Quand nous avons entendu parler la première fois de Pocophone, l'initiative low cost de Xiaomi, nous avons eu deux réactions. D'abord, nous avons été étonnés par le message de Xiaomi. N'est-ce pas étonnant qu'une marque prônant le rapport qualité/prix se retrouve à créer une marque qui se veut être encore moins chère ? C'est comme si Leader Price dévoilait une marque moins chère que sa marque low cost. Curieux?
Ensuite, nous avons trouvé que le discours de Xiaomi nous rappelait celui de OnePlus quand Carl Pei dévoilait au compte-goutte son premier flagship killer : tout le sel d'un flagship pour la moitié du prix des concurrents. Et ce qui est amusant, c'est que OnePlus a été créé à partir du modèle économique? de Xiaomi. La boucle est bouclée.
La fiche technique d'un mobile vendu à 600 euros
Le Pocophone F1 est donc le premier smartphone de la marque « Pocophone by Xiaomi ». Le positionnement est celui mentionné précédemment : les performances d'un flagship, une coque en polycarbonate, le prix d'un smartphone milieu de gamme. Le tout est saupoudré par quelques choix cohérents, notamment concernant l?écran, une dalle Full HD et non Quad HD, et la RAM, 6 Go et non 8 Go. Voici le reste de la fiche technique :
- dimensions : 155,5 x 75,3 x 8,8 mm
- poids : 180 grammes
- ratio écran / surface du mobile : 82 % environ
- Châssis en polycarbonate
- format d?écran : 18,7/9e
- écran IPS Full HD+ de 6,18 pouces (résolution de 403 pixels par pouce)
- verre minéral Gorilla de Corning
- chipset Qualcomm Snapdragon 845 (octo-core Kryo 385 cadencés jusqu?à 2,8 GHz)
- GPU Qualcomm Adreno 630
- 6 Go de mémoire vive
- 64 ou 128 Go de stockage interne (extensibles par microSDXC jusqu?à 256 Go)
- batterie de 4000 mAh (non amovible) avec chargement rapide Quick Charge
- compatible LTE catégorie 16, WiFi ac, Bluetooth 5.0, GPS (Glonass), NFC
- port USB 3.0 type-C et port jack 3,5 mm
- lecteur d'empreintes digitales et caméra infrarouge pour la reconnaissance faciale
- Double haut-parleur en façade
- Double capteur photo 12+5 mégapixels avec objectif ouvrant à f/1.8, flash dual LED et autofocus Dual Pixel à détection de phase
- webcam 20 mégapixels avec objectif ouvrant à f/2.0
- dual SIM (nano SIM, second port hybride microSDXC)
- Android 8.1 Oreo avec MIUI 9 et interface POCO
- Accessoires vendus avec : un chargeur mural, un câble USB type-C et une coque
Comme vous le voyez, la fiche technique du Pocophone F1 est relativement proche de celle d'un flagship traditionnel comme le OnePlus 6 ou le Mi 8, mais son prix est bien inférieur : 359 euros en version 6+64 Go (comptez 40 euros de plus pour la version 128 Go). Bien sûr, il faut compter sur certaines concessions, notamment l'absence de kit mains libres, la nature de l?écran ou le matériau de sa coque.
Une prise en main très classique
Cependant, la prise en main du Pocophone n'en pâtit pas. Elle est identique à celle de tout autre mobile grand format. L'appréciation du positionnement du lecteur d'empreinte est une question de goût, même si nous aurions préféré qu'il soit un peu plus bas (et surtout décollé du bloc photo). L?écran est très grand et parfois un peu difficile à manipuler avec une seule main, même pour ceux qui ont de grands doigts. Cependant, vous remarquerez que vous n'avez pas tant besoin que cela d'accéder à la partie supérieure de l?écran (surtout si vous avez placez vos applications en bas) en navigant dans l'interface.
Le positionnement des éléments techniques est assez classique, avec les boutons matériels rassemblés sur la tranche de droite, le port jack 3,5 mm en haut, le port USB type-C avec le haut-parleur en bas (notez qu'il n'y a qu'un haut-parleur sur cette tranche, l'autre grille étant cosmétique). L?écran du Pocophone est plutôt bon, avec une définition très raisonnable. Les angles de vision sont bien ouverts, la luminosité est suffisante pour une utilisation en extérieur, le contraste est relativement correct (avec un ratio de 1500:1 environ) et les couleurs sont bien représentées (il est même possible d'ajuster la colorimétrie en fonction de vos habitudes).
Une interface moins chargée que celle de Huawei
L'interface présentée dans le Pocophone est MIUI 9, avec tout ce que cela comporte comme fonctionnalités additionnelles, logiciels système customisés et applications marketing préinstallées. Parmi ces dernières, vous retrouvez le pack Microsoft (puisque Xiaomi a signé, comme Samsung, un accord avec la firme de Redmond) et Facebook.
La profusion des applications additionnelles est, chez Xiaomi, moins poussée que chez Huawei avec EMUI. Au premier lancement, le mobile vous propose d'adopter l'interface visuelle de MIUI, celle d'Android stock, ou celle créée pour les Pocophone. Celle que nous avons choisie pour illustrer cette prise en main est celle de Pocophone.
Des performances à la hauteur
Les performances du smartphone sont bien au-dessus des habitudes sur le segment de prix sous la barre des 400 euros (et même des 500 euros). Sur les benchmarks, le téléphone parvient à se hisser aux côtés du Mi 8 et du OnePlus 6, ces deux principaux concurrents. Nous ne vous montrons ici qu'un seul des tests que nous avons effectués. Mais globalement, le résultat est à la hauteur de la réputation du Snapdragon 845. Et cela se confirme, quels que soient les usages multimédias (notamment les jeux).
Côté autonomie, la gourmandise du Snapdragon 845 est largement compensée par une batterie généreuse de 4000 mAh offrant plus de quinze heures d'utilisation continue. Soit une bonne journée et demie en utilisation normale. Nous remarquons aussi que l'interface pèse assez peu sur le système. Et c'est une autre bonne nouvelle.
Encore de petits efforts en photo
Côté photo, le double capteur photo du Pocophone F1 fait globalement un bon travail, surtout quand la luminosité est homogène et qu'il n'y a pas de piège dans la scène (de la pluie, des zones d'ombre, une lumière de fin de journée, etc.). Dans le cas contraire, il y a un déséquilibre dans la photo avec un risque de perte de détails. Voici quelques exemples de clichés que nous avons réalisés avec le Pocophone F1 à différents moments de la journée.
Nous constatons que le grain et le contraste sont bons. Un peu trop de lissage sur certains détails malheureusement. Mais c'est une tendance globale chez les constructeurs chinois (Huawei et Oppo n'en sont pas exemptes). Nous trouvons aussi qu'un portait réalisé avec le mode classique du mobile avec l'aide de l'autofocus réalise des portraits tout aussi bons que le mode dédié.
Promesse tenue !
À la fin de cette prise en main, nous sommes tout aussi enchantés par ce Pocophone F1 que par le OnePlus One à son arrivée il y a quatre ans (déjà). Nous y trouvons la même volonté disruptive, la même qualité de la plate-forme et des choix ergonomiques et industriels identiques.
Pour un prix assez proche. Bien sûr, tout n'est pas parfait, comme avec le OnePlus One. Nous sommes par exemple en dessous des standards d'Apple et Samsung en matière de photographie, d?écran ou de design. Cependant Xiaomi promettait avec le F1 une belle puissance à un prix canon. Et la mission est remplie.