Test du smartphone Nothing phone (1) : un bon smartphone digne de son rang au design original

Le smartphone Nothing phone (1) est un modèle de milieu de gamme avec des composants dignes de son rang, mais disposant tout de même de quelques atouts dont la charge sans fil et un design qui ne ressemble à aucun autre…ou presque. Disposant une puce Snapdragon 778G+ optimisée avec un écran AMOLED de 6,55 pouces et deux capteurs photo au dos, le Nothing phone (1) voulait tout bousculer au moment de sa sortie. Y est-il arrivé ? Peut-il séduire un large public même s’il s’agit d’une toute nouvelle marque de mobiles ? Nous avons pu l’essayer pendant un moment et en voici nos impressions. 

Sylvain Pichot - publié le 11/11/2022 à 16h55 Note LesMobiles.com 4/5
Test du smartphone Nothing phone (1) : un bon smartphone digne de son rang au design original

Principales caractéristiques techniques : 

  • Écran AMOLED incurvé de 6,55 pouces, 1080x2400 pixels 120 Hz 
  • Chipset Qualcomm Snapdragon 778G+
  • 8 Go de mémoire vive non extensibles
  • 128 ou 256 Go de stockage interne non extensibles 
  • Double capteur photo 50+50 mégapixels
  • Capteur frontal 16 mégapixels 
  • Lecteur d’empreinte digitale sous l’écran
  • Batterie 4500 mAh compatible charge 33 watts et charge sans fil
  • Système d’exploitation : Android 12 avec une surcouche logicielle NothingOS

Design

Le design du smartphone Nothing phone (1) a longtemps fait l’objet de folles rumeurs avant que le mobile ne soit officiellement présenté. En effet, il faut se rappeler que la marque Nothing a été lancée il y a seulement quelques mois avec un premier objet connecté, les écouteurs Nothing Ears, une société créée par l’ancien co-fondateur de la marque OnePlus. Fort de cette expérience, Carl Pei a ainsi réussi à fédérer un certain engouement autour de son premier téléphone portable, le Nothing phone (1) en voulant replacer le mobile au centre des principales occupations et tenter d’offrir le meilleur de la technologie. 
Pour en revenir au mobile lui-même, il arbore donc un design assez déroutant, car il s’inspire directement de celui des iPhone. Il propose ainsi des profils très plats et assez larges tout en restant relativement fins puisque le mobile fait 8,3 mm en épaisseur, ce qui est tout à fait dans la moyenne. Les formes rappellent donc les derniers iPhone avec un châssis en métal qui ne laisse pas passer les ondes des antennes de télécommunication que l’on peut voir sur tout le tour de l’appareil. Le dos du Nothing phone (1) détonne par rapport aux autres modèles puisqu’il est transparent. En effet, il laisse apparaître quelques éléments internes sans toutefois que l’on puisse réellement voir les composants à proprement parler. On ne peut cependant pas louper le gros aimant central qui permet de récupérer de l’énergie via la technologie de charge sans fil. Tout autour, il y a ce qui fait toute la différence avec les autres mobiles du marché, le système de notification Glyph. Celui-ci est composé de plusieurs éléments LED créant une forme spécifique et qui s’animent lorsqu’une notification arrive. Cela permet d’être averti d’une belle manière lorsque le mobile est posé sa face avant contre le bureau. Le Nothing phone (1) est proposé en blanc ou en noir. 

Dans le coin supérieur à gauche, il y a les deux capteurs photo qui dépassent du reste du dos de l’appareil. Le fabricant nous a proposé une coque de protection en silicone transparent pour nos tests. Celle-ci nous a permis de protéger l’appareil et de niveler son dos pour qu’il soit totalement plat lorsqu’il porte l’accessoire. Juste à côté des capteurs, il y a un flash LED ainsi qu’un microphone. 

Si on fait le tour de l’appareil, on remarque la présence du bouton de mise en veille sur le profil droit alors que le double bouton pour gérer le volume est de l’autre côté, à gauche. Leurs positions respectives sont idéales, car pas trop hautes ni trop basses. Il y a un microphone sur le profil supérieur. C’est le profil inférieur qui accueille le port USB-C, le haut-parleur, un troisième microphone et le tiroir pour les cartes SIM. Celui-ci est protégé contre l’eau et peut accueillir deux cartes simultanément, mais pas de possibilité d’insérer une carte mémoire micro SD pour enregistrer des documents supplémentaires. Il faut faire avec les 128 ou 256 Go proposés en interne. 

Le smartphone propose un son satisfaisant, mais malheureusement trop localisé. Il est toutefois d’une bonne tenue avec des dialogues clairs, mais le tout manque de basses, irrémédiablement. Le système audio proposé par le mobile peut cependant être suffisant pour regarder quelques vidéos et écouter un peu de musique.
Le lecteur d’empreinte digitale est installé sous l’écran du Nothing phone (1). Positionné à, à peine, 1,5 cm du bord inférieur, il est définitivement trop bas pour nous, obligeant à une petite gymnastique du pouce pour qu’il vienne se placer naturellement dessus. 
Pour la connectivité, le mobile est compatible 5G, ce qui est aujourd’hui, un minimum pour un modèle de milieu de gamme. Il est aussi NFC, Bluetooth 5.2 et intègre un module Wi-Fi 6 802.11 ax pour de très hauts débits et une longue portée. Il n’y a pas de prise audio pour brancher un casque. Le smartphone est certifié IP53 ce qui le rend résistant aux éclaboussures, mais sans plus. Rappelons que quelques-uns de ses concurrents, comme le Samsung Galaxy A53 5G, le Google Pixel 6a ou le Sony Xperia 10 IV sont totalement étanches. Son concurrent le plus direct, le Honor 70 qui embarque le même processeur n’est pas étanche non plus. 

Un écran aux bords assez épais, mais qui vaut tout de même le coup

L’écran du Nothing phone (1) occupe une grande partie de la façade, mais moins que nous aurions pu l’imaginer. En effet, sa surface d’affichage comporte des bords relativement épais, plus que sur l’écran du Honor 70, par exemple qui, en plus, a un écran incurvé. Il y a un poinçon dans le coin supérieur à gauche qui est cerclé d’une bordure noire aussi. La surface s’étire sur 6,55 pouces en diagonale sur une dalle AMOLED avec une définition de 1080x2400 pixels. L’écran supporte les modes HDR10 et HDR10+ pour les plateformes qui l’utilisent. En outre, on peut compter sur un taux d’échantillonnage de 240 Hz, classique et qui ne donne pas vraiment l’avantage dans les jeux vidéo par rapport à des modèles dédiés. Les couleurs proposées par le mode d’affichage par défaut sont satisfaisantes.

La luminosité offerte par l’écran n’est pas extraordinaire, mais permet tout de même un usage en extérieur, en plein soleil. Bien entendu, la luminosité s’adapte automatiquement en fonction des conditions intérieures ou extérieures. Les couleurs peuvent être définies sur le mode vif ou standard avec la possibilité de jouer sur la température des couleurs pour donner une teinte plus chaude ou plus froide. La fréquence de rafraîchissement peut être bloquée sur 60 Hz pour des défilements peu fluides, mais une moindre consommation d’énergie par rapport au mode 120 Hz au maximum. L’autre mode est dynamique, ce qui signifie que c’est le système qui applique la meilleure fréquence selon l’usage. Par rapport à la concurrence, le Honor 70 propose également une dalle AMOLED sur 6,67 pouces, donc plus grande avec deux côtés incurvés conférant au mobile une certaine classe et avec une fréquence de 120 Hz. Le Google Pixel 6a est équipé d’une surface d’affichage de 6,1 pouces, donc plus petite et surtout limitée à 60 Hz. L’écran du Samsung Galaxy A53 5G est une dalle AMOLED sur 6,5 pouces 120 Hz.

Interface, presque de l’Android Stock à bord 

Le Nothing phone (1) est animé par le système Android 12. La mise à jour de sécurité datait du 1er septembre au moment de notre test (début à mi-octobre). En guise d’interface, le mobile s’appuie sur une version d’Android Stock ce qui fait que seules les applications Google sont préinstallées au premier démarrage de l’appareil. L’interface est totalement épurée. Officiellement, il s’agit de l’interface NothingOS développée par les équipes de la marque, mais il y a très peu de différence avec celle proposée au sein des mobiles Google comme le Pixel 6a ou les plus haut de gamme Pixel 7 et Pixel 7 Pro, par exemple.

Il a les options de personnalisation et d’harmonisation des couleurs et on peut également compter sur une légère refonte graphique des raccourcis. Quelques paramètres supplémentaires sont aussi disponibles. En effet, un menu spécial est consacré à l’interface Glyph. On peut définir le niveau de luminosité des LED à l’arrière, choisir une sonnerie, un son de notifications. L’une des LED Glyph peut indiquer que le mobile se recharge. Il suffit de l’activer tout comme l’Assistant Google. Dans la section Fonctionnalités expérimentales, on trouve une fonction très spéciale : Se connecter à Tesla. Celle-ci permet de se connecter à un compte Tesla pour utiliser les fonctionnalités correspondantes. Les autres paramètres sont identiques à ceux que l’on trouve au sein des mobiles Google. Quelques options sont mal traduites... 

Des performances au rendez-vous 

Côté performances, le Nothing phone (1) est animé par un chipset de milieu de gamme qui a été optimisé spécialement pour le mobile. Il s’agit du Snapdragon 778G+ de Qualcomm. Il est associé à 8 ou 12 Go de mémoire vive, selon la configuration choisie. Il permet notamment la charge sans fil. Une version similaire est intégrée au sein du Honor 70. Si ce dernier dispose d’un surplus de mémoire vive virtuelle de 2 Go, ce n’est pas le cas ici. Toutefois, à l’usage, nous avons trouvé que le Nothing phone (1) proposait une interface fluide, et ce, même avec plusieurs applications installées et lancées en tâche de fond. Le graphique des performances sur 60 minutes nous ont toutefois permis de montrer que toute la puissance du processeur était proposée pendant les 15 premières minutes avant de chuter à 90% du potentiel pendant les 20 minutes suivantes pour chuter à nouveau jusqu’à 75% environ avant de remonter. Sur le Honor 70, les performances sont nettement plus stables et proches, tout au long du test du potentiel maximal. Pour les jeux vidéo, le Nothing phone (1) s’en sort avec les honneurs proposant une bonne jouabilité ainsi qu’une relative fluidité. Pendant nos phases de test, le smartphone est resté parfaitement tempéré, ce qui est toujours une bonne chose. Contrairement au Honor 70, il n’y a pas de mode Haute Performance. 

Deux capteurs seulement, mais des photos plutôt correctes (si on ne se sert pas du zoom)

Pour le multimédia, le Nothing phone (1) est parfaitement capable de lire des médias avec une qualité Full HD depuis les plateformes de streaming étant donné qu’il supporte la norme Widevine L1. Pour les photos, il a décidé de se concentrer sur l’essentiel et propose, dans son dos, deux capteurs de 50 mégapixels avec un module principal Sony IMX766 que l’on trouve sur de très nombreux appareils même des haut de gamme, accompagné d’un autre 50 mégapixels, un Samsung JN1, cette fois pour les prises de vue en mode ultra grand-angle. Notez la possibilité d’un zoom numérique jusqu’à 20x qu’il vaut mieux oublier tellement les résultats ne sont pas exploitables même si on peut voir un effort sur le contraste. Avec le capteur principal, nous avons réussi à obtenir des photos plutôt satisfaisantes lorsqu’il y a assez de lumière dans la scène. On apprécie une bonne colorimétrie ainsi qu’un piqué agréable. La nuit, le traitement de l’image est trop prononcé, proposant des couleurs très ternes. Pour le capteur ultra grand-angle, on peut lui reprocher des couleurs s’écartant de la réalité bien que le piqué soit intéressant. Le Nothing phone (1) est assez largement distancé par le Pixel 6a qui propose des clichés bien plus réussis dans l’ensemble tandis que le Honor 70 offre des images qui sont légèrement mieux traitées, de notre point de vue.

L’interface de l’application Appareil photo profite de textes avec une police de caractère typique de la marque. Il y a plusieurs options en haut de l’écran, la fenêtre de cadrage, les niveaux de zoom 0,6x, 1x et 2x immédiatement disponibles ainsi que les modes de prises de vue. De gauche à droite, on trouve Slow-Mo (ralenti), Vidéo, Photo, Portrait et Plus. Dans ce dernier menu, il y a les modes Intervalle, Pano (ramique), Macro et Expert. Les modes peuvent être intégrés aux autres dans l’interface principale si on veut y accéder plus rapidement. L’option Google Lens est immédiatement disponible, juste à côté du bouton virtuel pour déclencher la prise de vue. Même si nous ne recommandons pas d’utiliser le zoom à un niveau supérieur à 2x, on peut apprécier la bonne stabilité et la précision de la molette qui ne saute pas lorsqu’on relâche le doigt de l’écran. 

Une bonne autonomie, une charge filaire pas très rapide, mais une charge sans fil possible

Pour fonctionner, le Nothing phone (1) embarque une batterie d’une capacité de 4500 mAh contre 4800 mAh pour le Honor 70, 4400 mAh pour le Pixel 6a de Google et 5000 mAh pour le Samsung Galaxy A53 5G, par exemple. Avec cette unité d’alimentation chargée, nous avons pu utiliser le mobile pendant une bonne journée et demie, ce qui est tout à fait satisfaisant. Le fabricant ne livre pas de bloc d’alimentation, mais seulement un câble USB-C vers USB-C. Le mobile supporte une puissance maximale de 33 watts en filaire. Avec un bloc de 33 watts, nous avons pu gagner 20% en 15 minutes de charge, ce qui n’est pas extraordinaire. On apprécie cependant de pouvoir recharger le mobile sans fil, à 15 watts, ce qui est très rare dans ce segment de marché. Il peut également proposer la charge inversée à 5 watts pour redonner des couleurs à des écouteurs (de la marque ou pas), par exemple. 

Le contenu de la boîte

Le smartphone Nothing Phone (1) est livré avec un câble USB-C vers USB-C et un outil d’extraction pour le tiroir à cartes SIM.

Notre avis

Le smartphone Nothing phone (1) pourrait se résumer ainsi : il s’agit d’un mobile au design d’un iPhone de face et de profil avec un système Android quasi-Stock à l’intérieur et un dos totalement unique, voire ludique. Il propose des originalités intéressantes comme son dos transparent avec des LED de notifications jamais vues jusqu’ici, la possibilité d’une charge sans fil, une configuration photo recentrée sur l’essentiel et globalement il fait le job. Toutefois, on peut lui reprocher une charge lente, un zoom numérique médiocre, mais à part cela, pour son prix, il peut revendiquer le titre de bon, voire très bon smartphone original. 
 

 

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