Il a clairement été difficile pour Samsung de se trouver dans la situation telle que le groupe l'a vécu en 2014 : alors que son Galaxy S3 et son Galaxy S4 se sont vendus par centaines de milliers ; alors que l'entreprise jouit d'une position incontestée de leader mondial, elle dévoile un Galaxy S5 très prudent. Car Samsung n'est pas une entreprise qui a l?habitude de casser ses propres codes. Il faut la pousser dans ses retranchements pour voir ce groupe patriarcal se remettre en question, repartir de zéro et écouter les clameurs du marché.
Une base qui ne change pas, mais qui évolue
Le Galaxy S6 est ainsi né. Et surtout le Galaxy S6 Edge, sa version incurvée. Il a été suivi par le S6 Edge+, le Note Edge, le S7 Edge, le Note 7 (il ne faut pas l'oublier) et maintenant le S8. Tout aussi incurvé. Tout aussi séduisant. Et bien sûr tout aussi ambitieux. Mais il y a un autre sentiment qui nse dégage de ce téléphone dès la prise en main : c'est une évidente maturité de la part de Samsung. Oui, l'entreprise a trouvé sa formule bien à elle dans la téléphonie mobile. Une formule composée de verre et de métal, de ligne incurvée et d'un corps symétrique, de diodes électroluminescentes et de bordures de plus en plus fines. Une formule qu'il sera très difficile de parfaire plus encore. En voici les éléments techniques :
- dimensions : 148.9 x 68.1 x 8 mm
- poids : 155 grammes
- Protection à l'avant et à l'arrière en verre renforcé Gorilla 5 de Corning
- certification IP68
- écran incurvé Super Amoled de 5,8 pouces d'une définition de 1440 x 2960 pixels (résolution de 570 pixels par pouce)
- rapport entre écran et taille du mobile : 83,6 %
- chipset Samsung Exynos 89 Octa 8895 composé de 4 coeurs Mongoose M2 cadencés jusqu?à 2,3 GHz, de 4 coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,7 GHz et d'un GPU ARM Mali-G71 MP20
- 4 Go de RAM LPDDR4
- 64 Go de stockage interne au format UFS 2.0 (extensibles par microSDXC)
- batterie 3000 mAh non amovible compatible Quick Charge 2.0
- Coque compatible recharge sans fil Qi et Airfuel, ainsi que le paiement mobile Samsung Pay
- capteur photo 12 mégapixels (pixel de 1,4 micron), objectif 26 mm ouvrant à f/1.7, flash LED simple, stabilisateur optique, autofocus à détection de phase (technologie Dual Pixel), compatible 4K en vidéo.
- webcam 8 mégapixels à l'avant, objectif ouvrant à f/1.7, compatible QHD en vidéo, flash par l?écran
- Lecteur d'empreinte digitale et cardiofréquencemètre à l'arrière
- Scanner rétinien et reconnaissance faciale
- compatible LTE catégorie 16, WiFi ac dual band, Bluetooth 5.0, NFC, USB 3.1 type-C, ANT+ et GPS Glonass
- Android 7.0 Nougat avec surcouche Samsung Experience 8.1
Premières remarques sur cette fiche technique : elle est bigrement haut de gamme. Étanchéité. Puissants chipsets. Complétude des équipements. Il n'y a pas grand-chose à dire sur cette fiche technique. Nous sommes toujours un peu déçus de constater que Samsung rechigne à se mettre au niveau des meilleurs concurrents sur la RAM : 4 Go, c'est beaucoup, mais si peu à la fois. De même pour le stockage : 64 Go. Nous trouvons la firme un peu pingre sur ces deux points. La batterie aussi aurait pu être améliorée, au lieu de rester identique à celle du S7. D'autant que le S8 est un peu plus grand que le S8. Notez cependant la belle montée en gamme de la webcam, qui passe de 5 à 8 mégapixels.
Infinity Display : l'atout séduction
Commençons ce tour d?horizon avec un petit tour du propriétaire. Et notamment avec l?écran, puisque c'est lui la star du S8. Comme nous avons vu précédemment, le Galaxy S8 est un smartphone d'une taille standard (peut-être un peu plus haut que d?habitude), mais doté d'un écran de phablette : 5,8 pouces. Si vous comparez les dimensions du S8 avec celles du S7, vous remarquez que le S8 est légèrement plus étroit, plus haut et très légèrement plus épais (0,3 mm). Le S7 Edge, qui dispose d'un écran de 5,5 pouces est lui, plus large et plus haut que le S8. Conséquence : le S8 bat tous les records du catalogue Samsung en terme de ratio écran / taille : plus de 83 %.
L'effet est encore plus saisissant grâce aux coins de l?écran qui ne sont plus en angles droits, mais suivent le contour de la dalle. L'incidence sur l'esthétique du téléphone est considérable. Les bordures latérales sont absentes, comme avec le S7 Edge. La bordure au-dessus de l?écran est réduire de moitié : elle est juste assez large pour la webcam. Et la bordure inférieure du mobile est tellement fine que l?éternel bouton « Home » a disparu. Avec une conséquence malheureuse : le lecteur d'empreinte est déporté à l'arrière du mobile. Et le téléphone est tellement haut qu'il faut parfois s'appeler « E.T. » pour arriver à y placer le doigt. C'est le premier (et l'un des très rares) point négatif que nous avons à émettre sur ce téléphone.
Coque étanche, verre minéral, aluminium taillé
Transition parfaite pour évoquer le design général du téléphone. La coque, étanche, est constituée d'un châssis métallique (comprenant aussi les tranches) pris en sandwich entre deux dalles incurvées (des deux côtés, soit quatre courbures) de verre minéral Gorilla 5 de Corning. Vous remarquez que ce n'est pas le métal, mais le verre minéral qui prendra des coups en cas de choc. En effet, la partie métallique est bien plus fine que pour le Galaxy S7, réduisant son pouvoir de protection en cas d'impact. C'est dommage, mais il est peut-être préférable d'opter pour une coque additionnelle, quitte à grossir le produit et cacher ses belles courbes. Notez que le Galaxy S8 est plus étroit que l'iPhone 7, mais un peu plus grand et un peu plus épais.
À l'arrière, vous remarquez que le bloc photo de provoque plus d'excroissances. L'ensemble est désormais pratiquement plat. De chaque côté du bloc se trouvent des éléments techniques : à gauche le flash et le cardiofréquencemètre, à droite le lecteur d'empreinte déjà évoquée précédemment. Sur les tranches, vous retrouvez à gauche le volume et le bouton Bixby (qu'il est possible d'assigner à une autre application), à droite la mise en marche, en haut le micro secondaire et le tiroir pour la SIM et la microSD, enfin en bas le micro principal, le haut-parleur, le jack 3,5 mm et le port USB type-C, une première dans la gamme Galaxy S (enfin !).
Comme tous les smartphones dont la coque est principalement constituée de verre, la prise en main du mobile est fuyante : le mobile glisse beaucoup (propriété accentuée par l'excellent verre Gorilla 5 qui offre un contrôle tactile précis et instantané). C'est notre deuxième petit point négatif, aggravé par la position plus que malencontreuse du lecteur d'empreinte qui oblige à quelques contorsions de la main. Acrobatie plus risquée avec le S8 à cause du verre. Une fois débloquée, la prise en main est très agréable. Nous ne saurions dire si elle l'est plus ou moins face au Galaxy S7. Les propriétés de l?écran sont meilleures encore que celles du S7 : meilleure luminosité maximale, meilleur équilibre des couleurs, taux de contraste infinis, angle de vision bien large, un excellent piqué. Samsung améliore ici nettement les réglages de sa dalle AMOLED.
Une nouvelle Experience signée Samsung
Une fois l?écran allumé, nous sommes face à une nouvelle version de la surcouche de Samsung. Basée sur Android 7.0 Nougat, elle ne s'appelle pas « Touchwiz », mais Samsung Experience, comme cela était évoqué lors des phases de beta-test. Son numéro de version est 8.1, pour signifier qu'elle prend la relève. Le S8 est évidemment le premier mobile de Samsung à profiter de cette surcouche, laquelle reprend à son compte les différentes améliorations de Nougat sans abandonner pour autant l'identité visuelle spécifique de Samsung, même si l'esthétique de cette dernière a été largement dépoussiérée.
Cela démarre dès la page d'accueil avec le widget météo, qui oublie la couleur pour adopter un style monochrome très moderne. La version préinstallée est verticale, mais la version horizontale est également disponible. En dessous, vous ne retrouvez que le moteur de recherche Google et cinq icônes, pratiquement les mêmes qu?habituellement. Sauf que Contact et Applis ont disparu. Le premier est devenu de plus en plus inutile (puisque les contacts sont aussi disponibles dans Téléphone) et le second n'a plus lieu d?être. En effet, pour accéder au volet des applications dans Nougat, il suffit de glisser le doigt du bas vers le haut (le mouvement inverse du volet des notifications et des réglages rapides). En gagnant deux places, Samsung y installe l'appareil photo et le Play Store. Le reste est rangé. Jamais une interface Samsung n'a été aussi claire dès le lancement.
La nouvelle esthétique de l'interface touche aussi les boutons virtuels de navigation d'Android, les icônes des applications système et des réglages rapides, le menu « paramètres » et même quelques applications système (Calendrier, Dossier sécurisé, le navigateur Internet ou encore la Calculatrice). Dans l'ensemble, Samsung se veut donc plus proche des prérogatives de Google et c'est tant mieux. Naturellement, la firme ne cède pas sur tout et conserve certains acquis de Touchwiz, comme Always On, le volet Edge, smartphone incurvé oblige (même si, en vrai, la présence de bordures incurvées est un prétexte pour intégrer un volet interactif supplémentaire), Samsung Knox (pour la protection des données), le Galaxy Apps (une boutique parallèle au Play Store), Game Launcher, ainsi que la brochette d'applications qui doublonnent avec celles de Google présentes au lancement : Samsung Notes, Internet, Mail ou Deezer.
Moins d'applications, plus de services (utiles)
En parlant justement des applications intégrées, il y a une bonne nouvelle : elles sont moins nombreuses. Moins d'applications Google. Moins d'applications Samsung. Et moins d'applications tierces. Parmi celles-ci, sont toujours présents la suite Office de Microsoft, Deezer et Facebook. C'est bien mieux qu'auparavant. Côté Samsung, nous avons croisé quelques applications qui auraient pu être facultatives : Samsung Connect (pour la domotique), Samsung Gear (pour contrôler les accessoires éponymes), Samsung Members. Heureusement, la grande majorité peut être désinstallée (et pas seulement désactivée). Là encore, c'est une excellente nouvelle.
Autre bonne nouvelle pour finir avec l'interface : Bixby. Le nouvel assistant virtuel de Samsung, résultat du rachat de la start-up des créateurs de Siri, se trouve « physiquement » à la place d?Upday, le fil d'information personnalisé de Touchwiz. Il suffit de glisser de gauche à droite depuis l'accueil de Samsung Experience pour y accéder ou plus simplement d'appuyer de façon prolongée sur le bouton mécanique dédié. Bixby est un melting-pot de plusieurs outils déjà disponibles chez les concurrents ou sur Android.
C'est d'abord un fil d'informations personnalisé comme Google Now, avec la météo, les liens récemment ouverts, l'actualité, l'objectif sportif avec Samsung Health, etc. L'ensemble se présente avec un système de cartes. Des liens ont été établis avec quelques services tiers, comme Uber, CNN, Foursquare, LinkedIn (mais pas Facebook), Twitter, Spotify (mais pas Deezer) pour apporter de la pertinence à l'ensemble. C'est aussi un traducteur intelligent, comme Google Translate, associé à un outil de recherche visuelle, comme Google Lens. Chez Samsung, cela s'appelle Google Vision. Et cela devrait être un assistant vocal. Cependant, nous n'avons pas été en mesure d'activer ce service. Une fois encore, les francophones devront attendre...
Un système gourmand, mais pas si énergivore
Autant être clair : Touchwiz, ou Samsung Experience, est une belle surprise. Nous attendions de la part de la firme un dépoussiérage. Nous avons eu le droit à un grand nettoyage de printemps, avec toute la fraicheur et la légèreté. Une légèreté d'apparence, soulignons-le. Car Samsung Experience n'est pas une ROM pour les smartphones dotés de 16 Go de stockage interne ou 2 Go de mémoire vive. Car, dans ces conditions, toutes les ressources systèmes seraient utilisées par l?OS. En effet, le système s'octroie 2 Go de RAM (sans compter les 636 Mo « réservés » à nous ne savons quoi) et 14 Go de stockage. Soit deux fois plus que Touchwiz dans le Galaxy S7. Heureusement, Samsung a opté pour 4 Go de RAM et 64 Go de stockage. Ce qui se révèle suffisant pour faire tourner Android Nougat et la surcouche de façon très satisfaisante. Et les optimisations réalisées en arrière-plan permettent au Galaxy S8 d'atteindre une autonomie bien supérieure à celle du Galaxy S7 (plus de 8 heures d'utilisation continue).
Passons aux performances brutes du Galaxy S8, équipé pour rappel d'un écran QHD+, d'un Exynos 8895 octo-core (avec coeurs customisés pour quatre d'entre eux) et de 4 Go de LPDDR4. Ce sont là les trois éléments importants à tenir compte, même si d'autres jouent évidemment un rôle (comme la nature du stockage interne). Notez que, à l?heure où nous écrivons ces lignes, nous n'avons pas encore eu l'occasion de tester de smartphone avec un Snapdragon 835. Nous nous contentons donc du OnePlus 3T sous Snapdragon 821. Nous avons également intégré à nos comparatifs le Galaxy S7 sous Exynos 8890, l'iPhone 7 sous Apple A10 Fusion et le Honor 8 Pro, le plus performant des modèles Huawei sous Kirin 960.
Il talonne l'A10 Fusion d'Apple !
Voici donc les chiffres obtenus lors de nos tests. Rappelons que nous effectuons chaque test à plusieurs reprises. À chaque fois, nous fermons l'application, vidons le cache et recommençons. Nous le faisons sur cinq benchmarks différents : AnTuTu, Basemark OS II, Basemark X (qualité standard et qualité haute), 3D Mark (Ice Storm Unlimited, Slingshot ES et Slingshot ES Extreme) et Geekbench. Nous ne modifions aucun paramètre d'origine (sauf si nous le signalons), mais nous faisons dans la mesure du possible les mises à jour système. Les chiffres que nous communiquons sont les meilleurs obtenus. Le Galaxy S8 obtient 173 689 points sur AnTuTu, 3188 points sur Basemark OS II, 1993 et 6421points sur Geekbench (single core et multi-core respectivement), 31 327 points sur Ice Storm Unlimited, et enfin 3176 et 6421 points sur Slingshot ES (version classique et version Extreme, respectivement).
Dans l'ensemble, les résultats obtenus par le Galaxy S8 sont assez proches de ceux de l'iPhone 7. Sur Slingshot, le Galaxy S8 fait mieux. Dans tous les autres tests, il est derrière son concurrent. Le modèle de smartphones qui se rapproche le plus du Galaxy S8 et de l'iPhone 7 est le OnePlus 3T avec le Snapdragon 821. Sur AnTuTu et Basemark OS II, le flagship killer est nettement derrière. Sur les tests graphiques, en revanche, il est à la même hauteur (certainement grâce à ses 6 Go de mémoire et son écran Full HD). Les autres sont derrière, mais parviennent à ne pas se faire distancer.
Notre conclusion : l?Exynos 8895 est un excellent chipset, notamment les coeurs Mangoose qui semblent être en mesure de concurrencer les Kryo de Qualcomm, malgré le fait qu'ils doivent gérer un écran QHD+ avec l'aide de 4 Go de RAM seulement. Mais le GPU reste un frein à son véritable potentiel. La preuve : Samsung doit placer 12 coeurs Mali-G71 pour obtenir des scores globalement similaires au PowerVR de l?A10 Fusion ou à l?Adreno 530 du SD821 (et nous ne parlons pas de l?Adreno 540 présent dans le SD835).
Un format d'écran rarement adapté
Ces excellents résultats, nous les retrouvons évidemment quand nous entamons une partie de jeu vidéo. Étonnamment, Dead Trigger 2, notre jeu étalon, ne perçoit pas le Galaxy S8 comme un smartphone haut de gamme. Il positionne ses graphismes sur la qualité la plus faible. Il se laisse toutefois dompter une fois le passage aux meilleurs graphismes forcé. L'expérience est bonne. Et l?écran du téléphone révèle une partie de son potentiel, grâce à ses contrastes forts et sa finesse. En revanche, le côté panoramique ne sert à rien ici puisque l'application (comme bien d'autres d'ailleurs) ne prend pas en charge le format spécifique du Galaxy S8. Dommage.
Une remarque que nous faisons également pour la partie vidéo : si le contenu vidéo ne tire pas parti du format d?écran, vous verrez de belles bandes noires sur les côtés. Préférez donc les films sortis dans les salles obscures (et non directement en DVD) qui n'ont pas été retouchés pour s'adapter aux télévisions. Vous aurez alors la chance de profiter d'une très belle expérience cinématographique. D'autant que le lecteur vidéo intégré à la surcouche continue de surclasser la concurrence la plus directe en terme de prise en charge des formats. Deux remarques cependant. D'abord, l'image est généralement rognée par la courbure des bordures, comme avec le S7 Edge, le S6 Edge+ et le S6 Edge. Ensuite, nous vous conseillons vivement d'utiliser l'excellent casque AKG fourni dans la boîte, car le haut-parleur mono n'est pas grandiose (déjà, il est mono) et il est souvent obstrué par un doigt.
De très belles photos (surtout si on zoome pas !)
Passons enfin à la photo. Un de nos lecteurs nous a demandé d'accentuer les tests sur la photo, notamment en incluant une partie en basse luminosité (ou même de nuit), car nous prenons tous des photos en soirée. Et c'est vrai ! Nous avons donc essayé de l'introduire avec le Galaxy S8. Vous verrez ci-dessous deux clichés. Le premier a été pris en fin de matinée et le second en début de soirée. Rappelons que le Galaxy S8 est équipé d'un capteur Dual Pixel 12 mégapixels avec objectif ouvrant à f/1.7, stabilisateur optique et autofocus à détection de phase intégrée au capteur. L'ensemble est géré par une application Samsung maison, bourrée de réglages, de filtres et de possibilités. Comme toujours, Samsung soigne la photographie parce que c'est un point différenciant. Et la firme a raison.
Le résultat est très similaire à ce que nous avons pu obtenir l'année dernière. Que ce soit en plein jour, avec de belles couleurs dans le ciel et aucun endroit sombre, malgré l'afflux massif de luminosité lors de cette belle matinée à Paris. Du piqué, du contraste, de la couleur, de l?équilibre : tout est là, comme en 2016. Et comme en 2016, nous constatons une pixelisation très rapide lors d'un simple grossissement. C'est la limite d'un capteur 12 mégapixels : il ne vaut mieux pas zoomer.
Photo prise en début de journée avec le Samsung Galaxy S8
Quand la lumière se fait plus diffuse, le capteur s'adapte. Nous avons réalisé une série sous la pluie : les nuages sont bien dessinés et la scène reste fidèle à la réalité, même si le résultat est plus sombre. En fin de journée, les lumières de la ville s'allument et le Galaxy S8 accentue les réglages de luminosité, faisant presque croire qu'il fait encore bien jour. Les nuages perdent en détail, avec une zone totalement surexposée. En revanche, les rues en contrebas sont nettes et détaillées. Le niveau de zoom est pratiquement le même, ce qui est une performance en soi.
Photo prise en début de soirée avec le Samsung Galaxy S8
Une ambition claire, mais pas toujours en phase avec le produit
En conclusion, le Galaxy S8 est un excellent smartphone, comme ont pu l?être ses deux prédécesseurs dans leur contexte respectif. Mais alors que le Galaxy S7 était très prudent dans sa différenciation avec le Galaxy S6, la mouture de 2017 prend un double risque : celui d'agrandir l?écran jusqu'aux limites du raisonnable (pour sa catégorie) et celui d'abandonner les écrans plats dans le haut de gamme pour se concentrer sur les écrans incurvés. Et sur ces deux décisions, nous sommes plutôt d'accord, même si cela implique de changer la place du lecteur d'empreinte. C'est la grosse erreur ergonomique : le capteur est pratiquement inaccessible là où il est aujourd?hui, alors qu'il aurait définitivement plus ambitieux d'utiliser un lecteur à ultrason, comme le Sense ID de Qualcomm.
Le bilan général est extrêmement positif, car aucun téléphone sous Android ne combine en un seul appareil toutes les qualités du Galaxy S8 : photo, performance, design, écran, interface (et quelle belle interface), autonomie. Cependant, nous aurions aimé que le constructeur soit un peu plus généreux sur le stockage et la RAM. D'abord parce que cela aurait donné un peu plus de souplesse à Samsung Expérience. Ensuite parce que la concurrence chinoise est plus généreuse. Et enfin parce qu'au prix où est le mobile, nous trouvons cette attitude un peu pingre. Ce qui est dommage, car nous adorons le casque AKG et les adaptateurs fournis de série avec le mobile...