fonctionne bien et les temps de latence gênants sont rarissimes, pour ne pas dire inexistants.
Les applications se chargent rapidement, les jeux tournent bien, le multitâche apparaît prestement, etc.
Mais, car il y a quelques « mais », il arrive parfois que l'accéléromètre ne fonctionne pas correctement. L'affichage reste bloqué comme dans la même position de longues secondes alors que vous avez changé le smartphone d'orientation. Cela n'arrive heureusement pas trop souvent.
De même, il y a un tout petit temps de réaction lorsque vous passez votre doigt sur l'écran pour naviguer d'une page d'accueil à l'autre. Cela dure moins d'une seconde et cela n'arrive que sur les accueils et pas dans les menus. C'est un peu déconcertant mais l'habitude vient vite et ce n'est pas gênant.
Enfin, s'il n'y a pas de gros ralentissements qui vous donnent envie de jeter le smartphone contre un mur ou une fenêtre, force est de constater que les microlags qui existaient dans les versions précédentes sont toujours d'actualité.
Encore une fois, ce n'est pas gênant dans l'utilisation, mais il est tout de même frustrant de constater que l'interface est finalement un poil moins fluide que celle d'un Windows Phone par exemple.
Il y a une bonne explication à cela, et elle est intrinsèque au fonctionnement d'Android. L'OS de Google ne donne pas la priorité absolue à l'interface en termes de ressources, à l'inverse de iOS ou de Windows Phone par exemple. D'où les petits lags qui surviennent quand la mémoire vive commence à trop baisser ou que trop d'applications tournent à un instant donné.
Mais que ceux qui envisagent d'acheter ce smartphone se rassurent, comme écrit plus haut, ces temps de latence sont très courts, et pas du tout gênants à l'usage, voire même anecdotiques pour la plupart des utilisateurs avec ce Galaxy Nexus.
Multimédia (capture Photo/Vidéo)
Lorsque ce Galaxy Nexus a été annoncé, l'une des caractéristiques qui a le plus fait jaser est son capteur photo de « seulement » 5 mégapixels. Nous répétons à longueur de test que ce ne sont pas les mégapixels qui font le photophone mais la qualité de l'optique.
Néanmoins, ne soyons pas dupes, beaucoup d'utilisateurs se basent en premier lieu sur le nombre de mégapixels. Les constructeurs le savent aussi, et c'est pour cette raison qu'il est vraiment étonnant que Samsung ait « affligé » d'un capteur de 5 mégapixels le dernier-né des Nexus alors que tous ses concurrents directs proposent 8 mégapixels, y compris le Galaxy S2 sortis il y a près de six mois.
Dans l'absolu, ces 5 mégapixels représentent déjà plus que ce que la plupart des utilisateurs auront jamais besoin. Ce qu'il est plus intéressant de noter, c'est que ce capteur n'est pas rétro-éclairé contrairement à celui de tous ses concurrents haut de gamme actuels. Ce point a des conséquences beaucoup plus fâcheuses que la résolution.
La qualité des photos capturées est en effet relativement décevante. C'est loin d'être catastrophique, mais les contours des sujets dans les clichés manquent de temps à autres de précision (piqué). De même, les couleurs ne sont pas toujours fidèles. Enfin, les scènes très contrastées sont rarement bien rendues.
Encore une fois, c'est loin d'être une déroute et le Galaxy Nexus permet tout de même de capturer des clichés relativement corrects. Mais nous sommes loin du rendu des iPhone 4S, HTC Radar, Samsung Galaxy S2 et autres Sony Ericsson Xperia Arc S. Même le Wave 3 chez le même constructeur permet de réaliser des photos aux couleurs un peu plus flatteuses.
Les clichés en environnement lumineux s'en sortent comme toujours nettement mieux que ceux pris lorsque la luminosité vient à manquer. Le fait que le capteur ne soit pas rétroéclairé n'arrange rien à l'affaire et le flash LED n'est pas d'un grand secours à plus d'un mètre.
Côté capture de vidéo, le Galaxy Nexus fait mieux. Pour commencer, sa fiche technique joue les gros bras avec la possibilité de capturer en Full HD 1080p, c'est-a-dire dans une résolution de 1920 x 1080 pixels, à 30 images par seconde.
En pratique, le rendu est assez bon, sans toutefois pouvoir rivaliser avec celui des meilleurs comme l'iPhone 4S ou le Samsung Galaxy S2. Les productions du Galaxy Nexus manquent légèrement de piqué, mais cela reste très acceptable pour un smartphone. Quant à la fluidité de l'ensemble, même si la promesse d'une capture à 30 images par seconde n'est pas tenue, elle est globalement bonne. Des microcoupures peuvent survenir, mais elles sont finalement très rares. Notez que vous pouvez aussi prendre des photos pendant que vous filmez, ce qui est une grande première sur un smartphone. Il suffit en fait de toucher l'écran pendant que vous capturez une vidéo pour qu'une photo de ce qui apparaît à l'instant T sur l'afficheur soit également prise.
Passons maintenant à l'interface de l'application photo /vidéo. La chose la plus frappante avec ce smartphone est sans conteste son incroyable vitesse de capture. C'est bien simple, c'est de loin le plus rapide à l'heure actuelle. Vous n'avez pas fini d'appuyer sur le déclencheur virtuel à l'écran que la photo est déjà prise et stockée.
Toutefois, même si l'appareil photo dispose de temps de déclenchement record, mieux vaut s'assurer que la mise au point est bien faite, sous peine de vous retrouver avec des clichés parfois flous. Et oui, le déclenchement est beaucoup plus rapide que l'autofocus qui est pourtant loin d'être lent.
Vous pouvez faire la mise au point du bout du doigt, sur n'importe quelle zone apparente à l'écran.
Les paramètres de réglages sont assez succincts. Ils apparaissent dans une barre latérale et permettent de gérer le flash, la balance des blancs, l'exposition, le mode de scène, la géolocalisation et enfin la taille de l'image avec plusieurs choix (5MP, 3MP, 2,MP, etc.). Tous les paramètres basiques sont là et il y a aussi une fonction panorama et quelques filtres colorés pour s'amuser un peu. Mais nous avons tout de même pris l'habitude de fonctions un peu plus évoluées avec les interfaces des constructeurs comme la reconnaissance de visage, de sourire, etc.
Pour ce qui est de la vidéo, cette interface propose logiquement encore moins d'options. Néanmoins, il y en a une qui ne manquera pas de vous intéresser et que vous essaierez certainement régulièrement sur votre entourage : la déformation de visage en temps réel.
Sa mise en ?uvre est très simple puisqu'il suffit de choisir un effet comique comme la compression, les grands yeux, le gros nez, la grande bouche, etc. pour le voir s'appliquer avec une très bonne précision sur le visage de votre cible. Effet garanti !
Le Galaxy Nexus offre enfin la possibilité de filmer de faux arrière-plans, mais c'est un peu plus compliqué à mettre en ?uvre, et le résultat est moins impressionnant.
Ecran + navigateur Web
Encore plus que sur les autres smartphones tactiles, l'écran du Galaxy Nexus est LA star de ce mobile. Déjà de par ses caractéristiques avec une taille de 4,65 pouces pour une définition assez incroyable de 1280 x 720 pixels. C'est la première fois qu'un smartphone propose une telle définition d'écran, si l'on met de côté le Samsung Galaxy Note (1280 x 800 pixels) qui est définitivement à part. Les puristes seront mécontents d'appendre que cet écran utilise la technologie Pentile Matrix qui propose un affichage supposé être moins fin. Sachant que c'est au niveau du schémas des sous-pixels que ça se passe, et vu la densité de pixels proposé sur l'afficheur de ce Galaxy Nexus, croyez-nous sur parole, cela ne fait aucune différence visible. De près ou de loin d'ailleurs.
Et, au-delà des caractéristiques, le rendu de cet écran est tout simplement somptueux. La technologie Super Amoled garantit des couleurs vives, des contrastes nets et une excellente luminosité. Quant à la profondeur des noirs, elle est toujours aussi impressionnante.
Hormis la consultation de vidéo, la fonction qui profite le plus de cet afficheur hors du commun est sans conteste la navigation sur Internet.
Avec une telle résolution, il n'y a en effet plus besoin de zoomer et dézoomer dans une page pour lire les caractères lorsque vous tenez le smartphone en mode paysage. Bien sûr, il faudra plisser des yeux pour les caractères les plus petits, mais ils sont finalement assez rares. Dans l'écrasante majorité des cas, il n'y a rien à faire pour profiter du Web depuis l'écran du Galaxy Nexus.
Ajoutez à cela la synchronisation des favoris entre le navigateur mobile et Chrome sur votre ordinateur (pour ceux qui l'utilisent), et vous aurez l'expérience la plus proche de la véritable navigation Web sur écran plus grand.
La dernière mouture du navigateur mobile que l'on trouve dans Android 4.0 permet d'ailleurs de naviguer en mode « desktop », c'est-à-dire avec un user agent qui identifie votre smartphone comme un ordinateur lorsqu'il se connecte à un site Web. Cela évite qu'une page Web s'affiche en version mobile alors que vous souhaitez la consulter en version normale. Des navigateurs alternatifs comme Dolphin Browers proposent déjà ce type de fonction depuis belle lurette, mais il est appréciable de la voir débarquer dans le navigateur de base d'Android.
L'ergonomie progresse aussi sensiblement puisqu'il est désormais possible d'accéder aux pages ouvertes directement depuis l'interface principale, donc avec moins de gestes inutiles que par le passé.
Notez enfin la présence d'une section « Labs » dans les paramètres, qui viennent tout droit de la version tablette. Elle ne contient pour l'instant que deux paramètres : les commandes rapides et le mode plein écran. Deux fonctions intéressantes car elles changent radicalement l'ergonomie et font gagner de la place sur l'écran.
Pour le reste, la navigation est fluide, réactive, et ce même lorsque plusieurs fenêtres sont ouvertes. Vous avez d'ailleurs la possibilité d'ouvrir jusqu'à seize fenêtres maintenant, contre seulement huit dans la précédentes versions !
Autres Fonctions (lecteurs multimédias, Internet)
Pour cette mise à jour majeure d'Android, Google a vraiment revu en profondeur tous les aspects de son système d'exploitation pour mobile. Les fonctions multimédia en profitent aussi.
La première chose qui saute aux yeux est l'apparition d'une icône « vidéo ». Vous ne le savez peut-être pas si vous avez toujours utilisé des smartphones Android dotés d'une interface rajoutée par un constructeur, mais jusqu'ici la version de base d'Android ne proposait pas d'icône pour le lecteur vidéo. Les clips étaient rangés dans la galerie d'image, avec les photos.
Ce temps est donc révolu, et de belle manière puisqu'en plus de s'émanciper dans le menu, le lecteur vidéo gagne aussi des codecs au passage. Il est maintenant capable de lire des « .avi » et même certains « .mkv ». La liste des vidéos prises en compte n'est pas aussi exhaustive que sur un Galaxy S2 par exemple, mais c'est déjà un sacré bon en avant. Notez que la mise à jour Android 4.0.2 annoncé par Google aux Etats-Unis et qui ne devrait pas tarder à arriver en France apporte une curieuse « nouveauté » : elle supprime la compatibilité avec le DivX ! Google promet toutefois qu'elle sera remise dans une version ultérieure. Si la lecture de vidéo est un élément important pour vous, nous vous conseillons donc de faire l'impasse sur le version 4.0.2 si vous achetez un Galaxy Nexus.
Une fois dans le lecteur, vous vous retrouvez sur un onglet « Mes Locations » qui ne sert à rien en France puisque Google ne propose pas chez nous de services de location de films. Il faut donc appuyer sur « vidéo persos » pour accéder à vos vidéos. Le lecteur en lui-même dispose d'une interface simple et classique. Le rendu des vidéos est absolument somptueux sur l'écran du Galaxy Nexus. Mais sa résolution est devenue tellement élevée que les vidéos de qualité moindre ont tendance à pixelliser.
L'application « Galerie » qui recense les photos a elle aussi évoluée, d'un point de vue esthétique du moins. Elle s'organise toujours autour des dossiers d'images présents dans la mémoire du smartphone, mais les petites icones apparues depuis la version 2.1 d'Android laissent leur place à des vignettes plus grosses. Pour le reste, l'ergonomie de cette fonction ne change pas.
Même constat pour le lecteur audio qui ne profite que de quelques petits ajustements cosmétiques. Son ergonomie demeure néanmoins très bonne. Et surtout, son rendu audio est vraiment excellent.
Conclusion (Plus et Moins)
Côté téléphonie, la qualité audio de ce Galaxy Nexus ne pose aucun problème. Les voix sont claires et intelligibles aussi bien pour l'appelant que pour l'appelé. Pas de microcoupure à signaler non plus. Le seul petit reproche que l'on pourrait formuler vient du fait que si vous vous éloignez ne serait-ce qu'un peu du micro, le volume de votre voix apparaît rapidement distant à votre interlocuteur.
Pour ce qui est de l'autonomie, cela va vraiment dépendre de votre usage. C'est vrai pour tous les smartphones, mais plus encore avec celui-ci. Le multitâche enfin intuitif d'Android 4 et le confort d'utilisation global fait que vous passerez peut-être plus de temps sur le Galaxy Nexus que sur vos précédents smartphones. Si vous évitez de trop jouer ou d'abuser du GPS, mais que vous êtes tout de même un utilisateur assez intensif (nombreux comptes mails, Facebook, Twitter, 1h d'appel, une cinquantaine de SMS, 1h de lecteur musical, 1h de surf Internet, 15 minutes de YouTube, quelques photos, etc.), vous pouvez compter sur une journée complète d'autonomie grâce à la batterie de 1750 mAh. Si vous êtes un peu moins gourmands, le Galaxy Nexus tient sans problème entre une journée et demi et deux journées. Une autonomie finalement assez correcte pour ce type de smartphone.
L'application elle-même évolue puisqu'à côté des traditionnels onglets pour le pavé numérique et du journal des appels, les contacts disposent d'une présentation un peu différente. Ils ne sont plus alignés sagement comme c'était le cas auparavant. Du moins pas d'emblée. Ce sont en effet les favoris qui s'affichent en premier, dans de gros carrés qui ne sont pas sans rappeler l'interface des Windows Phones. Viennent ensuite les numéros les plus appelés. Vous pouvez aussi décider d'afficher les contacts uniquement selon leur provenance (réseaux sociaux, répertoire, compte mail synchronisé, etc.).
À l'heure du choix, vous aurez sans doute remarqué que certaines fonctions et caractéristiques de ce Galaxy Nexus nous ont enthousiasmé alors que d'autres nous ont laissé plus sceptiques. Sur le papier, certaines de ses caractéristiques sont en retrait par rapport à ses principaux concurrents du moment que sont le Motorola Razr, le Samsung Galaxy S2, l'iPhone 4S et même le Sony Ericsson Xperia Arc S. Mais globalement, nous ne pouvons que chaudement vous le recommander. Le seul cas où vous devrez y réfléchir à deux fois est si vous êtes un inconditionnel de la photo sur mobile. Dans ce domaine, le Galaxy Nexus est correct, et filme plutôt bien, mais il y a nettement mieux ailleurs.
Pour le reste, Android 4.0 est une véritable bouffée d'air. La tonne de nouvelles fonctions et l'interface revue en profondeur ne sont pas là pour amuser la galerie. Google a bien travaillé et il est difficile de revenir en arrière une fois qu'on a goûté à Ice Cream Sandwich. Les autres constructeurs vont le proposer aussi, mais en y superposant leur propre interface utilisateur. Il faudra voir s'ils arrivent à lui garder la même fraîcheur et à ne pas trop le dénaturer.
Enfin, le principal élément en faveur du Galaxy Nexus reste sa résolution d'écran fantastique qui lui permet d'offrir la meilleure expérience de navigation Web depuis un smartphone à date.
Note : 97/100
Les plus
? Taille de l'écran
? Rendu général de l'écran, luminosité et profondeur des noirs
? Résolution très élevée de l'écran
? Qualité de fabrication
? Navigateur Web exceptionnel
? Fluidité et réactivité du système
? Qualité du lecteur audio
? Enfin des codecs vidéo
Les moins
? Qualité moyenne des photos capturées
? Pas de bouton physique pour la photo
? Pas d'adaptateur MHL pour relier à une TV dans la boîte
Test réalisé par Sofian Nouira
Date de publication : 23/12/2011.