Test : Sony Ericsson Xperia X10

Le Xperia X10 est le premier smartphone Android signé Sony Ericsson. Il est animé par le processeur Qualcomm Snapdragon QSD8250 cadencé à 1GHz et est équipé d'un écran capacitif de 4 pouces affichant une résolution de 854 x 480 pixels (WVGA). Un téléphone plein de promesses.

La Rédac LesMobiles - publié le 30/04/2010 à 00h00 Note LesMobiles.com 4/5

Le X10 convoite la première marche du podium des smartphones, ni plus ni moins. Son écran 4 pouces est immense. C'est la promesse d'une navigation Internet confortable. Le X10 prend des photos 8 megapixels avec flash et autofocus. Ce smartphone Android est compatible avec 50.000 applications (Android Market). Que demander de plus ?



Le X10 marque le retour de Sony Ericsson sur le marché des smartphones de rêve. Depuis quelques années, le fabricant nippo-suédois multipliait les erreurs sur ce segment. Ses smartphones avaient le même point faible : un OS dépassé avec soit Symbian soit Windows. Le X10 n'a pas ce handicap. Il embarque Android, une valeur sûre. Et si le Xperia X10 était le bon compromis face à l'iPhone ?

Contenu du Pack

Sorti de sa boite, le X10 paraît immense. En réalité, il est à peine plus grand qu'un iPhone. Il mesure quatre millimètres de plus en longueur, et un millimètre de plus en épaisseur.

? Un chargeur
? Un câble de synchronisation au format Micro USB
? Un micro-casque stéréo
? Une carte mémoire de 8Go
? Une batterie



Le pack est sans fantaisie mais très complet, comprenant le mobile et ses accessoires habituels.


Aspect et Design

Le X10 arbore un dessin assez massif, tout en arrêtes. Sa forme rectangulaire fait penser à une brique. Lorsqu'on la retourne, un dos courbé se dévoile, l'antithèse de la face avant. L'ensemble n'a pas beaucoup de charme. Mais le X10 a tout de même une once de classe. Malheureusement, les matériaux du X10 ne sont pas dignes d'un mobile haut de gamme. Les plastiques de la coque sont très communs. Les boutons sont trop clinquants. Ils imitent le métal chromé sans faire illusion. Au toucher, ces boutons paraissent trop légers. L'impression dégagée par ce X10 noir est peu flatteuse. Mais le X10 existe aussi en blanc. Dans cette couleur, ses plastiques ont un aspect plus agréable.



Les touches du X10 sont sans surprise. Sur la face avant, on trouve trois boutons : retour, accueil, et options.



Sur la tranche droite, un bouton de volume et un déclencheur photo.



En revanche, il n'y a aucune touche sur la tranche latérale gauche.



Au dessus du mobile, une touche permet de verrouiller le mobile, ou le déverrouiller. Pour débloquer l'écran, une deuxième étape est requise. Il faut faire glisser une petite flèche vers le haut. Mieux vaut faire ce geste doucement : l'écran tactile du X10 manque de sensibilité. Enfin, on retrouve également la prise Jack 3,5 mm ainsi que le connecteur microUSB.



Quant à la tranche inférieure du mobile, on y retrouve l'emplacement pour y mettre une dragonne en cas de besoin.

Son écran mesure 4 pouces, contre 3,2 pouces pour le HTC Legend, 3,5 pouces pour l'iPhone, 3,7 pouces pour le Motorola Milestone, et 4,3 pouces pour le Mastodonte de HTC, le HD2. L'écran du Sony Ericsson est donc vraiment grand. Sa définition est excellente : 854x480 pixels. C'est un écran agréable, même si ses couleurs paraissent un peu froides, et sa luminosité un peu juste. Le poids du X10 demeure raisonnable : 135 gramme. Beaucoup d'utilisateurs sont habitués à porter une charge équivalente dans leur poche.

Le X10 n'a pas de clavier mécanique. On saisit les textes sur un clavier virtuel. Le clavier d'Android est d'ordinaire plutôt agréable. Sur le X10, il se montre récalcitrant. On tape souvent la lettre d'à côté. Ce défaut incombe à l'écran tactile du X10, assez imprécis. Ce défaut tolérable dans presque toutes les applications. Mais dans l'exercice de précision qui consiste à taper rapidement sur des touches de 4 millimètres de largeur, il est difficilement pardonnable.

Le X10 est bardé d'antennes : 3G+, WiFi, GPS et Bluetooth. Sa mémoire interne est faible (1Go). Mais heureusement, il est fourni avec une carte mémoire de 8Go. On pourra y stocker 1500 chansons plus quelques centaines de photos. Pour beaucoup d'utilisateurs, c'est suffisant.


OS & Ergonomie

Les menus du X10 sont assez clairs. Ce n'est pas une surprise, puisque le X10 est un mobile Android. Sony Ericsson a rajouté une petite touche esthétique à l'OS de Google. Un thème bleuté envahit le bureau. On retrouve cette teinte bleue dans beaucoup d'applications. Le résultat est réussi. Dommage que les icônes restent inchangées. Elles manquent de charme et de clarté. Les icones de l'iPhone ou du Palm Pré sont plus claires et plus agréables.



Comme toujours sur Android, les applications sont regroupées dans un menu. Ce menu apparaît d'un simple glissement du doigt. Les applications y sont classées par ordre alphabétique. Pourvu qu'on installe quelques nouvelles applications, la liste devient interminable. Ici encore, un iPhone fait plus limpide. Le X10 est rapide. Tous ses menus s'ouvrent et se ferment en un éclair. Le processeur Snapdragon à 1Ghz y est pour quelque chose.

Le grand intérêt d'Android, c'est son bureau. Un espace libre, personnalisable en profondeur. On peut effacer tous les raccourcis puis les remplacer par ceux qu'on préfère. Mieux : on peut déposer des « widgets », de petits programmes comme l'Agenda, la fenêtre de recherche, Facebook, etc. Anrdoid n'en propose qu'une vingtaine. Mais on peut en télécharger des centaines sur Internet, via Android Market. Une boutique en ligne assez agréable à utiliser. Nous avons par exemple récupéré un Widget Gizmodo, qui diffuse les titres des derniers articles du site américain.



Android n'est certainement pas le système d'exploitation le plus simple du marché. En revanche, c'est le plus personnalisable. Les curieux n'épuiseront jamais les possibilités d'exploration offertes par les widgets et les applications. Les technophiles pourront personnaliser Android exactement à leur goût. Quant aux clients classiques, ils risquent de passer à côté de ces possibilités de personnalisation, faute d'en comprendre l'intérêt, ou faut d'en saisir le fonctionnement.

Le X10 est commercialisé avec une vieille version d'Android : la 1.6. Sony Ericsson pourrait proposer la mise à jour vers Android 2.1 dans quelques mois. Pour l'heure, la décision n'a pas encore été arrêtée. Cette mise à jour apporterait plusieurs améliorations importantes au X10, telles que la gestion du multipoint, et la possibilité de fusionner les contacts SIM avec les contacts Facebook.



Le smartphone embarque également une surcouche propre à Sony Ericsson qui est résolument centrée autour des contacts et des réseaux sociaux à l'instar de l'interface MotoBlur du Motorola Dext. Il s'agit de l'application Timescape sur laquelle nous reviendrons un peu plus loin dans ce test.


Fonctions Multimédia (Appareil Photo / Vidéo)

L'appareil photo du X10 cristallise beaucoup d'espoirs. La photo est le gros point faible des smartphones. Aucun n'est capable de tirer d'excellents clichés. Le X10 est muni d'un capteur photo 8 megapixels là où ses concurrents plafonnent à 5 megapixels (hors vieux smartphones Nokia). Et comme Sony Ericsson fabrique d'excellents mobiles photo, l'espoir est réel que le X10 apporte une véritable amélioration. Hélas, les clichés du Sony Ericsson sont décevants. Leur qualité est bonne, certes, mais nullement excellente. Plusieurs smartphones 5 megapixels font aussi bien - le Motorola Milestone et le Nokia X97 mini notamment.




Photos prises depuis le Sony Ericsson Xperia X10[cliquez pour agrandir]



La définition des images du Xperia X10 n'est pas vraiment supérieure à celle de ses concurrents : l'oeil ne perçoit aucun détail supplémentaire. Les couleurs de des images du X10 sont parfois exagérément vives. Sous un éclairage faible, la lumière d'une ampoule 60 watts par exemple, les photos sont correctes, sans plus. Quant au flash du X10, il porte à peine à deux mètres. Des résultats qui n'ont rien d'exceptionnel. Les photos du X10 sont bonnes. Mais avec un appareil photo compact de qualité, on tire de meilleurs clichés.



Le X10 est un caméscope passable. Il filme pourtant en 800x480, une excellente résolution. Mais les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes. Les séquences du X10 saccadent beaucoup lorsqu'on bouge le mobile. Les objets blancs sont parfois légèrement brûlés. Les couleurs manquent de naturel. En somme, les séquences du X10 sont seulement correctes. Un iPhone filme des vidéos un peu plus belles.


Autres Fonctions (Internet, Lecteur MP3, WiFi, Bluetooth…)

Le lecteur MP3 du X10 diffuse un son correct. Les basses sont trop présentes, les instruments manquent de dynamique. Mais ces défauts sont légers : seuls les mélomanes seront gênés. Le X10 est doté d'une prise casque standard (Jack 3,5 mm), qui permet de raccorder n'importe quel type d'écouteurs. Les menus du lecteur sont assez clairs. On peut déposer un widget sur le bureau pour contrôler la musique en direct. Pratique.



Avec son écran 4 pouces, le X10 devrait être un magnifique lecteur vidéo. Hélas, il ne lit ni les divX, ni les xVid. Aucune application gratuite n'existe sous Android pour lire ces fichiers vidéo. Les rares logiciels qui en sont capables coûtent 10 $ minimum. Le X10 lit heureusement les fichiers vidéo MPEG4. Ce qui permet de regarder des podcasts. Le lecteur vidéo du X10 est assez agréable à utiliser.



Le nouveau Xperia est fourni avec deux logiciels de navigation satellite : Google Maps pour le guidage piéton, et Wisepilot pour la navigation auto. Wiespilot est un logiciel offboard : pour fonctionner, il doit être connecté à Internet.



Le navigateur web du X10 a beaucoup d'atouts. Les pages web sont très lisibles. Les commandes réagissent au doigt et à l'oeil. Le défilement des pages est fluide, même si le toucher de l'écran n'est pas parfaitement naturel. Les pages se chargent rapidement. En revanche, le zoom est désagréable. Or il est indispensable.





Lorsqu'on regarde une vue globale de la page, les caractères sont illisibles. Il faut zoomer sur les paragraphes de texte pour les lire. Sur beaucoup de smartphones, il suffit de double cliquer pour zoomer. D'autres mobiles permettent aussi de pincer l'écran avec deux doigts. Rien de tout cela ici. La seule façon de zoomer consiste à presser sur une icone zoom in. C'est assez désagréable. Il faut quatre ou cinq clics pour zoomer entièrement un paragraphe.



Le logiciel d'emails est plutôt convaincant, surtout si vous disposez d'un compte Google. Le paramétrage prend quelques secondes. Si vous n'êtes pas chez Gmail, la configuration est plus compliquée. L'assistant n'automatise rien : il faut préciser le « SMTP » et le « POP » manuellement. Certains utilisateurs seront complètement perdus. Une fois réglé, on respire. Le défilement des courriers est rapide. Les mails en HTML sont lus parfaitement : les images et les polices colorées s'affichent bien. En revanche, il est impossible de supprimer plusieurs emails à la fois. Désagréable. Problème solutionné par la version 2.1 d'Android. Croisons les doigts pour que Sony Ericsson autorise la mise à jour du X10.

Le nouvel Xperia permet de poster des photos sur Facebook, et des vidéos sur YouTube. Il est fourni avec une application Facebook agréable. On accéde aux actus, au mur de ses amis, à leurs photos, à son propre profil et aux notifications. Le client Twitter est lui aussi agréable à utiliser.



Reste la surprise du chef : Timescape. Une merveilleuse cascade d'informations, puisant ses messages à quatre sources : Facebook, Twitter, les SMS, les emails. Timescape fusionne ces posts dans une immense pile de soixante messages. On parcourt cette pile naturellement, en faisant glisser les posts vers le bas. Les messages les plus anciens sont tout en bas. Chaque message est suffisamment détaillé pour donner envie de cliquer. Ou pas. Sont indiqués : l'émetteur et sa photo, le début du message, l'heure de publication. Ce navigateur social est tout à fait bluffant. Timescape est un véritable must pour les gros consommateurs de réseaux sociaux. Aucun autre smarphone ne permet de garder un oeil sur son réseau d'amis avec une telle fluidité. Bravo.

A noter également l'application Mediascape qui regroupe tout le contenu qu'il soit local (photos, musiques, vidéos) ou online (YouTube, Picasa, Flickr, PlayNow). Vous retrouverez ainsi rapidement tous les contenus de votre artiste préféré qu'ils soient sur YouTube ou PlayNow par exemple. La recherche se fera automatiquement sur toutes les sources locales et sur le Web.

Enfin, Sony Ericsson s'est associé à John Paul, leader de la conciergerie privée, pour offrir un an de service via une application embarquée baptisée Serve.Me. Vous cherchez un restaurant à votre goût ? Serve.Me vous propose une sélection d'établissements en 3 clics et un concierge vous réserve la meilleure table. Au-delà d'un an, il sera ensuite possible de prolonger cet abonnement lié à cette application, directement auprès de John Paul au prix de 1 euro par jour.


Conclusion

La batterie du X10 tient 24h en utilisation intensive. Si on la ménage, elle tient un jour et demi. Le X10 est vendu 550?. Un prix normal à ce niveau d'équipement.

Si vous aimez suivre vos amis sur Internet, le X10 est le mobile qu'il vous faut. Il offre une magnifique vue d'ensemble sur Facebook, Twitter, vos mails et vos SMS. Le X10 est un bon mobile Android, rapide, avantagé par un écran immense. Moyennant un petit investissement supplémentaire, on peut lire des divX en cinémascope. Le X10 prend de bonnes photos, son lecteur MP3 est confortable. Le X10 est un mobile bourré de qualités.



Encore faut-il pouvoir tolérer ses défauts. Il va falloir s'habituer à son clavier virtuel désagréable, à ses plastiques peu flatteurs, à son navigateur web doté d'un système de zoom paléolithique. Sony Ericsson est sur la bonne voie. On espère que la prochaine génération de Xperia retrouvera les fondamentaux de la marque : l'excellence photo, et la qualité de fabrication exemplaire. Si ce défi est relevé, Sony Ericsson redorera son blason défraîchi. Et les ventes repartiront.



Note : 88/100

Les plus :
? Réseaux sociaux fusionnés
? Photos très correctes
? Lecteur MP3 agréable

Les moins
? Toujours pas de Divx
? Qualité des plastiques

Test réalisé par Stéphane Deschamps
Date de publication : 30/04/2010.

Suivez toute l’actualité LesMobiles.com sur Google Actualités

LesMobiles.com rédige ses contenus en toute indépendance. Certains produits et services peuvent être référencés avec des liens d’affiliation qui contribuent à notre modèle économique.

Ailleurs sur le web

Nos guides et comparatifs