Le Samsung Galaxy Y n'est pas un smartphone aussi connu que d'autres membres de la gamme Android du constructeur coréen. Il se fait aisément voler la vedette par des appareils comme les deux Galaxy S, ou même le Galaxy Ace. Il faut dire que le smartphone que nous testons ici n'est pas de ceux qui sont destinés à briller de mille feux sur les panneaux publicitaires. Sa fiche technique aux caractéristiques très mesurées ne fait pas vraiment rêver, mais le Galaxy Y n'en a que faire. Il a une arme cachée : un prix d'environ 130 euros hors pack dont peu de smartphones Android peuvent se vanter.
Pour ce tarif, Samsung propose donc un appareil aux dimensions compactes (104 x 58 x 11,5 mm), doté d'un écran de 3 pouces de résolution QVGA (240 x 320 pixels). Les entrailles de la bête battent au rythme d'un processeur ARMv6 cadencé à 830 MHz et de 290 Mo de mémoire vive (RAM). Ils permettent de faire tourner Android 2.3 Gingerbread sur lequel Samsung a rajouté son habituelle interface utilisateur TouchWiz. Côté multimédia, le capteur photo de 2 mégapixels permet de filmer dans une résolution de 320 x 240 pixels, à 15 images par seconde. Les 160 Mo de mémoire interne peuvent heureusement être étendus grâce à un lecteur de carte mémoire microSD allant jusqu'à 32 Go.
S'il lésine sur certaines caractéristiques, le Galaxy Y propose en revanche la totale pour ce qui est des connectivités, avec la 3G+ (HSDPA 7,2 Mbps), le Wi-Fi b/g/n, le Bluetooth 3.0 et le GPS (A-GPS).
Le contenu du pack dans lequel est fourni le smartphone est très classique et ne propose aucune fioriture, ce qui n'est guère surprenant vu le prix auquel est commercialisé l'appareil. Notez que Samsung a quand même eu la délicatesse d'inclure une carte mémoire de 1 Go.
Un design tout en rondeur
Le Galaxy Y arbore un air de famille vraiment marqué avec les autres smartphones Android de la gamme Galaxy. À y regarder de plus près, il ressemble même à une version miniature du Galaxy Ace. On retrouve en effet la même face avant noire, et presque totalement lisse, où seule la touche mécanique centrale, située sous l'écran, affleure. Les flancs en imitation chrome rappellent également l'Ace. Alors que nous nous plaignions dans le test de ce dernier de la trop grande ressemblance avec l'iPhone d'Apple, la version miniaturisée qu'est le Galaxy Y passe nettement mieux.
Ses bords arrondis et sa coque colorée en font un objet agréable. Son design et sa qualité de fabrication sont de plus très corrects. Évidemment, le constructeur n'a utilisé aucun matériau noble pour usiner la coque de ce smartphone, se contentant de plastiques. Mais ces derniers sont de bonne qualité et correctement assemblés. Les finitions sont tout aussi irréprochables.
Ajoutez à cela un dos dont la face arrière dispose d'un motif grillagé, et vous obtiendrez au final un Galaxy Y à la conception aussi soignée que ses grands frères beaucoup plus onéreux chez le même constructeur. Sa prise en main est également très bonne. Avec son tout petit format, il convient à tous les types d'utilisateurs, même si nous verrons plus loin que ceux qui ont de grands doigts vont souffrir pour saisir du texte sur le petit écran.
Une interface correcte, mais qui a ses limites
Une fois le smartphone allumé, c'est l'interface TouchWiz de Samsung qui accueille l'utilisateur. Elle vient se superposer à Android 2.3 Gingerbread, de sorte que l'interface de ce dernier ne soit jamais vraiment apparente. Néanmoins, TouchWiz ne change pas vraiment la philosophie d'Android, se contentant d'apporter quelques petites touches à l'ergonomie et à l'apparence de l'ensemble. Avec les caractéristiques techniques assez limitées du Galaxy Y, nous redoutions que l'interface de Samsung n'alourdisse trop l'ensemble du système, amenant des ralentissements. Heureusement, ce n'est pas du tout le cas. Le Galaxy Y n'est certes pas une fusée, mais il propose une navigation suffisamment fluide et réactive au sein de ses menus pour ne rien trouver à redire. Le constructeur a parfaitement calibré la dotation matérielle du smartphone avec le processeur ARMv6 cadencé à 830 MHz et les 290 Mo de mémoire vive (RAM). Il ne faut évidemment pas trop en demander à ce duo. Mais il permet de gérer en parallèle et sans à-coups toutes les tâches du quotidien comme le fait d'appeler, de gérer ses réseaux sociaux, d'écouter de la musique, d'envoyer des emails et des SMS, etc. Vous pouvez en revanche faire une croix sur les applications gourmandes, comme les derniers jeux en 3D par exemple.
Nous avons constaté avec plaisir que Samsung n'a pas mis une version au rabais de son interface TouchWiz dans ce smartphone, mais bien la même version que l'on retrouve dans le Galaxy Ace.
Notez qu'à moins de posséder des doigts très fins, saisir du texte sur l'écran du Galaxy Y peut s'avérer compliqué. Cela va mieux en mettant le smartphone en mode paysage, mais ce n'est pas non plus la panacée. Ce n'est pas la réactivité de l'écran sur laquelle nous revenons par ailleurs qui est cause, mais bien la petite taille de cet afficheur.
Un écran qui symbolise les limites du smartphone
Bon point pour un smartphone à ce tarif : l'écran tactile est capacitif. Certains constructeurs pourraient être tentés de mettre un écran résistif pour un mobile aussi peu cher. Samsung n'a pas cédé à ce type de tentation qui aurait plombé l'expérience utilisateur, les écrans résistifs étant nettement moins réactifs et agréables à utiliser que les écrans capacitifs. Mais pour le reste, cet écran n'est pas vraiment enthousiasmant. Il dispose d'angles de vue vraiment réduits, d'une luminosité perfectible et de contrastes peu engageants. Il affiche une résolution QVGA qui manque forcément de finesse avec 240 x 320 pixels. L'ensemble est néanmoins regardable et utilisable.
La principale fonction qui pâtit de cette résolution faible est la navigation Web. Le Galaxy Y fait partie des smartphones qui ne disposent pas de caractéristiques techniques assez élevées pour pouvoir prétendre au lecteur Flash dans le navigateur Web. Mais pour le reste, c'est le même navigateur que l'on retrouve dans les autres smartphones Android. Il dispose toujours de ses fonctions évoluées comme le reformatage du texte à la volée pour tenir dans l'écran, les multiples fenêtres, etc. Mais il se retrouve singulièrement handicapé par la petite taille de l'écran et surtout par sa résolution. Ces deux facteurs combinés obligent à d'incessants zooms dans les pages pour pouvoir afficher les textes de manière lisible.
Un bon lecteur audio, à oublier pour la capture de photo / vidéo
Évidemment, avec une fiche technique qui affiche un capteur photo de 2 mégapixels en 2012, on comprend d'emblée que photographie et Galaxy Y ne feront pas bon ménage. Ce smartphone permet de capturer des clichés d'une résolution maximale de 1600 x 1200 pixels. Ce qui n'est pas si mal pour ceux qui ne veulent pas imprimer leurs photos, mais uniquement les regarder sur l'écran de leur téléphone ou de leur ordinateur. Hélas, quand un constructeur descend aussi bas dans la résolution qu'il propose, il ne fait logiquement pas d'effort sur la qualité de l'optique dans un souci de compression des coûts de production. C'est le cas pour ce Galaxy Y qui dispose d'une optique d'une qualité affreuse. Les clichés capturés manquent cruellement de détails, les couleurs ne sont pas fidèles et les contrastes sont horriblement gérés. Quant à la vidéo, nous lui épargnerons une humiliation publique. Disons simplement que ses enregistrements en 320 x 240 pixels à 15 images ne serviront que pour des MMS? à la limite.
Pour la lecture des contenus multimédias, les performances de l'écran mettent d'emblée un bémol sur la consultation de vidéos. Le lecteur vidéo est pourtant bien de la partie, avec des caractéristiques quasi-identiques à celle des autres membres de la famille Galaxy. À l'exception notable de l'absence de support des formats vidéos populaires que sont le DivX / Xvid. Certaines applications gratuites de l'Android Market comme MX Video Player, permettent toutefois de lire les films et les séries dans ces formats non gérés nativement par le téléphone, à condition que ces contenus soient en définition standard. Pour les photos, la galerie est la même que sur la plupart des autres smartphones Android et ne présente aucun problème particulier. Enfin, le lecteur musical représente de loin la fonction multimédia la plus réussie de tout le smartphone. C'est celle qui a le moins à rougir de la comparaison avec des appareils plus huppés. À défaut de transcendant, le rendu audio reste très propre. Le Galaxy Y dispose en outre d'égaliseurs pour affiner l'écoute d'une chanson ou encore de l'affichage des pochettes d'albums lorsqu'elles sont disponibles. Pour vraiment profiter de son rendu audio, il faudra néanmoins songer à se procurer un autre casque que celui que Samsung fournit. Comme très souvent avec les téléphones portables, ce casque qui fait aussi office de kit mains-libres n'est pas à la hauteur.
Un bon rapport qualité / prix mais une concurrence impitoyable
Comme évoqué tout au long de ce test, le Samsung Galaxy Y ne s'adresse pas aux férus de technologie qui peuvent se permettre de payer des mille et des cents pour s'offrir le dernier joujou à la mode. Non, ce smartphone concerne ceux qui ne peuvent pas, ou n'ont simplement pas envie, d'investir des sommes démesurées dans leur téléphone portable, mais qui veulent tout de même s'adonner aux joies d'Android.
De ce point de vue, le Galaxy Y réussit son pari avec un prix de vente très bas d'environ 130 euros chez le webmarchand le moins cher de notre comparateur de prix ? et 144,76 euros sur le site de Free Mobile. Et c'est là que les ennuis commencent pour le smartphone de Samsung. S'il est intrinsèquement correct pour le prix demandé, il se fait littéralement balayer chez ce même Free Mobile par le ZTE Blade S. Ce dernier est proposé au même prix que le Galaxy Y. Il lui est pourtant très nettement supérieur techniquement et sur le plan des performances.
Note : 62/100
Les plus :
? Le design assez agréable
? La qualité de fabrication honnête
? Complet du point de vue des connectivités
? Le lecteur musical est bon
Les moins :
? L'absence de compatibilité avec les formats vidéo populaires (avi, mkv, etc.)
? La résolution de l'écran aurait gagné à être un peu plus élevée
? La capture de photos / vidéos
? La navigation Web est assez limitée du fait de l'absence de Flash et de la résolution de l'écran
? Certains concurrents font vraiment mieux pour le même prix
Test réalisé par Sofian Nouira
Date de publication : 27/01/2012.